L’urgence est aussi de libérer Clarisse et tous les prisonniers des centres fermés – CARTE BLANCHE


Le MRAX et plus de 40 organisations du monde associatif appellent d’urgence à ce geste, simple, de légalité et d’humanité.

Aujourd’hui encore, ils sont des centaines à tenter de survivre dans des centres fermés, la boule au ventre, avec cette angoisse d’entendre en permanence la radio débiter des conseils de prudence, de distanciation sociale, de mesures sanitaires pour préserver chacun du coronavirus. Mais eux, ils savent que ces messages ne leur sont pas destinés. Pour eux, la distanciation sociale se transforme en promiscuité sociale. C’est à la roulette russe qu’on joue avec leur vie.

La ministre de l’asile et de la migration sait pourtant pertinemment que les maintenir dans ces centres, en raison de l’urgence sanitaire, est contraire à notre législation et à l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme interdisant les traitements inhumains et dégradants. Et non seulement elle le sait, mais elle le dit, par l’intermédiaire de la porte-parole de son administration.

Lors de la libération de 300 personnes des centres fermés, il y a quelques jours, celle-ci a précisé que « La loi nous indique que nous ne pouvons maintenir en détention des personnes que quand il est possible de les rapatrier rapidement. Pour les 300 personnes que nous avons libérées, ce n’est pas possible étant donné que beaucoup de pays ont fermé leurs frontières et parce qu’il n’y a plus de vol qui parte de la Belgique ».

Elle a raison, la porte-parole de l’Office des étrangers. La loi est claire : une personne ne peut être détenue que durant le temps strictement nécessaire à son expulsion. Si l’expulsion est impossible, comme elle l’est aujourd’hui, il faut libérer les personnes détenues. Les frontières sont fermées, les vols vers les pays d’origine sont annulés, la pandémie se mondialise… la loi est claire.

Mais alors, pourquoi la ministre se met-elle hors la loi ? Pourquoi tant de personnes restent encore dans ces centres ? A l’instar de Clarisse, jeune femme congolaise, arrivée le 1err mars en Belgique avec visa et passeport valides. Interrogée dans la zone de transit, emprisonnée dans le centre Caricole parce qu’elle ne sait pas que la cathédrale de Notre-Dame de Paris a brûlé… Libérée par la chambre du conseil, où le juge se dit pantois devant la décision d’enfermement. Appel de l’Office. Libérée à nouveau par la chambre des mises en accusation, qui insiste sur l’illégalité des mesures d’enfermement. Recours en cassation de l’Office des étrangers : Clarisse reste détenue et le restera jusqu’au 29 avril, date de l’audience en cassation. Avec, comme conséquence de cet acharnement, le fait que son visa est périmé, que la frontière avec la France est fermée, qu’elle ne peut plus retourner à Kinshasa faute de vol…est-ce là une politique cohérente ?

Des Clarisse, il y en a des dizaines, aujourd’hui encore, dans les centres fermés. Imaginez que le probable devienne réalité, à savoir qu’une personne, dans ces centres, soit déclarée positive au coronavirus. Les témoignages sont nombreux qui disent leur angoisse, leur incompréhension. Les médecins dénoncent les conditions d’enfermement, mais lancent aussi un avertissement solennel : « c’est maintenant qu’il faut libérer parce qu’après, s’ils sont contaminés, cela sera trop tard ». On ne peut imaginer ce « trop tard ».

Notre Première ministre le martèle à chacune de ses interventions : ce n’est qu’ensemble que nous éradiquerons le coronavirus. Nécessaire prise de conscience d’une absolue solidarité : c’est en prenant soin de vous que vous prenez soin des autres. En libérant les détenus des centres fermés et en prévoyant des solutions de relogement pour ceux et celles qui n’ont pas de proches pour les accueillir.

Constat simple mais juste : cette crise nous apprend, qu’on le veuille ou non, que nous vivons une histoire commune que nous devons écrire ensemble. Ensemble, cela veut dire sans laisser personne au bord de la route. Il est temps, pour eux comme pour nous, qu’ensemble nous ouvrions les portes des centres fermés.

Signataires :

AB2
Amitié Sans Frontières / Vriendschap Zonder Grenzen
Amnesty International Belgique francophone
Asbl F41
Ce.R.A.I.C. asbl
Centre d’action interculturelle de la province de Namur (C.A.I.)
Centre Interculturel de Mons et du Borinage (CIMB)
Centre Régional d’Intégration de Charleroi (CRIC)
Centre Régional de Verviers pour l’Intégration (CRVI)
CIRE Asbl
CNCD-11.11.11
Collectif Contre l’Islamophobie en Belgique
Collectif d’afghans SP
Collectif liégeois de soutien aux sans-papiers
Collectif Mémoire Coloniale et Lutte Contre les Discriminations
CRIBW
CRILUX Asbl
CRIPEL
Hand in Hand tegen racisme vzw
Jesuit Refugee Service Belgium
La Coordination des Sans-Papiers de Belgique
La Ligue des Droits humains
Le Collectif féministe Kahina
Le collectif Migrations Libres
Le Comité des TSP de la CSC Bruxelles
Le CRACPE, Collectif de Résistance Aux Centres Pour Etrangers
Le Groupe montois de Soutien aux Sans-Papiers (GMSSP)
Le MOC
Le Monde des Possibles
Mouvement contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Xénophobie (MRAX)
Platform(e) 21/3 (Regroupant plus de 20 organisations)
Point d’Appui asbl
Sans Papiers TV
SAP-Gauche anticapitaliste
Solidair Gent
SOS Migrants
Uit De Marge
Vluchtelingenwerk Vlaanderen





Communes hospitalières


Durant les années 2017 et 2018, plusieurs communes de la province de Namur ont adopté la motion Commune Hospitalière. En collaboration avec le CNCD, le C.A.I. a assumé son rôle d’organe de référence en matière de politiques d’intégration, d’accompagnement pédagogique et de mise en réseau d’acteurs dans plusieurs communes de la province de Namur : d’une part, sur chacun des territoires concernés, nous avons relevé les offres de service existantes et les besoins pour lesquels il serait nécessaire de recommander la création de dispositifs. D’autre part, il s’agissait également d’identifier, de solliciter et de réunir les opérateurs concernés pour travailler le texte de base proposé par le CNCD.
Pour connaître les différentes communes qui ont voté la motion, consultez sur le site : https://www.communehospitaliere.be.





Déba(t)lades – 5 juin 2021


Avec le printemps bien entamé, voilà déjà trois saisons que le gouvernement Vivaldi est en place…Quelles sont les orientations de notre gouvernement fédéral, et quels sont les enjeux pour demain ? Où en est la solidarité ? On en débat en se baladant !

Lors de ce déba(t)lade, nous vous proposons d’échanger le temps d’une balade, autour d’une thématique au choix :

° Balade 1 : quelle politique vis-à-vis des personnes migrantes ?
° Balade 2 : quelle alliance forger entre objectifs climatiques et justice sociale ?
° Balade 3 : quelle politique pour des services publics refinancés, avec des emplois de qualité ? Quels soutiens à ceux de la « 1re ligne » ?
° Balade 4 : L’emploi post-corona, qu’est-ce que ce sera ? Quels enjeux pour demain face à l’émergence de nouveaux phénomènes (télétravail, etc.) et à la crise qui vient ?
° Balade 5 : Solidarité mondiale et coopération dans une société post-corona.

A quelles avancées ou reculs peut-on s’attendre vu les orientations défendues par nos différents ministres sur ces sujets, quels sont les constats de collectifs militants et d’associations et comment agir ensemble au niveau local face à ces constats ?

Rdv le samedi 5 juin dans la cour de l’Arsenal pour en débattre !

> plus d’infos sur le site du CNCD





#wearebelgiumtoo – Pour la régularisation des sans papiers !


#wearebelgiumtoo

Nous nous permettons de nous adresser à vous aujourd’hui sans détours. Régulièrement, nous nous croisons. Vous nous connaissez comme la mère d’un·e camarade de classe de votre enfant, comme l’épicier du coin de la rue, la personne qui fait le ménage dans vos bureaux ou qui dépanne votre chaudière. Comme vous, nous travaillons, nous payons un loyer, nous trions nos déchets, …

Bref, nous sommes des citoyennes et citoyens ordinaires. À un détail près… aux yeux de l’État nous n’existons pas.

On dit de nous que nous sommes environ 150.000 en Belgique, à vivre sans papiers. Nous y vivons parfois depuis 5, 10 ans, voire beaucoup plus. Certain·e·s d’entre nous sont né·e·s ici…

Aussi, nous voulons faire le pari qu’il est possible de mobiliser un·e citoyen·ne pour représenter chacun·e d’entre nous et d’arriver au résultat symbolique de 150.000 porte-voix.

Pour démontrer aux responsables politiques qu’aux yeux des Belges, nous sommes aussi la Belgique, nous vous prions aujourd’hui de vous manifester. Portez avec nous, nos revendications.

https://www.wearebelgiumtoo.be