1983 –  Naissance du Centre socio-culturel des immigrés de la province de Namur (CSCIN)


1983 –  Naissance du Centre socio-culturel des immigrés de la province de Namur (CSCIN)

Le CSCIN, qui deviendra en 1998 le CAI, est créé dans la continuité d’une étude de la Fondation Roi Baudouin pointant, deux ans plus tôt, le manque de structures d’accueil et d’intégration des personnes étrangères ou d’origine étrangère en province de Namur. Dès sa création, il défend une démarche d’intégration sociale et culturelle qui respecte les identités de chacun. Dirigé par Michel Villan, le Centre se veut pluraliste et bénéficie du soutien des Villes d’Andenne, Namur et Sambreville, ainsi que de la Province de Namur.

La création du Centre socio-culturel des immigrés de la province de Namur découle d’une étude réalisée en 1981 par la commission namuroise « Pauvreté » de la Fondation Roi Baudouin, dont un des thèmes concerne l’intégration des migrants. Cette étude, conduite par le sociologue Michel Villan, brosse le portrait de la réalité démographique et socioculturelle de l’immigration en province de Namur, s’intéresse aux facteurs d’exclusion et souligne l’absence de structures spécialisées dédiées à l’intégration des personnes immigrées sur ce territoire. La mise en place du Centre socio-culturel des immigrés vient combler ce manque. Elle est précédée d’une large consultation des représentants des associations d’immigrés et d’organisations belges travaillant avec des immigrés – comme les syndicats et des mouvements d’éducation permanente – pour identifier leurs besoins. Les pouvoirs publics (Communauté française, Province, communes) sont aussi sensibilisés au projet et invités à collaborer à sa concrétisation. Ces différents acteurs, travaillant prioritairement sur Namur, Andenne et Sambreville – les trois communes où se concentrent le plus d’immigrés, composeront l’assemblée générale et le conseil d’administration de l’association, qui se veut pluraliste. C’est ainsi, qu’à l’instar de Bruxelles, Liège et Charleroi, Namur se dote enfin d’une structure d’accueil spécifique pour sa population immigrée. Elle se distingue des initiatives confessionnelles ou communautaires préexistantes sur le territoire et propose une approche professionnelle, où les pouvoirs publics locaux sont à nouveau impliqués. En effet, depuis 1974, ce lien, bien qu’alors purement fonctionnel, n’existait plus, avec la fermeture du service « immigration » du Bureau économique de la Province, consécutive à la montée du chômage et l’arrêt officiel de l’immigration économique.  

 

Le 26 janvier 1983 a lieu la réunion constitutive du CSCIN (ASBL), dans les locaux de l’Organisme provincial d’Action sociale (OPAS). C’est d’ailleurs là, avenue Reine Astrid à Namur, que le Centre débute son activité. Ses statuts paraissent officiellement au Moniteur le 30 mai 1985.[i]

L’association a pour objet de promouvoir toute initiative favorisant l’intégration sociale et culturelle des immigrés, sans distinction d’opinions philosophiques ou politiques, de religions, de cultures et de nationalités. Elle se donne deux missions principales : celle de créer et de faire fonctionner un centre de documentation et d’information sur l’immigration et celle de constituer un lieu de rencontre et de concertation des initiatives en matière d’intégration et de promotion sociale et culturelle. Le centre constitue différentes commissions pour définir les axes d’action[ii] du Centre socioculturel des immigrés et se fixe rapidement des objectifs à court et moyen termes.[iii]

La philosophie du Centre est d’élargir la dimension culturelle des immigrés à d’autres domaines que le folklore et la cuisine. Une ouverture est donnée à la musique, au cinéma, au théâtre, aux arts plastiques, mais aussi à la connaissance du contexte socio-économique et socio-politique des pays d’accueil et d’origine.

Les premières activités du Centre relèvent essentiellement de la première ligne. Afin de mobiliser les personnes issues de l’immigration pour qu’elles soient partie prenante du projet, le Centre organise la formation d’animateurs en milieu immigré. En effet, comme les associations de migrants sont alors peu structurées, on pense à leur mettre à disposition des animateurs formés.

 

Le Centre développe ses actions à Namur, Andenne et Sambreville, reconnues comme zones d’action prioritaires par la région en 1991.

 

Vidéo : Présentation du CAI – Archive de 2006, CAI Namur.

Le devenir du migrant ?, n° 1/87 (édition française), p. 12–13, Centre socio-culturel des immigrés de la province de Namur, 1987.

Courrier d’invitation à la Réunion constitutive du CSCIN, 26 janvier 1983, p. 1, Archives internes du CAI.

Ressources à télécharger :

  • Ajouter liens

Jargon, abréviations, sigles et acronymes : 

Sources :

  • [i] Moniteur belge, 30 mai 1985, annexe n° 7071-7084, pp. 3169-3170, n° 7074/85 – Statuts du Centre socio-culturel des immigrés de la province de Namur.

  •  [ii] Constitution des commissions du Centre socio-culturel des immigrés de la province de Namur, 1983-1985, Archives du CAI

  •  [iii] Objectifs à long et moyen terme du Centre socio-culturel des immigrés de la province de Namur, 1983, Archives du CAI.

  • Entretien avec Michel VILLAN, 7 février 2024, Archives orales du CAI.
  • Construction commune d’une société où chacun est égal et différent, Labiso – Cahier n° 19/20, Centre socio-culturel des immigrés de la province de Namur, 2003. Disponible sur : www.labiso.be

Catégories :

Axes stratégiques d’intervention :

☑ Accompagnement
☑ Interpellation
☑ Travail en réseau

Thématiques traversées par l’activité :

Générales :

☑ Citoyenneté
☑ Enseignement / formation / emploi
☑ Juridique / justice
☑ Logement
☑ Mobilité
☑ Santé

Spécifiques :

☑ Intégration
☑ Interculturalité
☑ Lutte contre les discriminations
☑ Lutte contre le racisme





Expo et publication pour les 50 ans de l’immigration marocaine et turque en Belgique (2014)

Introduction

Dans le cadre de son anniversaire, le Centre d’action interculturelle de la province de Namur tient à rappeler les rôles fondamentaux qu’il a pu développer tout au long de son existence, en fonction des réalités de terrain. Aujourd’hui, plus que jamais, il réaffirme au coeur de son projet stratégique son rôle d’expert, d’aiguillon et de lobbying en matière d’interculturalité. Ces rôles ont été, sont et seront aussi longtemps que le C.A.I. existe assurés particulièrement auprès des communautés immigrées. En ce qui concerne les mosquées, par exemple, le C.A.I. a été et est toujours un agent de cohésion sociale. Faisons d’ailleurs référence à un Coaxions écrit en 2006 sur « L’Islam dans l’espace public » ; une partie était consacrée aux lieux de culte pour lesquels le C.A.I. a joué un rôle important, notamment lors de la fête du sacrifice.

En 2014, Coaxions met le focus sur l’aspect local de l’immigration marocaine et turque à Namur. Cependant, de nombreux acteurs en province de Namur se sont mobilisés à plus d’un titre, par exemple à Andenne et Sambreville où les centres culturels ont organisé des commémorations et des festivités pour saluer ces 50 ans de présence.

Le C.A.I. tient également à réaffirmer son implication dans la sensibilisation du grand public quant aux questions liées à l’interculturalité. Dans le cadre des 50 ans de la signature des accords bilatéraux entre la Belgique d’une part et le Maroc et la Turquie d’autre part, il avait organisé en collaboration avec Canal C une émission (Point Barre) réunissant des jeunes issus de la seconde génération. Nés pour la plupart à Namur, ils y travaillent et parlent de leur quotidien.

C’est fort de nos 30 ans d’expérience que nous avons souhaité rendre un bel hommage aux premiers marocains et trucs arrivés à Namur il y a 50 ans pour répondre à nos besoins de maind’oeuvre et démographiques. Nous vous souhaitons bonne lecture de ce Coaxions, réédité pour cette occasion incontournable.




Mémorandum régional 2024

Dans le cadre des prochaines élections régionales, fédérales, européennes et communales, nous, les Centres Régionaux d’Intégration et les fédérations d’ILI (Initiatives Locales d’Intégration), souhaitons réaffirmer notre attachement à cette vision de l’intégration et encourager les futurs gouvernements à assurer son inscription dans leurs réflexions comme dans leurs décisions. 

> Mémorandum pour l’intégration des personnes étrangères – 11/2023 (PDF)

Nous souhaitons attirer l’attention sur certains freins et obstacles que rencontrent les personnes étrangères en Région wallonne et qui les empêchent de participer à la vie économique, sociale, politique et culturelle.

Dans la plupart des situations, les difficultés que rencontrent les personnes sont identiques à celles rencontrées par tout·e autre citoyen·ne, surtout vivant dans des conditions de précarité. Ce sont notamment :

  • Des problèmes d’accès à l’emploi, au logement, aux services (publics notamment) ou encore aux soins de santé ;
  • Des problèmes de mobilité dans les zones rurales ;
  • Des problèmes pour faire garder leurs enfants en bas âge ;
  • Des problèmes de discrimination (handicap, orientation sexuelle, âge, fortune, état civil, convictions politiques, religieuses ou syndicales, état de santé, caractéristiques physiques ou génétiques, naissance, origine sociale).

S’y ajoutent, en sus, des spécificités qui leur sont propres :

  • Des problèmes liés à la langue ;
  • Des problèmes liés à la méfiance qui leur est portée sur fond de stéréotypes ou de préjugés ;
  • Mais aussi des problèmes de discrimination et de racisme (les critères dits « raciaux » : la prétendue race, la couleur de peau, la nationalité, l’ascendance et l’origine nationale ou ethnique, ainsi que d’autres critères tels que les convictions philosophiques ou religieuses).
  • Des solutions existent pour remédier à ces difficultés. Le présent document reprend les nombreuses recommandations que formulent les fédérations d’ILI et les Centres Régionaux d’intégration, acteurs clés de la politique wallonne d’intégration, quant à l’accès aux droits fondamentaux et à la construction d’une société inclusive et harmonieuse.
  • De manière générale, nous souhaitons que le futur Gouvernement régional mette une priorité sur les questions de vivre ensemble, de fracture numérique, d’exercice de la citoyenneté et de lutte contre le racisme et les discriminations. Nous plaidons pour de la transversalité et des mesures spécifiques aux différentes compétences régionales (emploi, formation, logement…) voire ressortant d’autres niveaux de pouvoir (séjour, nationalité, reconnaissance de diplôme…).

En cohérence avec ces ambitions politiques, nous formulons une série de constats et de propositions en vue de renforcer le secteur de l’intégration en Wallonie. Celui-ci en a grand besoin. De nombreux opérateurs professionnels, en particulier les ILI, souffrent en effet d’une insécurité et d’un sous-financement chroniques qui pénalisent leurs publics et leurs travailleur·euses. Nous invitons dès lors les futurs mandataires wallons à agir en faveur :

Du déploiement d’une offre de services adaptée à la demande émanant des publics étrangers et d’origine étrangère résidant sur le territoire ;

D’un investissement accru sur des axes d’intégration trop peu investis (interculturalité, insertion socioprofessionnelle) ;

Du renforcement des opérateurs par le biais d’une véritable reconnaissance structurelle et d’un subventionnement à la hauteur des moyens engagés pour mettre en oeuvre leurs activités ;

D’une gouvernance plus collaborative, d’une valorisation des professionnel·les du secteur et d’une concertation constructive avec leurs représentant·es.

—ALEAP, CAIPS, CODEF, COPILI, DisCRI, FdSS, Risome

Le monde d’aujourd’hui est confronté à de nombreux défis qu’il va devoir surmonter pour assurer des conditions de vie dignes pour l’ensemble des populations à l’avenir.

En Belgique, les crises se succèdent et la numérisation d’une grande partie des services s’accélère, entraînant le développement d’une société clivée, où les inégalités se creusent et où de plus en plus de personnes sont réduites à vivre en marge de la société voire en sont exclues.

Or, sans cohésion sociale, définie par la Région wallonne comme « l’ensemble des processus, individuels et collectifs qui contribuent à assurer à chacun l’égalité des chances et des conditions, l’équité et l’accès aux droits fondamentaux et au bien-être économique, social et culturel, et qui visent à construire ensemble une société solidaire et coresponsable pour le bien-être de tous », il ne peut y avoir de justice sociale, de stabilité démocratique et encore moins de développement durable. Elle est, en outre, une condition incontournable pour garantir l’État de droit. L’intégration des personnes étrangères, telle que développée dans les politiques régionales jusqu’à présent, s’inscrit dans le champ de l’Action sociale et met en oeuvre les mêmes principes que la Cohésion sociale. Il s’agit, sur le plan individuel, de développer l’autonomie des personnes qui arrivent sur le territoire et de leur faciliter l’accès aux droits fondamentaux. Cependant, l’intégration dépend aussi de la capacité de notre société à susciter, entre des personnes ayant des ancrages socioculturels différents, un vivre ensemble solidaire fondé sur des façons partagées de vivre en société et le respect des diversités individuelles et collectives. Sur le plan collectif, il s’agit donc de favoriser la construction d’un vivre ensemble interculturel à travers les échanges positifs entre les membres des différentes communautés qui composent la société belge.

Pour l’Europe, pour la Région wallonne, comme pour les acteurs du secteur, cette conception de l’intégration à double sens, reposant à la fois sur les personnes étrangères et sur la société d’accueil, est la seule qui garantit une insertion sociale réussie des personnes primo-arrivantes.




Elections 2024

Élections 2024 - J'y vis, J'y vote

Élections communales, élections européennes, passeport des électeurs, etc...

Je vote quand ?

Je suis …

Je peux participer à …

Modalités …

Européen·ne +16 ans
(sauf Belges)

Elections européennes
le 9 juin 2024

Avant le 31 mars 2024
Voir plus…

Européen·ne +18 ans
(sauf Belges)

Elections communales
le 13 octobre 2024

Avant le 31 juillet 2024
Voir plus…

Extra-européen·ne +18 ans avec 5 ans de résidence en Belgique (en séjour légal)

Elections communales
le 13 octobre 2024

Avant le 31 juillet 2024
Voir plus…

p

Belge depuis peu ? Pas besoin de s’inscrire ! En tant que Belge, vous êtes automatiquement inscrit·e comme électeur/électrice aux élections européennes, fédérales et régionales du 9 juin 2024 ainsi qu’aux élections communales et provinciales du 13 octobre 2024.

p

Belge depuis peu ? Pas besoin de s’inscrire ! En tant que Belge, vous êtes automatiquement inscrit·e comme électeur/électrice aux élections européennes, fédérales et régionales du 9 juin 2024 ainsi qu’aux élections communales et provinciales du 13 octobre 2024.

Informer et sensibiliser mon public

Voir les outils pédagogiques

Infos politiques et presse




Nouvelles permanences en insertion socio-professionnelle

Equivalence de diplôme, rédaction d’un CV et d’une lettre de motivation, recherche d’emploi, orientation vers une formation qualifiante, … le CAI organise une nouvelle permanence sans rendez-vous spécialement dédiée à l’accompagnement en insertion socio-professionnelle des personnes étrangères et d’origine étrangère. Pour des questions ponctuelles ou pour initier un accompagnement plus long, ces permanences sont l’occasion de prendre un premier contact, et d’éventuellement orienter vers un dispositif adéquat ou encore de reprendre un rendez-vous ultérieur.

Informations pratiques : 

Les mercredis de 9h30 à 12h

Niveau de français : connaissance de bases à l’oral (A2 oral)

Contact : catherine@cainamur.be