Un réfugié est un réfugié…

Un réfugié est un réfugié…

Le CAI ne peut que se réjouir et saluer les initiatives d’accueil et de solidarité envers les réfugiés ukrainiens, développées par l’Europe et la Belgique plus particulièrement.
Les dirigeants politiques ont pris des mesures fortes, positives et responsables pour ouvrir leurs frontières, assouplir des procédures et organiser l’accueil de ces personnes qui fuient la guerre.
Les citoyens aussi font preuve d’un humanisme et d’un dévouement sans faille en organisant des collectes, des transports depuis la Pologne et en accueillant même des citoyens ukrainiens chez eux.
Après une crise sanitaire et des inondations qui ont touché une grande partie de la population wallonne, ça fait chaud au cœur de constater que tout se fait sans se poser de question, presque « naturellement » oserait-on dire.

Mais c’est tout de même étonnant…

Etonnant parce que depuis 2015, c’est une tout autre voie qui se traçait pour l’accueil et l’asile des réfugiés.

Ainsi, nous avons assisté :

– à la naissance d’initiatives citoyennes pour prendre en charge cet accueil (plateforme) des réfugiés syriens ;
– aux fermetures des frontières européennes et à la sous-traitance de la gestion des flux migratoires par des pays peu respectueux de la convention des droits humains ;
– aux milliers de personnes qui se sont noyés en Mer méditerranéenne, qui ont été renversées sur les routes ou encore qui sont mortes asphyxiées dans des remorques de camion ;
– aux hot spot en surcapacité dont les conditions de vie sont immondes, bien loin de la décence et de la dignité humaine ;
– au démantèlement de Calais et, avec elle, la migration de transit le long de l’E42 qui obligent celles et ceux qui veulent rejoindre l’Angleterre à dormir dans les bois et à tenter, à nouveau, un voyage au péril de leur vie ;
– à la non régularisation de milliers de personnes sans papiers, qui n’ont accès à aucun droits fondamentaux ni à aucune protection sociale mais qui pourtant, contribuent à l’économie belge (1 % du PIB selon les estimations) et ce, depuis plusieurs années.

Avant que Poutine ne déclare la guerre à l’Ukraine, pour rappel, l’Etat belge avait été condamné par la justice parce qu’il ne respectait pas ses engagements en termes d’accueil (et particulièrement les MENA, mineurs étrangers non accompagnés). Beaucoup de réfugiés, des familles avec enfants, se trouvaient dans les rues, à dormir à même le sol.

De nombreuses associations de terrain tirent régulièrement la sonnette d’alarme. Elles demandent, sans relâche, une politique plus humaine, plus conforme aux valeurs défendues par l’Union Européenne et plus respectueuse des engagements vis-à-vis de la convention de Genève. Aujourd’hui, l’Europe et la Belgique montrent que c’est effectivement possible. Nous espérons vraiment que cet élan va provoquer non seulement une prise de conscience à tous les étages de la société par rapport au traitement réservé habituellement aux réfugiés, mais aussi l’organisation par nos responsables politiques de réelles structures d’accueil et d’accompagnement de toutes les personnes qui sont sur notre territoire. Parce qu’en effet, pour le CAI, un réfugié est un réfugié… Peu importe la région d’où il vient.  

 




Manifestation pour la régularisation des sans-papiers de Belgique

Communiqué

Première manifestation nationale
“WE ARE BELGIUM TOO” le 3 octobre 2021

Dans le cadre de la campagne « We are Belgium too », la Coordination des Sans-Papiers de Belgique, Sans-Papiers TV et leurs partenaires co-organisent une manifestation nationale le dimanche 3 octobre 2021 à la Gare du Nord de Bruxelles, à partir de 14h.

La campagne « We are Belgium too » a pour objectif de reclamer la régularisation des personnes sans-papiers qui se trouvent en Belgique sur base de critères clairs et permanents. Elle est soutenue par plus d’une centaine d’associations partenaires francophones et néerlandophones listées sur le site web www.wearebelgiumtoo.be

Après avoir lutté pendant plus de six ans sans ne jamais avoir été entendue par les autorités politiques en charge de la migration, la Coordination des Sans-Papiers de Belgique s’est adressée aux citoyen.ne.s belges, qui sont leurs ami.e.s, leurs voisin.e.s et leurs collègues de travail, par le biais d’une lettre ouverte et d’une pétition lancée le 10 mars 2021. Au moment où s’écrit ce communiqué, 45.251 citoyen.ne.s de ce pays ont deja signé la pétition et ont  exprimé ainsi leur soutien à la régularisation des personnes sans papiers de Belgique. Ce n’est qu’un début. Les instigateurs de la campagne attendent de tou.te.s les citoyen.ne.s qu’ils prennent position à leur tour en faveur du respect des droits humains des personnes sans-papiers de Belgique.

Par cette campagne, nous entendons exprimer haut et fort ce que les autorités politiques semblent vouloir refuser aux personnes sans-papiers de ce pays: le sentiment de bel et bien appartenir à ce pays et de participer à construire son histoire actuelle. N’en déplaise à certain.es: “We are Belgium too”!

Pour rappel, étant exclus du système d’aides sociales, la majeure partie des personnes sans-papiers de ce pays travaillent au quotidien, et la plus part du temps sans protection sociale ni filet de sécurité en cas de perte d’emploi. Sans reconnaissance légale, ils se retrouvent régulièrement à la merci d’employeurs véreux.ses et de marchand.es de sommeil. De plus, leurs soins de santé ne sont pas remboursés, sans parler du fait que les femmes sans-papiers sont exclues des dispositifs de protection des violences liées au genre. Enfin, les droits fondamentaux des enfants sans papiers ne sont pas non plus respectés.

Nos revendications

En conséquence, les instigateurs de la campagne “We are Belgium too” revendiquent la régularisation des personnes sans-papiers qui se trouvent sur le territoire sur base de critères clairs et permanents inscrits dans la loi de 1980, ainsi que l’instauration d’une commission de régularisation independante. Ces critères clairs et permanents sont les attaches sociales durables, le travail, l’inéloignabilité et le risque d’atteinte à un droit fondamental en cas de retour.

Aujourd’hui, au nom de cette mobilisation nationale d’envergure et face à l’urgence de la situation, la Coordination des Sans-Papiers de Belgique, Sans-Papiers-TV et leurs partenaires organisent le dimanche 3 octobre 2021 à 14h à la Gare du Nord de Bruxelles une manifestation nationale dans le cadre de la campagne « We are Belgium too ». Venez vous joindre à nous!

La Coordination des Sans-Papiers de Belgique, Sans-Papiers TV et les partenaires de la campagne WABT

Porte-paroles:

  • Abdul Azim Azad : 0466/44.63.63
  • Maria Freire : 0455/10.25.75
  • Bintou Touré : 0466/28.14.42
  • Serge Bagamboula : 0493/29.19.74




Outils et publications sur l’asile et l’accueil en Belgique




Les actions du CAI et la procédure de réinstallation


Le CAI, en collaboration avec les structures d’accueil, accompagne des réfugiées « réinstallés » spécifique dans son intégration en Belgique.

La réinstallation consiste à sélectionner et à transférer des réfugiés d’un pays où ils ont cherché́ une protection vers un pays tiers qui a, au préalable, marqué son accord pour leur octroyer un droit de séjour durable.
Le programme des réinstallés est né de la dernière crise de la migration qu’a connue l’Europe en 2015 lorsque les réfugiés (majoritairement) syriens et irakiens – cantonnés depuis plus de 4 années dans les camps de Turquie et du Liban – ont cherché un autre avenir ailleurs. En réponse à ce mouvement spontané et afin de soulager « la pression humaine au sein des camps de réfugiés en bordure d’Europe, » les états européens ont tenté mettre en place un mécanisme de sélection et de répartition des candidats réfugiés entre chaque pays de la zone euro.

En pratique
La totalité des réfugiés reconnus qui sont – en vertu des accords intra-européens sur la question migratoire – réinstallés en Belgique sont d’abord accueillis dans les centres FedAsil de Florennes et de Prodromes.
Le centre de Pondromes a une capacité d’accueil actuelle (sept. 2020) de 200 places dont une partie est dévolue aux réinstallés. En 2020 et malgré l’arrêt momentané de ce programme, plusieurs familles de réinstallés y ont séjournés pour être redirigées par la suite vers les ILA disposées à les accueillir.
Le centre de Florennes a une capacité d’accueil actuelle (sept. 2020) de 583 places dont une partie est dévolue aux réinstallés. En 2020 et malgré l’arrêt momentané de ce programme, plusieurs familles de réinstallés y ont séjournés pour être redirigées par la suite vers les ILA disposées à les accueillir.

Ces réfugiés ne restent que 6 semaines dans le centre Fedasil. Ils sont ensuite pris en charge par les CPAS qui se portent volontaires et qui reçoivent un subside spécifique à l’accueil des réfugiés. C’est en fonction du CPAS qui les accueillera que les migrants sont dispatchés entre les différentes communes du pays.

En savoir plus ?
Le programme de réinstallation
L’accompagnement du CAI pour les réinstallés
Vers les ressources





Asile

Conflits, pauvreté, violences ou désastres climatiques poussent chaque année des millions d’individus à quitter leur pays. Ils subissent les dangers des « routes » migratoires, et doivent du jour au lendemain envisager un nouvel avenir loin de chez eux. Arrivés en Belgique, ils peuvent demander une protection internationale (« demander l’asile ») sur base de la Convention de Genève de 1951.
LA CONVENTION DE GENÈVE DE 1951 – Article 1.A.2.
« Est reconnue réfugiée, toute personne qui, craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays. »

Une fois arrivée en Belgique, la personne demandeuse de protection internationale doit réaliser des démarches administratives avant d’obtenir le statut de réfugié (cf. Procédure de reconnaissance du statut de réfugié en Belgique). Lorsqu’elle est reconnue comme réfugiée et ce après parfois plusieurs mois d’attente, elle accède à certains droits :
- Elle reçoit un permis de séjour lui permettant de partir à la recherche d’un logement et d’un emploi*. Théoriquement, elle doit quitter sa structure d’accueil dans les deux mois qui suivent sa reconnaissance.
- Elle peut demander une aide auprès d’un CPAS en attendant de trouver du travail et de se constituer des droits à la sécurité sociale ; comme n’importe qui en séjour légal en Belgique. Elle a également le droit de faire venir les membres de sa famille nucléaire (regroupement familial).
- En région wallonne, elle doit se rendre dans un Centre régional d’intégration, comme le C.A.I., pour suivre le Parcours d’Intégration (Inburgering en Flandre). Celui-ci comprend un bilan social, une séance d’information sur les droits, une formation à la citoyenneté et, si nécessaire, une formation à la langue française.

Découvrez les étapes de la procédure de demande de protection internationale

Les acteurs de l’asile et de l’accueil en Belgique
Office des Etrangers
CGRA
FEDASIL
CROIX ROUGE

LES ACTIONS DU CAI ET LA PROCÉDURE DE RÉINSTALLATION

Les actions du CAI et la procédure de réinstallation

FAQ : Accueil des demandeur·euses d’asile




Crise migratoire ou crise de l’accueil : l’Europe avec la honte comme seul étendard !!!


Comme il est commode de parler à tout-va de crise de l’immigration.
Il serait pourtant plus opportun, réaliste et courageux de parler de crise de l’accueil. Mais cela nous obligerait à endosser une responsabilité qui nous forcerait, nous, européens, à dégager des moyens et mener une politique bien qu’humaine, potentiellement impopulaire et à contre-courant des sombres avancées populistes.

Comme il est commode de déshumaniser ces gens, qu’on affuble d’une identité unique : « migrants ». Cette identité nous autorisant de la sorte à oublier qu’ils sont avant tout des êtres humains. Oublier qu’ils sont sujets à la protection internationale. Légitimer les violations par les états européens, du droit international, en autorisant les gardes côtes à utiliser la violence pour réprimer leur quête d’asile.

Humains dont l’avenir doit nous concerner, humains dont la dignité doit nous préoccuper, humains dont la défense des droits doit nous animer, humains pour lesquels une politique concertée d’accueil doit être mise sur pied…humains dont la survie ne dépend que de nous.

Ces gens ont fuit l’enfer sur terre… Alep, Kandahar ou Idlib …
Qui peut encore prétendre ne jamais avoir vu les photos de leurs conditions de vie, des photos aussi intolérables qu’insoutenables…dans ce qui ressemble à des prisons à ciel ouvert où toute once d’humanité a disparu. Et pourtant…ce qu’ils trouvent en Europe ne les éloigne pas de ces enfers.

Comme il est commode d’opposer sécurité et solidarité. Comme si l’accueil de ces personnes représentait un danger pour la survie européenne. Comme si nous étions face à un afflux inabsorbable et sans précédent.

Ce texte n’est pas un traité d’analyse géopolitique mais une exhortation à nos dirigeants : ça suffit ! Ayez le courage politique de prendre des décisions fortes, humaines et solidaires à la hauteur du projet politique européen.

Face à la situation à la frontière gréco-turque, la réponse actuelle de l’Europe est le renforcement du contrôle militaire et l’usage de la force. Cela démontre qu’un nouveau cap a été franchi dans notre obligation à appliquer les règles du droit international (art 33 de la Convention de Genève).

Voir ces personnes complètement dénuées de tout, appauvries et apeurées, se masser aux portes de la « belle » Europe est insupportable et indigne pour tout qui prétend défendre les valeurs démocratiques et humanistes qui sont, nous semble-t-il, le fondement du projet européen.
Sous la pression des partis les plus conservateurs, l’Union européenne continue d’abandonner ces valeurs fondamentales et son autorité morale, en prenant le risque, de marquer honteusement l’histoire.

En tant que Directeurs/Directrices et travailleurs sociaux du secteur de l’intégration et de l’interculturalité, nous sommes quotidiennement en contact avec des femmes, des hommes et des enfants de toutes origines, fraîchement installés ou non, sur notre territoire.

La volonté farouche d’une immense majorité de ces personnes est de prendre part à notre vie sociale, économique et culturelle et d’ainsi, bien légitimement, partager notre quotidien en toute dignité.

Nous pensons que notre société est troublée par toutes sortes de menaces, dont les plus préoccupantes sont le populisme, la désinformation, le racisme et le repli sur soi. Cependant, brandir la peur, la pénurie de moyens et le manque de place comme motifs de refus n’est plus crédible voire infantilisant.

En effet, aucun de ces arguments ne résiste à une analyse objective. Qu’il s’agisse de la théorie du grand remplacement, de l’envahissement massif, du déclin économique ou d’un appauvrissement culturel voire cultuel… Toutes les études semblent contredire toutes ces allégations et vont même dans le sens contraire.

Mais rien n’y fait, année après année, guerre après-guerre, l’Europe refuse d’ouvrir ses portes aux « MIGRANTS »… Nom dont elle affuble les réfugiés pour mieux fuir ses responsabilités et nier leur droit à l’asile.
Ces personnes sont des demandeurs de PROTECTION internationale, ce qui nous oblige, nous, européens, à leur proposer notre aide.
Ils ne s’expatrient pas, ils fuient la mort, la misère, la persécution.

En tant que responsables dans le secteur de l’intégration et de l’interculturalité, nous sommes en contact permanent avec ces « migrants », qui garderont toute leur vie les stigmates parfois irrémédiables de notre refus de les accueillir ou alors dans des conditions indignes.
Toute leur vie durant, ils devront vivre avec les traumatismes de l’exil et de toutes ces vies prises par la méditerranée ou le froid des camps.

Cette tragédie nous renvoie comme un miroir, le reflet d’un continent, qui a perdu son identité : Qui sommes-nous européens ? Quels sont nos privilèges, nos rapports de domination ? De quoi avons-nous peur si ce n’est de nous-mêmes ?
Bien sûr il y des pauvres et des fragiles en Europe, et nous les regardons avec la même condescendance et le même cynisme que ces réfugiés…
Nous nous servons lâchement de la pauvreté des uns pour rejeter les autres ? C’est d’ailleurs la seule utilité sociale que nous leur reconnaissons.

Savoir que des budgets importants de la politique migratoire servent à construire des murs, ériger des barrières, dresser des barbelés, n’est pas la vision de la démocratie que nous défendons chaque matin dans nos associations.

Nous avons les moyens de mener plusieurs combats de front, qu’il s’agisse de l’accueil fermement humain des demandeurs d’asile, de la lutte contre la misère sociale, de l’égalité de genre ou du réchauffement climatique.

Nous exhortons, ceux qui nous représentent, d’œuvrer à une politique d’accueil digne, régulée et organisée plutôt qu’à un renfort du refus. Nous exhortons l’Europe à respecter le droit international.
Comme d’autres acteurs de l’accueil en Belgique, nous militons pour développer des conditions de vie dignes dans les pays d’origine, pour instaurer des voies légales de migrations par des accès sûrs, de garantir des politiques d’égalité et de lutter contre toutes formes d’exclusions et de repli sur soi.

Notre engagement à nous sera ensuite, de participer au quotidien à l’inclusion de ces personnes.
Chacun fera ainsi sa part.
Protect humans, no borders !

Le Directeur du SeTIS Wallon – Service de Traduction et d’Interprétariat en milieu Social
La Directrice du C.A.I. – Centre d’Action Interculturelle de la province de Namur
La Directrice du CERAIC – Centre Régional d’Action Interculturelle de la région du Centre – Brabant Wallon
La Directrice du CIMB – Centre Interculturel De Mons et du Borinage
Le Directeur du CRIBW – Centre Régional d’Intégration du Brabant Wallon
Le Directeur du CRIC – Centre Régional d’Intégration de Charleroi
Le Directeur du CRILUX – Centre Régional d’Intégration de la province de Luxembourg
Le Directeur du CRIPEL – Centre Régional pour l’Intégration des Personnes Étrangères ou D’origine Étrangère de Liège
Le Directeur du CRVI – Centre Régional de Verviers pour l’Intégration

JPEG