2006 – Interpellation du monde politique et sensibilisation des étrangers à aller voter


2006 – Interpellation du monde politique et sensibilisation des étrangers à aller voter

En octobre 2006 se déroulent les premières élections communales ouvertes aux étrangers (non européens) résidant depuis plus de cinq ans de manière interrompue en Belgique. Dans ce contexte, le CAI mène, en collaboration avec l’ensemble des Centres régionaux d’intégration (CRI), une campagne de sensibilisation à l’adresse des étrangers concernés par l’exercice de ce nouveau droit démocratique. 

Parallèlement, le Centre publie et diffuse un recueil d’expression et une interpellation politique élaborés de manière collaborative avec des habitants et associations de quartier, pour faire entendre leur voix et leurs revendications tant auprès des élus que du large public.

Les élections communales de 2006 marquent une étape importante en matière de progrès démocratique en Belgique, car elles concrétisent une revendication portée de longue date : celle de l’accès des étrangers au droit de vote. 

Le CAI s’investit dans plusieurs projets dans le cadre de la campagne électorale. Au sein d’un travail inter-centres coordonné par la FéCRI[1], il participe à l’élaboration des supports de la campagne « Belge ou étranger, je suis citoyen » : brochure, passeport de l’électeur, affiche, spots télévisés et radio. Le CAI s’occupe ensuite de la  auprès de personnes relais avec pour objectif d’informer le public sur les enjeux généraux du scrutin communal, mais surtout d’encourager les étrangers non européens, autorisés à voter pour la première fois à ce type d’élection à s’inscrire sur la liste des électeurs.

Le CAI réalise également l’outil de mobilisation « À nous la parole ». Conçu comme un cahier d’expression, ce projet vise à sensibiliser au droit de vote et à permettre à des publics fragilisés, issus principalement des quartiers sociaux, de s’exprimer et à transmettre leurs témoignages aux représentants politiques locaux. Il récolte la parole d’hommes et de femmes de toute origine, de tout âge et de tout horizon qui expriment leurs difficultés et leurs souhaits.  

Dans le prolongement de ce projet, le CAI coordonne une rencontre-débat avec les représentants des partis démocratiques de Namur. Il réunit les associations actives dans le secteur social, les associations d’immigrés et le public ayant collaboré au projet « À nous la parole » dans le hall polyvalent du quartier de Plomcot, à Namur, pour échanger à partir du contenu du cahier d’expression. Ce processus encourage une approche démocratique et participative de la société avec les décideurs.

Après les élections locales d’octobre 2006, le CAI s’attèle à la rédaction d’un cahier des charges à destination des mandataires locaux. Ce mémorandum entend encourager une politique locale respectueuse des droits de la diversité, initier, en début de mandat, un processus de concertation et proposer des actions très concrètes à mener sur le terrain. Ce cahier des charges, élaboré collectivement, est le premier mémorandum du CAI pour relayer les besoins spécifiques du public immigré auprès des politiques locaux. Intitulé « Pour une ville respectueuse des droits et de la diversité », il s’adresse à la fois aux villes et communes, mais aussi à la Province. Il est présenté publiquement fin 2007, lors d’un séminaire réunissant plus de 70 acteurs invités à poser ensemble les jalons des futurs Plans locaux d’intégration (PLI) et à dresser des constats globaux en province de Namur.

Depuis, le centre n’a cessé de poursuivre cette démarche en réalisant plusieurs mémorandums avec le secteur. En effet, depuis 2006, avec la rédaction de la publication « Pour une ville respectueuse des droits et de la diversité », une tradition d’interpellation s’est instaurée au sein du CAI pour conscientiser les représentants politiques locaux (communaux et provinciaux) aux besoins spécifiques des personnes en matière d’accès aux droits fondamentaux. Dans les années qui suivent, plusieurs publications, sous forme de mémorandums, sont rédigées avec le réseau de partenaires et les personnes elles-mêmes, à destination des candidats politiques dans le cadre des élections communales et provinciales. Elles sont des outils incontournables pour favoriser une articulation cohérente et pertinente entre les plans de cohésion sociale et les plans locaux d’intégration, conformément aux exigences de la Région wallonne vis-à-vis des Centres régionaux d’intégration.

Sont également organisés des campagnes de sensibilisation communes avec l’ensemble des CRI ou encore des conférences et des salons d’outils pédagogiques, etc.

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Sources :

  • [1] Fédération des Centres Régionaux pour l’Intégration des personnes étrangères ou d’origine étrangère en Région Wallonne.

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Axes stratégiques d’intervention :

☑ Accompagnement
☑ Interpellation
☑ Travail en réseau

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Générales :

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☑ Juridique / justice
☑ Logement
☑ Mobilité
☑ Santé

Spécifiques :

☑ Intégration
☑ Interculturalité
☑ Lutte contre les discriminations
☑ Lutte contre le racisme

 





2004 – Expérience pilote à Namur : cinq emplois pour apporter une assise structurelle aux associations d’immigrés


2004 – Expérience pilote à Namur : cinq emplois pour apporter une assise structurelle aux associations d’immigrés

Depuis la création du CSCIN, les associations issues de l’immigration font l’objet d’une attention particulière dans la coopération et le développement d’initiatives favorisant la mise en pratique de la démarche interculturelle pour faciliter le processus d’intégration. L’objectif est de permettre aux populations étrangères d’accéder, au même titre que les autochtones, aux droits fondamentaux.

Avant même la création du Centre en 1983, une large consultation avait été réalisée auprès des représentants de ces associations et de la société civile de la province de Namur. Cette démarche allait être à la base de la constitution des instances de l’ASBL, composées de représentants des pouvoirs publics, d’opérateurs de la société civile et d’associations issues de l’immigration.

Depuis 1998, dans le cadre de sa mission décrétale, le CAI accompagne les Initiatives locales d’intégration (ILI) dans différents domaines : administratif, juridique, financier, dans la gestion et la création de projets, la communication et le graphisme, mais aussi pour la mise en réseau.

En 2002, le nouveau ministre donne pour mandat à chaque CRI de créer un Conseil représentatif. Celui-ci est constitué d’acteurs de la société civile, de représentants des services publics à finalités sociales et des associations issues de l’immigration. Il s’organise en diverses commissions. Cependant, les associations d’immigrés éprouvent rapidement des difficultés à s’investir dans les travaux menés au sein de ces différentes commissions thématiques. La connaissance de ces opérateurs met en exergue le statut qu’elles occupent d’une part et, d’autre part, l’absence de moyens structurels, de professionnalisation liée à leur précarité financière, et à leur manque de moyens humains et logistiques.

En 2004, le CAI entreprend ce projet pilote. Il repose sur le constat que la grande majorité des associations d’immigrés ne dispose pas de postes d’emploi structurels et prévoit d’engager cinq travailleurs sur la base de contrats PTP (Programme de transition professionnelle) pour encadrer de manière suivie chacune des cinq grandes communautés présentes sur le territoire de la province de Namur  (africaine subsaharienne, albanaise, marocaine, turque, russophone).

De cette manière, le Centre entend participer à soutenir et à développer le secteur associatif immigré en renforçant sa stabilité, son autonomie, ses compétences et les occasions de collaborer. Le projet prend fin en 2006, alors que la mise en place du parcours d’intégration obligatoire modifie de manière profonde les manières de travailler. Cependant, le CAI continue son effort pour donner aux associations d’immigrés la place qui devrait leur revenir étant donné le rôle essentiel qu’elles jouent en matière d’inclusion sociale.

Dans le cadre de son travail d’accompagnement, le Centre dresse plusieurs constats :

  • L’absence de rémunération des responsables d’associations. La plupart d’entre eux travaillent bénévolement, ce qui limite leur disponibilité, car ils doivent aussi assurer la survie économique de leur famille.
  • La difficulté à mener des activités de manière structurelle et permanente. De la même manière, le manque de moyens financiers et de temps rend difficile la mise en œuvre d’activités durables au sein des associations.
  • Une dépendance vis-à-vis des intervenants sociaux. Les responsables d’associations se retrouvent parfois obligés de demander de l’aide aux intervenants sociaux, ce qui peut entraîner une certaine dépendance.
  • La difficulté à assumer les obligations légales. Certains responsables ont du mal à gérer les aspects administratifs liés à l’existence juridique d’une ASBL, comme l’organisation des assemblées générales et la comptabilité.
  • La limitation à un profil « folklorique ». Malgré leur volonté d’élargir leurs activités, de nombreuses associations restent cantonnées à des spécificités culturelles, renforçant ainsi les préjugés et l’écart vis-à-vis de la société d’accueil.

Pour répondre aux défis rencontrés par le secteur associatif immigré, le CAI met en place une stratégie tripartite. Premièrement, il cherche à stabiliser et à développer ce secteur, par un soutien immédiat aux activités des associations. Deuxièmement, il vise (à moyen et long terme) à promouvoir leur autonomie à travers un accompagnement pédagogique qui renforce leurs compétences et qui s’appuie sur les ressources internes des associations et des individus qui les animent. Troisièmement, il tente de dynamiser l’intégration des communautés immigrées dans la société d’accueil, en favorisant la collaboration entre les associations d’immigrés et avec les entités locales.

De manière concrète, les travailleurs engagés en contrat PTP organisent des permanences sociales pour les personnes de la communauté au sein des locaux des associations et accompagnent les personnes dans leurs démarches administratives, sociales et professionnelles. Ils affichent également au sein de ces permanences des offres d’emploi pour que les personnes immigrées puissent en prendre plus facilement connaissance. À l’époque, les associations ne sont pas du tout informatisées.

 Sur le plan collectif, des activités sont mises en place en matière d’encadrement des jeunes (comme l’organisation de tournoi de mini-foot), d’autres à destination du grand public. Il s’agit le plus souvent d’activités culturelles  ou d’information (par exemple, sur le droit de vote, organisée avec la commune de Namur).

Le Centre forme ainsi une équipe de cinq membres issus des communautés les plus significatives sur le territoire (africaine subsaharienne, albanaise, marocaine, turque, russophone) pour accomplir trois  missions principales : l’accompagnement pédagogique  des associations, l’assistance fonctionnelle quotidienne et la promotion d’un réseau de synergies interculturelles. Cette équipe a pour objectif de travailler à renforcer la présence et l’identité culturelle des associations sur le territoire de Namur, d’améliorer les compétences administratives et pédagogiques des membres et de tisser des liens entre les associations, les communautés, les institutions et les services de première ligne, pour une meilleure coordination des initiatives interculturelles.

Malheureusement, ce projet n’est pas renouvelé au terme des contrats PTP et s’arrête en 2006.

Les associations ont toutefois continué à être accompagnées par le CAI.

Lorsque, en 2007, la Région wallonne et de la Communauté Française font part de leur intention de mettre en place un parcours d’accueil pour les primo-arrivants, le CAI interpelle les pouvoirs publics. Il souhaite alors renforcer la collaboration avec les associations de terrain en leur offrant la possibilité d’être des lieux d’accueil des primo-arrivants : en permettant en particulier à celles issues de l’immigration de jouer le rôle de premier accueil et d’être financé pour ce faire. Malheureusement, cette idée n’est pas soutenue par les décideurs.

Malgré les différents contextes politiques et les orientations prises par le gouvernement, le CAI maintient toujours son souhait d’impliquer les associations dans les questions liées à l’intégration de migrants et dans la construction d’une société interculturelle. Tout au long de son évolution, le Centre s’est appuyé sur l’expertise et la représentativité des associations communautaires en menant des initiatives contribuant à la reconnaissance de ces communautés immigrées et à la valorisation des différentes cultures, dans la perspective d’un meilleur vivre-ensemble. Parmi ces initiatives, on peut citer : la Semaine maghrébine ; « Sens d’ailleurs » ; la participation à différents projets menés par ses partenaires, dont Multicité à Namur, Multicouleurs à Sambreville ; le colloque sur le codéveloppement, Equal-Vitar ; la co-coordination avec la Province de Namur d’une plateforme « Femmes migrantes » (2013).

En 2008, une recherche-action est menée par l’Institut de recherche et de formation sur la migration (IRFAM). Cette démarche fait l’objet d’une coopération avec l’ensemble des acteurs impliqués dans ce secteur spécifique. Cette recherche contribue à définir le statut des OSIM – Organismes de Solidarité internationale issues des migrations –, à les identifier, à les reconnaître et à créer des synergies avec d’autres structures spécialisées en la matière.

Le changement de décret de 2014 instaure l’obligation du parcours d’intégration et restreint les champs de financement au profit des activités liées strictement au parcours d’intégration. Ces modifications entraînent des conséquences à la fois sur les personnes concernées par cette obligation et sur la composition du réseau d’acteurs autour du CAI. Plus spécifiquement, elles ont un impact important sur les associations issues de l’immigration qui n’ont désormais plus la possibilité de financer leurs actions. Face à cette réalité, le CAI s’investit dans une collaboration plus étroite avec ces associations partenaires, en défendant leur rôle essentiel dans le processus d’inclusion sociale, professionnelle et culturelle des populations issues de l’immigration. Il participe à les renforcer pour qu’elles soient reconnues et visibilisées dans le secteur, en les impliquant, les informant et les formant à cet effet.

Aujourd’hui encore, le CAI œuvre à visibiliser cet axe de travail spécifique avec les associations d’immigrés. Il adapte l’organisation horaire des concertations pour leur permettre d’y prendre part, définit un plan de formation adapté à leurs profils et besoins, leur confie un rôle spécifique dans la construction d’un mémorandum  et leur propose un accompagnement personnalisé, qui diffère de celui des Initiatives locales d’intégration (ILI) qui s’adressent à des organisations plus structurées.

En 2022, le CAI lance, en partenariat avec l’IRFAM, une enquête visant à actualiser le cadastre des associations issues de l’immigration en province de Namur.

Cette recherche répond à un double objectif : valoriser le rôle de ces associations dans l’accueil et l’inclusion des personnes étrangères, et identifier les freins à leur développement. Elle fait suite à une demande de la Ville de Namur, préoccupée par les constats de discrimination relevés par l’ONU, notamment à l’égard des afrodescendants. Cette étude permet de produire une cartographie détaillée du secteur, un état des lieux, un plan de formation adapté et un dispositif d’accompagnement renforcé. Le CAI réaffirme ainsi son engagement à soutenir la reconnaissance, la visibilité et l’action de ces acteurs essentiels dans le champ de l’interculturalité et de l’intégration.

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2004 – Lancement de la publication Coaxions


2004 – Lancement de la publication Coaxions

Coaxions : les cahiers du CAI est une publication en série destinée à visibiliser les pratiques et réflexions du CAI sur des thématiques spécifiques. Son titre évoque l’action collective et reflète l’objectif de la revue : rassembler, transmettre et outiller les acteurs de l’interculturalité.

Depuis sa création, le CAI s’efforce de transmettre un maximum d’informations sur les thématiques qu’il traite et les publics qu’il accompagne. Une partie de son action repose d’ailleurs sur ce soutien documentaire. Au fil du temps, le Centre aspire à transmettre le savoir-faire qu’il a acquis en matière de formation et de méthodologie interculturelles ; un axe d’action qu’il a surtout développé à partir des années 1990. La méthode et les processus de travail ont en effet pour lui une grande importance. De manière à initier, outiller et former les opérateurs, le CAI décide de synthétiser et transmettre son savoir et ses expériences à travers des cahiers appelés Coaxions. Entre 2004 et 2019, cette publication aborde de grandes thématiques investies par le CAI, met en lumière certains projets et éclaire des pratiques, comme en témoignent les titres des cahiers :

  • 2004 (décembre) : « Outils de diversité… au service de l’action interculturelle ? L’exemple de la Manne à pain ».
  • 2006 (décembre) : « L’islam dans l’espace public ».
  • 2007 (mai) : « La médiation interculturelle : entre approche conceptuelle et pratique professionnelle ».
  • 2014 (décembre) : « 50 ans de l’immigration marocaine et turque en province de Namur ».
  • 2015 (juin) : « Travailleurs étrangers ou d’origine étrangère avec ou sans emploi en province de Namur ».
  • 2017 (juillet) : « Acquisition de la nationalité belge : liens avec le parcours d’intégration ».
  • 2018 (janvier) : « Radicalisme ».
  • 2019 (janvier) : « Diversité ethnoculturelle et emploi ».

Avec le même objectif, le CAI édite parallèlement quelques brochures, notamment sur la systématisation d’expériences et sur l’accompagnement interculturel, en 2020, ou sur la manière de « Mener des projets interculturels avec les jeunes », en 2022.

Le CAI poursuit ainsi son travail d’information entamé dès ses débuts et qui s’est décliné au fil du temps à travers son centre de documentation (de 1984 à 2020), ses études statistiques ou ses premières publications périodiques (Devenir du migrant, Horizons 2000, Horizons), avec l’idée de nourrir la réflexion et de faire lien.

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2004 – Implantation du service d’interprétariat social en province de Namur

2004 – Implantation du service d’interprétariat social en province de Namur

Un service d’interprétariat social est mis sur pied à Namur dans le cadre d’un plan fédéral de développement de tels services. Il est destiné aux acteurs de première ligne en lien avec la population étrangère de la province parlant mal ou peu le français. L’objectif est d’améliorer la communication entre le public issu de l’immigration et les professionnels, une démarche menée depuis longtemps par le Centre à travers la médiation culturelle. Progressivement, le métier d’interprète tend à s’imposer sur celui de médiateur culturel que le Centre continue de défendre. Car, il n’y a pas que les mots à traduire, mais souvent aussi tout un ensemble de références culturelles. Ainsi, l’approche de la médiation culturelle est elle aussi  à la base du pôle d’accompagnateur interculturel qu’il met en place dans le cadre du nouveau parcours d’intégration instauré en 2013 par la Région wallonne.

À l’origine, le Centre offre son aide à différentes personnes immigrées pour des traductions, d’informations ciblées, puis, au fil des ans et en s’appuyant sur son équipe multiculturelle, il répond de plus en plus régulièrement aux diverses institutions et personnes qui le sollicitent. Les besoins d’interprétariat et d’accompagnement individuel s’expriment donc depuis longtemps et les sollicitations en cette matière deviennent récurrentes.

Avant l’an 2000, le CAI et les autres centres régionaux d’intégration misent principalement sur le développement de la médiation interculturelle et de l’accompagnement, en proposant une offre spécifique. Cette approche offre l’avantage de prendre en considération les besoins et les embûches rencontrées par les personnes étrangères ou d’origine étrangère dans leur intégration, mais aussi la difficulté des professionnels de divers secteurs et des services publics dans la prise en charge de cette population. Le CAI met ainsi en place divers services de médiation interculturelle, en son sein, mais aussi dans des centres hospitaliers (CHR de Namur) et des administrations communales (Namur, Sambreville). (cf.fiche 12)

En 2000 , le CAI mène une étude de faisabilité d’un pool de traducteurs est réalisée . ?????

L’objectif premier est d’améliorer la communication entre les professionnels et le public issu de l’immigration, en identifiant les besoins linguistiques non satisfaits. Une collaboration avec d’autres services révèle un besoin réel de travailleurs possédant certaines compétences linguistiques, dont le russe, le lingala ou le swahili.

 Parallèlement le CIRÉ (Coordination et initiatives pour les réfugiés et étrangers, qui a repris l’ISM  [Interprétariat social et médical]) envisage de lancer un service d’interprétariat social en Wallonie, soutenu par le ministre des Affaires sociales. Pour éviter les redondances  et renforcer cette initiative, des discussions sont engagées. Elles abordent notamment la distinction entre interprétariat et médiation. L’expertise du CAI est mise à contribution en trois phases : le Centre contribue à l’étude de faisabilité, collabore au recrutement d’interprètes dans le Namurois et à la formation des recrues. Le CAI est le seul en Belgique à privilégier le métier de médiateur interculturel, dont l’approche est plus large, plutôt que celui d’interprète. Après de multiples négociations, c’est le métier d’interprète qui sera reconnu par le gouvernement fédéral et qui sera développé en Wallonie et à Bruxelles.

À la suite du plan fédéral de 2004, le SIS (Service d’interprétariat social en wallonie) est mis en place.

Pour l’antenne de Namur, gérée par le CAI, l’équipe compte alors six interprètes (pour l’albanais, le turc, le russe, le serbo-croate, l’arabe et le swahili). Un processus de formation, d’écolage et de structuration collective de l’équipe est entamé en vue d’optimaliser la professionnalisation des interprètes. Une formation aux pratiques des relations interculturelles est notamment organisée ( Suppervision, intervision et information).

Cette offre d’interprétariat du CAI est destinée aux services de première ligne, dont ceux en contact avec les demandeurs d’asile et les personnes étrangères parlant peu ou mal le français, pour les seconder grâce à un interprète social. Diverses actions d’information ou de sensibilisation sont menées, à cet effet, auprès des services potentiellement utilisateurs.

Par ailleurs, le CAI devient membre de l’AG de la Coordination fédérale de la traduction et de l’interprétariat social (COFETIS) dont l’objectif consiste à développer un plan national d’interprétariat social (et plus spécifiquement : l’élaboration du référentiel métier, du code de déontologie ou de la charte des utilisateurs).

En effet en avril 2005 Cofetis (Coordination fédérale de la Traduction et de l’Interprétariat social) est une asbl créée par des services de traduction et d’interprétariat social (Setis) belges.  Pour mener à bien ses objectifs, Cofetis et ses partenaires bénéficient de subsides européens, Dans ce cadre, plusieurs activités sont menées jusqu’à la fin du programme (en mars 2008 pour Equal). Des activités que l’on peut résumer en quatre volets : analyse des besoins ; travail politique ; formation et métiers ; outils.

Analyse des besoins

Durant le dernier semestre de 2005 et le premier semestre 2006, Cofetis et ses partenaires entreprendront une enquête nationale en matière de traduction et d’interprétariat social. L’objectif en est, premièrement, de dresser l’état des lieux du secteur (qui offre quoi où comment avec quels moyens?), et, deuxièmement, d’identifier et d’analyser les besoins en traduction et interprétariat social.

Travail politique

Le travail politique est multiple : faire connaître le secteur au monde politique et faire de la sensibilisation, entre autres en vue d’une reconnaissance du métier et d’un agrément des services de traduction et d’interprétariat social.

Formation/métier

Il s’agit de définir le métier et d’élaborer une formation d’interprètes adaptée à celui-ci.

Lors des différents travaux préparatoires, Le CAI prend clairement position en faveur du développement de la médiation interculturelle, qui offre, selon lui, une plus-value non négligeable en matière d’intégration des personnes étrangères ou d’origine étrangère, en comparaison avec le simple interprétariat mais hélas il sera le seul à défendre ce métier et ce sera l’interprétariat qui sera reconnu en belgique.

Au cours des dix années suivantes, quelques actions et évolutions importantes sont à souligner.

En novembre 2007, le CAI organise un séminaire : trois ans de pratique et d’interprétariat social dont l’objectif est de livrer une information sur cette nouvelle pratique, de la soumettre à l’appréciation des usagers et faire place à un débat sur les orientations à prendre pour améliorer le service rendu.

 En 2007 également le CAI publie aux éditions “la mesure du possible” le  livre Étrangés, réalisé à partir d’un atelier d’écriture mis en place par le CAI. En effet, les travailleurs de la médiation, de l’interprétariat et de la formation alpha souhaitaient rendre compte des situations vécues par les personnes accompagnées. Pour y répondre, le CAI met alors en place un atelier d’écriture avec les interprètes, qui aboutit à un recueil faisant écho des parcours semés d’embûches et des souffrances vécues par les personnes en exil. Cette démarche vise à libérer les travailleurs de ces situations lourdes à porter seuls et qui les poursuivent parfois jusque dans leur vie privée . Mais aussi, à faire connaître aux services et aux institutions, aux politiques et à la population, la réalité des personnes accompagnées. Il s’agit de  relayer cette parole pour qu’elle soit entendue. À l’occasion de la sortie de l’ouvrage en 2007, des séances publiques sont organisées, où les interprètes déclament quelques passages forts pour mettre en évidence les difficultés rencontrées par les personnes étrangères qui arrivent en Belgique. 

Création du SeTIS wallon (2008) :

Dans les années qui suivent, quelques grands changements institutionnels s’opèrent : ainsi, en 2008 est créé le SeTIS wallon (Service de Traduction et d’Interprétariat en milieu social) qui regroupe en une seule structure tous les services d’interprétariat social wallon. La structure de l’interprétariat social en région wallonne est modifiée en 2009. Les différents services présents sur le territoire wallon fusionnent en un seul SeTIS wallon, qui fonctionne sous forme d’ASBL. Le SeTIS wallon, dont le siège social et l’antenne centrale se situent à Liège, comporte également des antennes locales à Namur, Marche-en-Famenne et La Louvière. En 2013, l’antenne namuroise, devient le siège central et s’autonomise progressivement du Centre. 

 L’objectif de ce changement est d’aboutir à une harmonisation, à tous les niveaux , des différentes antennes locales. À court terme, cela n’entraîne aucune répercussion fondamentale sur le service rendu aux utilisateurs. En effet, le personnel reste en place au sein des antennes locales au sein de leur implantation initiale, avec la même couverture territoriale.

Départ de l’antenne namuroise du SeTIS (2013) :

En 2013, l’antenne namuroise du SeTIS wallon quitte les bâtiments et la coordination du CAI pour rejoindre le siège central du SeTIS wallon, qui fonctionne de manière autonome depuis. Le CAI reste cependant quelques années dans son Assemblée générale et son Conseil d’administration pour permettre la passation. Le SETIS évoluera ensuite en tant qu’institution propre et sera agréée par la Région Wallonne (mettre un lien vers setis). 

Développement d’un pôle d’accompagnateurs interculturels (2013) :

Dans le cadre du nouveau parcours d’accueil de la Région wallonne, le CAI développe, en 2013, le pôle d’accompagnateur interculturel (cf. Parcours d’intégration). Dès les prémices de ce parcours, en 2008, le CAI développe un pôle d’accompagnateur interculturels dans le cadre du nouveau parcours d’accueil des personnes étrangères mis en place par la Région wallonne.
La philosophie du métier reste la même. mettre un lien

l’ASBL œuvre à faire de cette nouvelle fonction une offre pratiquement identique à celle de la médiation interculturelle. C’est dans cette perspective qu’un travail est mené en interne pour systématiser la pratique des accompagnateurs interculturels et en définir les contours sur la base de l’approche de la médiation interculturelle.

 

Edgar Szoc  27-09-2005  Alter Échos n° 194

 

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2001 – Participation à des projets de codéveloppement : valorisation des compétences des africains subsahariens


2001 Participation à des projets de codéveloppement : valorisation des compétences des africains subsahariens

Deux éléments sont à l’origine de différentes actions menées par le Centre et s’étalant sur une dizaine d’années dans le cadre de la valorisation des compétences des africains subsahariens et du soutien à des projets de codéveloppement pour la plupart en partenariat. D’une part la commande par la Région wallonne d’une étude sur l’intégration sociale de la communauté africaine en Belgique et son potentiel à contribuer au développement des pays d’origine, d’autre part un constat de terrain du CAI que beaucoup d’immigrés gardent un lien important avec le pays d’origine et certains, africains notamment, ont la volonté de développer un projet porteur dans celui-ci.

Le projet Vitar, financé par l’Europe (Equal) a démarré par une recherche-action dans le domaine de l’intégration socio-économique des immigrés originaires de l’Afrique subsaharienne présents en Wallonie. L’hypothèse centrale était de prouver que l’insertion socioprofessionnelle d’un certain nombre d’immigrants africains est possible grâce à la valorisation de leurs compétences dans des secteurs d’emploi, tels que, par exemple, la création d’entreprises en Belgique, la participation à des initiatives interculturelles et la coopération au développement des pays africains.

Cette mobilisation de personnes au chômage et discriminées sur le marché de l’emploi partait de l’idée qu’il est possible et efficace pour ces personnes de valoriser leurs ressources et réseaux communautaires, connaissances culturelles et linguistiques particulières, savoirs et savoir-faire professionnels et scientifiques, dans le cadre de projets tournés vers leur continent ou communauté d’origine ou, à tout le moins, dans le cadre de projets à réaliser en Belgique ou à partir de la Belgique qui permettent de contribuer à un nouvel effort de co-développement durable et d’échanges mutuellement fructueux entre le Nord et le Sud, entre leurs populations et cultures, au Sud – à partir de projets locaux de développement – et au Nord – dans le cadre du développement de nouveaux emplois.

Le projet Vitar visait l’organisation d’une formation pour de futurs agents de développement mais également la création et la diffusion auprès des professionnels du secteur des nouvelles pratiques d’insertion socioprofessionnelle spécifiques à ce public. A long terme, VITAR devait être finalisé par la création d’une agence de développement et de transfert de compétences en Wallonie. Celle-ci est restée en suspens faute d’autorités potentiellement porteuses.

 

La confrontation du projet à la réalité du terrain et au vécu quotidien des bénéficiaires a permis de se rendre compte de la méconnaissance de la situation sociale et professionnelle de personnes de la communauté africaine installée en Belgique depuis des années malgré des investigations et recherches menées au préalable.

C’est une partie de la population étrangère ou d’origine étrangère qui a toujours été dans l’ombre car peu importante et ne posant pas collectivement des « problèmes ». A contrario, l’immense potentialité de certains parcours individuels de stagiaires riches en innovation ou répondant à de réels besoins en Afrique méritaient d’être entendus et soutenus.

Par ailleurs, le projet a permis de constater que l’application des concepts théoriques de valorisation des compétences et du transfert de celles-ci (de migrant comme agent de développement) n’est pas aussi évidente et ce au vu de la complexité des démarches à effectuer pour développer un projet porteur socio-économiquement parlant.

Il s’agissait bien d’un projet pilote.

Une régionalisation de la coopération au développement devait aussi pouvoir intégrer cette donne et prévoir des leviers pour activer ces compétences et leur transfert.

Ce projet a ainsi comporté différentes activités :

–          Un séminaire sur le thème « L’intégration sociale et le transfert de compétence des Africains subsahariens de Wallonie »,  coorganisé par le CAI et l’IRFAM (Institut de recherche, formation et action sur les migrations), a eu lieu le 30 mars 2001. L’objectif y était d’associer des personnes, groupes et associations de la communauté africaine, ainsi que des acteurs des services pour réfléchir de manière collective aux problèmes et solutions concrètes à explorer en matière d’emploi, de logement, d’intégration, etc.

–          Une « Journée africaine » (exposition d’artistes africains et un spectacle musical animé par des groupes provenant de différents pays d’Afrique subsaharienne) a été organisée en parallèle le même jour. Avec pour but de valoriser l’art et la culture comme des compétences en soi.

 

Dans le prolongement de ces initiatives, mêlant rencontres, échanges et réflexions, des partenariats ont été tissés pour la construction du projet Vitar.

–          Une formation a ensuite été menée en collaboration avec l’IRFAM, le Collectif des femmes de Louvain-la-Neuve, le Centre régional d’intégration de Verviers et le CAI. la Région wallonne (le cabinet du ministre Detienne et la direction de l’Administration), ainsi que des partenaires européens d’Andalousie et de Milan ont également participé au projet.

Les stagiaires d’origine africaine, qui y ont participé sur base volontaire, provenaient de Namur, Liège, Verviers et Louvain-La-Neuve.

Les intentions de développement de projet dans les pays d’origine étaient très diverses (ex. construction de centres sportifs et culturels, d’école de cybercafé, informatiser les entreprises, création d’entreprise agro-alimentaire…)

Le rôle du CAI a consisté à faire connaître le projet, recruter les candidats stagiaires et à assurer un module de formation dédié à la relation interculturelle (« Interculturalité et développement »).

À l’issue de cette formation, les stagiaires ont exprimé le besoin de stabiliser leur situation en Belgique (notamment financièrement), avant d’envisager un projet au pays. Le CAI a dès lors négocié avec le CPAS de Namur pour qu’ils puissent profiter d’une mise à l’emploi grâce à l’Article 60, ce qui pouvait contribuer à accroître l’expérience professionnelle de ces bénéficiaires du CPAS. Six stagiaires bénéficieront de ce dispositif d’insertion. À l’issue de leur contrat, le CAI est parvenu à en engager deux pour œuvrer dans le cadre de l’appui aux associations d’immigrés (cf. Fiche Projet PTP).

 

Dans les années qui suivent, le Centre continue de s’associer avec d’autres organismes dans le cadre d’activités liées au codéveloppement.

Il organise ainsi :

–          Une table-ronde intitulée « Le migrant et les politiques de coopération et de solidarité internationale », en 2003, et, quatre ans plus

tard,

–          Le séminaire « Migrations et développement », suivi

–          du colloque « Ces migrants, ambassadeurs des deux bords » dont il assure la coordination (novembre 2007).

Ce colloque est organisé dans le cadre du Forum Yambi, une initiative du Commissariat général aux Relations internationales (CGRI) et du ministère de la Culture de la République démocratique du Congo, dont les activités sont coordonnées par la Maison de la Laïcité François Bovesse (Namur) en partenariat avec des associations africaines et du namurois. Le colloque se clôt par diverses recommandations dont une suggérant aux gouvernements de reconnaître les migrants et les organisations de la diaspora comme des acteurs du développement et, par conséquent, permettre le financement de leurs actions.

L’année suivante, le Centre participe aux réunions de la Concertation wallonne pour le codéveloppement, organisées par la Direction générale de l’Action sociale et de la Santé (future DGO5) et du Commissariat général aux relations internationales-Direction des Relations internationales (CGTI-DRI). Ce dernier devient, dès janvier 2009, Wallonie-Bruxelles International. La Cellule d’appui pour la Solidarité internationale wallonne (CASIW) constitue le service de proximité de cette nouvelle structure publique.

Un projet de modification de décret de l’intégration est sur la table avec comme ajout dans la mission des CRI l’élaboration de Plans locaux d’intégration (PLI) et l’axe de codéveloppement.  Suite au vote de celui-ci sort, début 2009, le premier appel à projets de codéveloppement lancé par la Région wallonne. Il est suivi d’une formation à l’élaboration et à l’écriture de projets initiée par la Casiw et le CAI en est partenaire.

À cheval sur 2009-2010, la Concertation provinciale namuroise de la Solidarité internationale (CNPSI) est mise en place, sous l’impulsion de la CASIW et avec le soutien de la Province de Namur. Une dizaine d’opérateurs en font partie, dont : le CAI, des communes, les organisations syndicales, le CNCD 11.11.11 (Centre national de coopération au développement) ou encore la FUCID (organisation née du Forum universitaire pour la Coopération internationale au développement).

Dans le cadre de cette Concertation provinciale, une « Semaine de la Solidarité internationale » est organisée, en 2013, suivie de l’élaboration d’une Charte visant la collaboration et la complémentarité des opérateurs existants.

Le CAI participe en organisant deux activités :

–          Une Table ronde (le 8 octobre) : « Droit à l’alimentation des migrants » (Interroger l’accès au droit à l’alimentation de migrants au long de leur parcours migratoire y compris pendant son séjour en Belgique, quelle que soit leur situation de séjour.  Des Intervenants de plusieurs secteurs y ont été conviés : CNCD, associations de migrants, d’accueil des étrangers, humanitaires, témoins …)

–          Des Echanges de midi (le 24 octobre)  : « Faim au Sud, migrants au Nord »

Un exposé par SOS Faim a été suivi des échanges entre les participants, portant sur les expériences concrètes de leur pratique. 

Les « Echanges de midi » sont un cycle de 6 conférences annuelles du CAI dont l’objectif est d’informer et de sensibiliser les professionnels sur les différentes thématiques qui concernent les personnes étrangères ou d’origine étrangère. Le cadre convivial de l’activité, autour d’une collation sur le temps de midi, favorise la création de liens entre les professionnels.

 

Le vote d’un nouveau décret wallon relatif à l’intégration des personnes étrangères ou d’origine étrangère en 2014 va de pair avec l’abandon du financement des actions liées et au codéveloppement mais aussi de celles visant la valorisation culturelle qui étaient jusque-là prises en compte par la Région. Cette nouvelle orientation exclut dorénavant les petites associations issues de l’immigration du financement et donc de la reconnaissance de leur action en matière de codéveloppement. Elles n’ont plus accès qu’à de petits subsides facultatifs. Cette situation, que regrette le CAI, perdure globalement jusqu’à aujourd’hui, malgré les différentes propositions politiques formulées par celui-ci au fil des ans. La fin du financement wallon n’empêche pas le CAI de continuer à se préoccuper du lien et de l’apport des personnes, des entrepreneurs et des associations d’immigrés à leur pays d’origine.

* Légende

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Catégories :

Axes stratégiques d’intervention :

☑ Accompagnement
☑ Interpellation
☑ Travail en réseau

Thématiques traversées par l’activité :

Générales :

☑ Citoyenneté
☑ Enseignement / formation / emploi
☑ Juridique / justice
☑ Logement
☑ Mobilité
☑ Santé

Spécifiques :

☑ Intégration
☑ Interculturalité
☑ Lutte contre les discriminations
☑ Lutte contre le racisme

 





1998 – Création d’outils pédagogiques au service de la pédagogie interculturelle

1998 – Création d’outils pédagogiques au service de la pédagogie interculturelle

Depuis sa création, le Centre d’action interculturelle (CAI) de la province de Namur s’est doté d’un centre de ressources et a développé des outils pédagogiques destinés à informer, sensibiliser et former les acteurs de terrain, les publics scolaires, les associations ainsi que la population générale. Il est en effet essentiel de disposer d’outils concrets pour accompagner la réflexion, nourrir les pratiques et susciter le dialogue interculturel.

Qu’ils prennent la forme d’expositions, de brochures, de malles pédagogiques, de vidéos ou de publications scientifiques, les outils du CAI visent toujours le même objectif : favoriser la compréhension, la reconnaissance mutuelle et la co-construction d’une société interculturelle.

Cette volonté de structurer et partager un savoir s’est traduite très tôt par la mise en place d’un centre de documentation (actif de 1984 à 2020), l’élaboration de publications, l’organisation de colloques, ou encore la réalisation d’études statistiques et de recherches-actions. Dès les années 1990, le CAI renforce cet axe en systématisant ses méthodes de travail, en capitalisant ses expériences de terrain et en mettant à disposition des ressources pédagogiques pertinentes et accessibles.

C’est dans cette dynamique qu’est née la collection Coaxions – les cahiers du CAI, une série de publications thématiques destinées à visibiliser les pratiques du Centre et à outiller les professionnels de l’interculturalité. Parallèlement, le Centre a produit de nombreuses brochures, CD-Rom, PDF interactifs, affiches, vidéos et expositions, en réponse aux besoins du terrain et aux enjeux de chaque époque.

Liste non exhaustive :

  • 1998 : La Manne à pain
  • 2007 : Sens d’ailleurs
  • 2021 : Migrants en transit – Citoyens solidaires, que pouvons-nous faire ? (brochure)
  • 2014 : Outil numérique Les causes des migrations (PDF interactif)
  • 2018 (second semestre) : Documentaire Un devoir de solidarité sur les migrants en transit
  • ~2018 (date non précisée) : Affiches sur la mobilité, avec QR codes
  • 2016‑2022 : Brochure / support La discrimination, c’est non !
  • 2022 : Mener des projets interculturels avec les jeunes (brochure/rapport)

 

Dans cet esprit, deux outils illustrent particulièrement bien l’approche pédagogique du CAI : La Manne à pain et Sens d’ailleurs.

La Manne à pain : un outil fédérateur autour d’un symbole universel

En 2004, le CAI conçoit une valise pédagogique originale intitulée La Manne à pain. Cet outil vise à lutter contre le décrochage scolaire en milieu défavorisé, en mobilisant un thème à la fois simple, familier et symbolique : le pain. Présent dans de nombreuses cultures et associé à des valeurs de partage, de convivialité et de savoir-faire, le pain constitue un excellent point d’entrée pour aborder la diversité culturelle de manière concrète et sensible.

La Manne à pain est conçue de manière participative avec les acteurs de terrain (enseignants, éducateurs, animateurs) confrontés à la diversité dans leurs pratiques quotidiennes. Elle permet d’explorer différentes traditions boulangères à travers le monde, de découvrir les liens entre alimentation et culture, et d’encourager l’échange de savoirs et d’histoires personnelles. Par son approche interculturelle, cet outil vise à restaurer l’estime de soi des enfants et à favoriser leur implication dans les apprentissages.

Cette initiative a fait l’objet du premier numéro de la collection Coaxions en décembre 2004, intitulé « Outils de diversité… au service de l’action interculturelle ? L’exemple de La Manne à pain », soulignant ainsi sa valeur méthodologique et sa pertinence comme levier de lutte contre l’exclusion scolaire et sociale.

Sens d’ailleurs : explorer la richesse des cultures de l’ex-URSS

En 2007, le CAI lance Sens d’ailleurs, un outil pédagogique conçu pour mieux faire connaître les cultures des pays de l’ex-Union soviétique. Ce projet, à la fois artistique, pédagogique et interculturel, prend la forme d’une exposition itinérante complétée par un dossier pédagogique, des affiches, des photographies et diverses animations.

Présenté à la Maison de la Culture de Namur en mai 2007, lors d’un événement intitulé « Sens et (re)connaissance des pays de l’Est », Sens d’ailleurs met à l’honneur les histoires, les traditions et les talents des migrants issus des quinze anciennes républiques soviétiques. Concerts, projections, conférences et galas artistiques viennent enrichir cette programmation, avec la participation de chercheurs, photographes, musiciens et danseurs venus de Géorgie, du Kazakhstan, de Russie ou d’Ukraine.

Par la mise en lumière de ces cultures souvent peu visibles dans l’espace public belge, Sens d’ailleurs contribue à la reconnaissance des parcours migratoires de l’Est et à la valorisation de leur apport à la société. L’outil pédagogique associé permet aux écoles, associations et institutions de prolonger cette découverte, de développer des activités de sensibilisation et d’ouvrir des espaces d’échange.

Au-delà de son impact immédiat, Sens d’ailleurs incarne la conviction du CAI que la connaissance mutuelle est un fondement essentiel pour lutter contre les préjugés et renforcer la cohésion sociale.

* Légende

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