Asile


Conflits, pauvreté, violences ou désastres climatiques poussent chaque année des millions d’individus à quitter leur pays. Ils subissent les dangers des « routes » migratoires, et doivent du jour au lendemain envisager un nouvel avenir loin de chez eux. Arrivés en Belgique, ils peuvent demander une protection internationale (« demander l’asile ») sur base de la Convention de Genève de 1951.
LA CONVENTION DE GENÈVE DE 1951 – Article 1.A.2.
« Est reconnue réfugiée, toute personne qui, craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays. »

Une fois arrivée en Belgique, la personne demandeuse de protection internationale doit réaliser des démarches administratives avant d’obtenir le statut de réfugié (cf. Procédure de reconnaissance du statut de réfugié en Belgique). Lorsqu’elle est reconnue comme réfugiée et ce après parfois plusieurs mois d’attente, elle accède à certains droits :
- Elle reçoit un permis de séjour lui permettant de partir à la recherche d’un logement et d’un emploi*. Théoriquement, elle doit quitter sa structure d’accueil dans les deux mois qui suivent sa reconnaissance.
- Elle peut demander une aide auprès d’un CPAS en attendant de trouver du travail et de se constituer des droits à la sécurité sociale ; comme n’importe qui en séjour légal en Belgique. Elle a également le droit de faire venir les membres de sa famille nucléaire (regroupement familial).
- En région wallonne, elle doit se rendre dans un Centre régional d’intégration, comme le C.A.I., pour suivre le Parcours d’Intégration (Inburgering en Flandre). Celui-ci comprend un bilan social, une séance d’information sur les droits, une formation à la citoyenneté et, si nécessaire, une formation à la langue française.

Découvrez les étapes de la procédure de demande de protection internationale

Les acteurs de l’asile et de l’accueil en Belgique
Office des Etrangers
CGRA
FEDASIL
CROIX ROUGE

LES ACTIONS DU CAI ET LA PROCÉDURE DE RÉINSTALLATION

Les actions du CAI et la procédure de réinstallation

FAQ : Accueil des demandeur·euses d’asile





Crise migratoire ou crise de l’accueil : l’Europe avec la honte comme seul étendard !!!


Comme il est commode de parler à tout-va de crise de l’immigration.
Il serait pourtant plus opportun, réaliste et courageux de parler de crise de l’accueil. Mais cela nous obligerait à endosser une responsabilité qui nous forcerait, nous, européens, à dégager des moyens et mener une politique bien qu’humaine, potentiellement impopulaire et à contre-courant des sombres avancées populistes.

Comme il est commode de déshumaniser ces gens, qu’on affuble d’une identité unique : « migrants ». Cette identité nous autorisant de la sorte à oublier qu’ils sont avant tout des êtres humains. Oublier qu’ils sont sujets à la protection internationale. Légitimer les violations par les états européens, du droit international, en autorisant les gardes côtes à utiliser la violence pour réprimer leur quête d’asile.

Humains dont l’avenir doit nous concerner, humains dont la dignité doit nous préoccuper, humains dont la défense des droits doit nous animer, humains pour lesquels une politique concertée d’accueil doit être mise sur pied…humains dont la survie ne dépend que de nous.

Ces gens ont fuit l’enfer sur terre… Alep, Kandahar ou Idlib …
Qui peut encore prétendre ne jamais avoir vu les photos de leurs conditions de vie, des photos aussi intolérables qu’insoutenables…dans ce qui ressemble à des prisons à ciel ouvert où toute once d’humanité a disparu. Et pourtant…ce qu’ils trouvent en Europe ne les éloigne pas de ces enfers.

Comme il est commode d’opposer sécurité et solidarité. Comme si l’accueil de ces personnes représentait un danger pour la survie européenne. Comme si nous étions face à un afflux inabsorbable et sans précédent.

Ce texte n’est pas un traité d’analyse géopolitique mais une exhortation à nos dirigeants : ça suffit ! Ayez le courage politique de prendre des décisions fortes, humaines et solidaires à la hauteur du projet politique européen.

Face à la situation à la frontière gréco-turque, la réponse actuelle de l’Europe est le renforcement du contrôle militaire et l’usage de la force. Cela démontre qu’un nouveau cap a été franchi dans notre obligation à appliquer les règles du droit international (art 33 de la Convention de Genève).

Voir ces personnes complètement dénuées de tout, appauvries et apeurées, se masser aux portes de la « belle » Europe est insupportable et indigne pour tout qui prétend défendre les valeurs démocratiques et humanistes qui sont, nous semble-t-il, le fondement du projet européen.
Sous la pression des partis les plus conservateurs, l’Union européenne continue d’abandonner ces valeurs fondamentales et son autorité morale, en prenant le risque, de marquer honteusement l’histoire.

En tant que Directeurs/Directrices et travailleurs sociaux du secteur de l’intégration et de l’interculturalité, nous sommes quotidiennement en contact avec des femmes, des hommes et des enfants de toutes origines, fraîchement installés ou non, sur notre territoire.

La volonté farouche d’une immense majorité de ces personnes est de prendre part à notre vie sociale, économique et culturelle et d’ainsi, bien légitimement, partager notre quotidien en toute dignité.

Nous pensons que notre société est troublée par toutes sortes de menaces, dont les plus préoccupantes sont le populisme, la désinformation, le racisme et le repli sur soi. Cependant, brandir la peur, la pénurie de moyens et le manque de place comme motifs de refus n’est plus crédible voire infantilisant.

En effet, aucun de ces arguments ne résiste à une analyse objective. Qu’il s’agisse de la théorie du grand remplacement, de l’envahissement massif, du déclin économique ou d’un appauvrissement culturel voire cultuel… Toutes les études semblent contredire toutes ces allégations et vont même dans le sens contraire.

Mais rien n’y fait, année après année, guerre après-guerre, l’Europe refuse d’ouvrir ses portes aux « MIGRANTS »… Nom dont elle affuble les réfugiés pour mieux fuir ses responsabilités et nier leur droit à l’asile.
Ces personnes sont des demandeurs de PROTECTION internationale, ce qui nous oblige, nous, européens, à leur proposer notre aide.
Ils ne s’expatrient pas, ils fuient la mort, la misère, la persécution.

En tant que responsables dans le secteur de l’intégration et de l’interculturalité, nous sommes en contact permanent avec ces « migrants », qui garderont toute leur vie les stigmates parfois irrémédiables de notre refus de les accueillir ou alors dans des conditions indignes.
Toute leur vie durant, ils devront vivre avec les traumatismes de l’exil et de toutes ces vies prises par la méditerranée ou le froid des camps.

Cette tragédie nous renvoie comme un miroir, le reflet d’un continent, qui a perdu son identité : Qui sommes-nous européens ? Quels sont nos privilèges, nos rapports de domination ? De quoi avons-nous peur si ce n’est de nous-mêmes ?
Bien sûr il y des pauvres et des fragiles en Europe, et nous les regardons avec la même condescendance et le même cynisme que ces réfugiés…
Nous nous servons lâchement de la pauvreté des uns pour rejeter les autres ? C’est d’ailleurs la seule utilité sociale que nous leur reconnaissons.

Savoir que des budgets importants de la politique migratoire servent à construire des murs, ériger des barrières, dresser des barbelés, n’est pas la vision de la démocratie que nous défendons chaque matin dans nos associations.

Nous avons les moyens de mener plusieurs combats de front, qu’il s’agisse de l’accueil fermement humain des demandeurs d’asile, de la lutte contre la misère sociale, de l’égalité de genre ou du réchauffement climatique.

Nous exhortons, ceux qui nous représentent, d’œuvrer à une politique d’accueil digne, régulée et organisée plutôt qu’à un renfort du refus. Nous exhortons l’Europe à respecter le droit international.
Comme d’autres acteurs de l’accueil en Belgique, nous militons pour développer des conditions de vie dignes dans les pays d’origine, pour instaurer des voies légales de migrations par des accès sûrs, de garantir des politiques d’égalité et de lutter contre toutes formes d’exclusions et de repli sur soi.

Notre engagement à nous sera ensuite, de participer au quotidien à l’inclusion de ces personnes.
Chacun fera ainsi sa part.
Protect humans, no borders !

Le Directeur du SeTIS Wallon – Service de Traduction et d’Interprétariat en milieu Social
La Directrice du C.A.I. – Centre d’Action Interculturelle de la province de Namur
La Directrice du CERAIC – Centre Régional d’Action Interculturelle de la région du Centre – Brabant Wallon
La Directrice du CIMB – Centre Interculturel De Mons et du Borinage
Le Directeur du CRIBW – Centre Régional d’Intégration du Brabant Wallon
Le Directeur du CRIC – Centre Régional d’Intégration de Charleroi
Le Directeur du CRILUX – Centre Régional d’Intégration de la province de Luxembourg
Le Directeur du CRIPEL – Centre Régional pour l’Intégration des Personnes Étrangères ou D’origine Étrangère de Liège
Le Directeur du CRVI – Centre Régional de Verviers pour l’Intégration

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L’urgence est aussi de libérer Clarisse et tous les prisonniers des centres fermés – CARTE BLANCHE


Le MRAX et plus de 40 organisations du monde associatif appellent d’urgence à ce geste, simple, de légalité et d’humanité.

Aujourd’hui encore, ils sont des centaines à tenter de survivre dans des centres fermés, la boule au ventre, avec cette angoisse d’entendre en permanence la radio débiter des conseils de prudence, de distanciation sociale, de mesures sanitaires pour préserver chacun du coronavirus. Mais eux, ils savent que ces messages ne leur sont pas destinés. Pour eux, la distanciation sociale se transforme en promiscuité sociale. C’est à la roulette russe qu’on joue avec leur vie.

La ministre de l’asile et de la migration sait pourtant pertinemment que les maintenir dans ces centres, en raison de l’urgence sanitaire, est contraire à notre législation et à l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme interdisant les traitements inhumains et dégradants. Et non seulement elle le sait, mais elle le dit, par l’intermédiaire de la porte-parole de son administration.

Lors de la libération de 300 personnes des centres fermés, il y a quelques jours, celle-ci a précisé que « La loi nous indique que nous ne pouvons maintenir en détention des personnes que quand il est possible de les rapatrier rapidement. Pour les 300 personnes que nous avons libérées, ce n’est pas possible étant donné que beaucoup de pays ont fermé leurs frontières et parce qu’il n’y a plus de vol qui parte de la Belgique ».

Elle a raison, la porte-parole de l’Office des étrangers. La loi est claire : une personne ne peut être détenue que durant le temps strictement nécessaire à son expulsion. Si l’expulsion est impossible, comme elle l’est aujourd’hui, il faut libérer les personnes détenues. Les frontières sont fermées, les vols vers les pays d’origine sont annulés, la pandémie se mondialise… la loi est claire.

Mais alors, pourquoi la ministre se met-elle hors la loi ? Pourquoi tant de personnes restent encore dans ces centres ? A l’instar de Clarisse, jeune femme congolaise, arrivée le 1err mars en Belgique avec visa et passeport valides. Interrogée dans la zone de transit, emprisonnée dans le centre Caricole parce qu’elle ne sait pas que la cathédrale de Notre-Dame de Paris a brûlé… Libérée par la chambre du conseil, où le juge se dit pantois devant la décision d’enfermement. Appel de l’Office. Libérée à nouveau par la chambre des mises en accusation, qui insiste sur l’illégalité des mesures d’enfermement. Recours en cassation de l’Office des étrangers : Clarisse reste détenue et le restera jusqu’au 29 avril, date de l’audience en cassation. Avec, comme conséquence de cet acharnement, le fait que son visa est périmé, que la frontière avec la France est fermée, qu’elle ne peut plus retourner à Kinshasa faute de vol…est-ce là une politique cohérente ?

Des Clarisse, il y en a des dizaines, aujourd’hui encore, dans les centres fermés. Imaginez que le probable devienne réalité, à savoir qu’une personne, dans ces centres, soit déclarée positive au coronavirus. Les témoignages sont nombreux qui disent leur angoisse, leur incompréhension. Les médecins dénoncent les conditions d’enfermement, mais lancent aussi un avertissement solennel : « c’est maintenant qu’il faut libérer parce qu’après, s’ils sont contaminés, cela sera trop tard ». On ne peut imaginer ce « trop tard ».

Notre Première ministre le martèle à chacune de ses interventions : ce n’est qu’ensemble que nous éradiquerons le coronavirus. Nécessaire prise de conscience d’une absolue solidarité : c’est en prenant soin de vous que vous prenez soin des autres. En libérant les détenus des centres fermés et en prévoyant des solutions de relogement pour ceux et celles qui n’ont pas de proches pour les accueillir.

Constat simple mais juste : cette crise nous apprend, qu’on le veuille ou non, que nous vivons une histoire commune que nous devons écrire ensemble. Ensemble, cela veut dire sans laisser personne au bord de la route. Il est temps, pour eux comme pour nous, qu’ensemble nous ouvrions les portes des centres fermés.

Signataires :

AB2
Amitié Sans Frontières / Vriendschap Zonder Grenzen
Amnesty International Belgique francophone
Asbl F41
Ce.R.A.I.C. asbl
Centre d’action interculturelle de la province de Namur (C.A.I.)
Centre Interculturel de Mons et du Borinage (CIMB)
Centre Régional d’Intégration de Charleroi (CRIC)
Centre Régional de Verviers pour l’Intégration (CRVI)
CIRE Asbl
CNCD-11.11.11
Collectif Contre l’Islamophobie en Belgique
Collectif d’afghans SP
Collectif liégeois de soutien aux sans-papiers
Collectif Mémoire Coloniale et Lutte Contre les Discriminations
CRIBW
CRILUX Asbl
CRIPEL
Hand in Hand tegen racisme vzw
Jesuit Refugee Service Belgium
La Coordination des Sans-Papiers de Belgique
La Ligue des Droits humains
Le Collectif féministe Kahina
Le collectif Migrations Libres
Le Comité des TSP de la CSC Bruxelles
Le CRACPE, Collectif de Résistance Aux Centres Pour Etrangers
Le Groupe montois de Soutien aux Sans-Papiers (GMSSP)
Le MOC
Le Monde des Possibles
Mouvement contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Xénophobie (MRAX)
Platform(e) 21/3 (Regroupant plus de 20 organisations)
Point d’Appui asbl
Sans Papiers TV
SAP-Gauche anticapitaliste
Solidair Gent
SOS Migrants
Uit De Marge
Vluchtelingenwerk Vlaanderen





Communes hospitalières


Durant les années 2017 et 2018, plusieurs communes de la province de Namur ont adopté la motion Commune Hospitalière. En collaboration avec le CNCD, le C.A.I. a assumé son rôle d’organe de référence en matière de politiques d’intégration, d’accompagnement pédagogique et de mise en réseau d’acteurs dans plusieurs communes de la province de Namur : d’une part, sur chacun des territoires concernés, nous avons relevé les offres de service existantes et les besoins pour lesquels il serait nécessaire de recommander la création de dispositifs. D’autre part, il s’agissait également d’identifier, de solliciter et de réunir les opérateurs concernés pour travailler le texte de base proposé par le CNCD.
Pour connaître les différentes communes qui ont voté la motion, consultez sur le site : https://www.communehospitaliere.be.





Déba(t)lades – 5 juin 2021


Avec le printemps bien entamé, voilà déjà trois saisons que le gouvernement Vivaldi est en place…Quelles sont les orientations de notre gouvernement fédéral, et quels sont les enjeux pour demain ? Où en est la solidarité ? On en débat en se baladant !

Lors de ce déba(t)lade, nous vous proposons d’échanger le temps d’une balade, autour d’une thématique au choix :

° Balade 1 : quelle politique vis-à-vis des personnes migrantes ?
° Balade 2 : quelle alliance forger entre objectifs climatiques et justice sociale ?
° Balade 3 : quelle politique pour des services publics refinancés, avec des emplois de qualité ? Quels soutiens à ceux de la « 1re ligne » ?
° Balade 4 : L’emploi post-corona, qu’est-ce que ce sera ? Quels enjeux pour demain face à l’émergence de nouveaux phénomènes (télétravail, etc.) et à la crise qui vient ?
° Balade 5 : Solidarité mondiale et coopération dans une société post-corona.

A quelles avancées ou reculs peut-on s’attendre vu les orientations défendues par nos différents ministres sur ces sujets, quels sont les constats de collectifs militants et d’associations et comment agir ensemble au niveau local face à ces constats ?

Rdv le samedi 5 juin dans la cour de l’Arsenal pour en débattre !

> plus d’infos sur le site du CNCD





#wearebelgiumtoo – Pour la régularisation des sans papiers !


#wearebelgiumtoo

Nous nous permettons de nous adresser à vous aujourd’hui sans détours. Régulièrement, nous nous croisons. Vous nous connaissez comme la mère d’un·e camarade de classe de votre enfant, comme l’épicier du coin de la rue, la personne qui fait le ménage dans vos bureaux ou qui dépanne votre chaudière. Comme vous, nous travaillons, nous payons un loyer, nous trions nos déchets, …

Bref, nous sommes des citoyennes et citoyens ordinaires. À un détail près… aux yeux de l’État nous n’existons pas.

On dit de nous que nous sommes environ 150.000 en Belgique, à vivre sans papiers. Nous y vivons parfois depuis 5, 10 ans, voire beaucoup plus. Certain·e·s d’entre nous sont né·e·s ici…

Aussi, nous voulons faire le pari qu’il est possible de mobiliser un·e citoyen·ne pour représenter chacun·e d’entre nous et d’arriver au résultat symbolique de 150.000 porte-voix.

Pour démontrer aux responsables politiques qu’aux yeux des Belges, nous sommes aussi la Belgique, nous vous prions aujourd’hui de vous manifester. Portez avec nous, nos revendications.

https://www.wearebelgiumtoo.be