2004 – Lancement de la publication Coaxions


2004 – Lancement de la publication Coaxions

Coaxions : les cahiers du CAI est une publication en série destinée à visibiliser les pratiques et réflexions du CAI sur des thématiques spécifiques. Son titre évoque l’action collective et reflète l’objectif de la revue : rassembler, transmettre et outiller les acteurs de l’interculturalité.

Depuis sa création, le CAI s’efforce de transmettre un maximum d’informations sur les thématiques qu’il traite et les publics qu’il accompagne. Une partie de son action repose d’ailleurs sur ce soutien documentaire. Au fil du temps, le Centre aspire à transmettre le savoir-faire qu’il a acquis en matière de formation et de méthodologie interculturelles ; un axe d’action qu’il a surtout développé à partir des années 1990. La méthode et les processus de travail ont en effet pour lui une grande importance. De manière à initier, outiller et former les opérateurs, le CAI décide de synthétiser et transmettre son savoir et ses expériences à travers des cahiers appelés Coaxions. Entre 2004 et 2019, cette publication aborde de grandes thématiques investies par le CAI, met en lumière certains projets et éclaire des pratiques, comme en témoignent les titres des cahiers :

  • 2004 (décembre) : « Outils de diversité… au service de l’action interculturelle ? L’exemple de la Manne à pain ».
  • 2006 (décembre) : « L’islam dans l’espace public ».
  • 2007 (mai) : « La médiation interculturelle : entre approche conceptuelle et pratique professionnelle ».
  • 2014 (décembre) : « 50 ans de l’immigration marocaine et turque en province de Namur ».
  • 2015 (juin) : « Travailleurs étrangers ou d’origine étrangère avec ou sans emploi en province de Namur ».
  • 2017 (juillet) : « Acquisition de la nationalité belge : liens avec le parcours d’intégration ».
  • 2018 (janvier) : « Radicalisme ».
  • 2019 (janvier) : « Diversité ethnoculturelle et emploi ».

Avec le même objectif, le CAI édite parallèlement quelques brochures, notamment sur la systématisation d’expériences et sur l’accompagnement interculturel, en 2020, ou sur la manière de « Mener des projets interculturels avec les jeunes », en 2022.

Le CAI poursuit ainsi son travail d’information entamé dès ses débuts et qui s’est décliné au fil du temps à travers son centre de documentation (de 1984 à 2020), ses études statistiques ou ses premières publications périodiques (Devenir du migrant, Horizons 2000, Horizons), avec l’idée de nourrir la réflexion et de faire lien.

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2001 – Participation à des projets de codéveloppement : valorisation des compétences des africains subsahariens


2001 Participation à des projets de codéveloppement : valorisation des compétences des africains subsahariens

Deux éléments sont à l’origine de différentes actions menées par le Centre et s’étalant sur une dizaine d’années dans le cadre de la valorisation des compétences des africains subsahariens et du soutien à des projets de codéveloppement pour la plupart en partenariat. D’une part la commande par la Région wallonne d’une étude sur l’intégration sociale de la communauté africaine en Belgique et son potentiel à contribuer au développement des pays d’origine, d’autre part un constat de terrain du CAI que beaucoup d’immigrés gardent un lien important avec le pays d’origine et certains, africains notamment, ont la volonté de développer un projet porteur dans celui-ci.

Le projet Vitar, financé par l’Europe (Equal) a démarré par une recherche-action dans le domaine de l’intégration socio-économique des immigrés originaires de l’Afrique subsaharienne présents en Wallonie. L’hypothèse centrale était de prouver que l’insertion socioprofessionnelle d’un certain nombre d’immigrants africains est possible grâce à la valorisation de leurs compétences dans des secteurs d’emploi, tels que, par exemple, la création d’entreprises en Belgique, la participation à des initiatives interculturelles et la coopération au développement des pays africains.

Cette mobilisation de personnes au chômage et discriminées sur le marché de l’emploi partait de l’idée qu’il est possible et efficace pour ces personnes de valoriser leurs ressources et réseaux communautaires, connaissances culturelles et linguistiques particulières, savoirs et savoir-faire professionnels et scientifiques, dans le cadre de projets tournés vers leur continent ou communauté d’origine ou, à tout le moins, dans le cadre de projets à réaliser en Belgique ou à partir de la Belgique qui permettent de contribuer à un nouvel effort de co-développement durable et d’échanges mutuellement fructueux entre le Nord et le Sud, entre leurs populations et cultures, au Sud – à partir de projets locaux de développement – et au Nord – dans le cadre du développement de nouveaux emplois.

Le projet Vitar visait l’organisation d’une formation pour de futurs agents de développement mais également la création et la diffusion auprès des professionnels du secteur des nouvelles pratiques d’insertion socioprofessionnelle spécifiques à ce public. A long terme, VITAR devait être finalisé par la création d’une agence de développement et de transfert de compétences en Wallonie. Celle-ci est restée en suspens faute d’autorités potentiellement porteuses.

 

La confrontation du projet à la réalité du terrain et au vécu quotidien des bénéficiaires a permis de se rendre compte de la méconnaissance de la situation sociale et professionnelle de personnes de la communauté africaine installée en Belgique depuis des années malgré des investigations et recherches menées au préalable.

C’est une partie de la population étrangère ou d’origine étrangère qui a toujours été dans l’ombre car peu importante et ne posant pas collectivement des « problèmes ». A contrario, l’immense potentialité de certains parcours individuels de stagiaires riches en innovation ou répondant à de réels besoins en Afrique méritaient d’être entendus et soutenus.

Par ailleurs, le projet a permis de constater que l’application des concepts théoriques de valorisation des compétences et du transfert de celles-ci (de migrant comme agent de développement) n’est pas aussi évidente et ce au vu de la complexité des démarches à effectuer pour développer un projet porteur socio-économiquement parlant.

Il s’agissait bien d’un projet pilote.

Une régionalisation de la coopération au développement devait aussi pouvoir intégrer cette donne et prévoir des leviers pour activer ces compétences et leur transfert.

Ce projet a ainsi comporté différentes activités :

–          Un séminaire sur le thème « L’intégration sociale et le transfert de compétence des Africains subsahariens de Wallonie »,  coorganisé par le CAI et l’IRFAM (Institut de recherche, formation et action sur les migrations), a eu lieu le 30 mars 2001. L’objectif y était d’associer des personnes, groupes et associations de la communauté africaine, ainsi que des acteurs des services pour réfléchir de manière collective aux problèmes et solutions concrètes à explorer en matière d’emploi, de logement, d’intégration, etc.

–          Une « Journée africaine » (exposition d’artistes africains et un spectacle musical animé par des groupes provenant de différents pays d’Afrique subsaharienne) a été organisée en parallèle le même jour. Avec pour but de valoriser l’art et la culture comme des compétences en soi.

 

Dans le prolongement de ces initiatives, mêlant rencontres, échanges et réflexions, des partenariats ont été tissés pour la construction du projet Vitar.

–          Une formation a ensuite été menée en collaboration avec l’IRFAM, le Collectif des femmes de Louvain-la-Neuve, le Centre régional d’intégration de Verviers et le CAI. la Région wallonne (le cabinet du ministre Detienne et la direction de l’Administration), ainsi que des partenaires européens d’Andalousie et de Milan ont également participé au projet.

Les stagiaires d’origine africaine, qui y ont participé sur base volontaire, provenaient de Namur, Liège, Verviers et Louvain-La-Neuve.

Les intentions de développement de projet dans les pays d’origine étaient très diverses (ex. construction de centres sportifs et culturels, d’école de cybercafé, informatiser les entreprises, création d’entreprise agro-alimentaire…)

Le rôle du CAI a consisté à faire connaître le projet, recruter les candidats stagiaires et à assurer un module de formation dédié à la relation interculturelle (« Interculturalité et développement »).

À l’issue de cette formation, les stagiaires ont exprimé le besoin de stabiliser leur situation en Belgique (notamment financièrement), avant d’envisager un projet au pays. Le CAI a dès lors négocié avec le CPAS de Namur pour qu’ils puissent profiter d’une mise à l’emploi grâce à l’Article 60, ce qui pouvait contribuer à accroître l’expérience professionnelle de ces bénéficiaires du CPAS. Six stagiaires bénéficieront de ce dispositif d’insertion. À l’issue de leur contrat, le CAI est parvenu à en engager deux pour œuvrer dans le cadre de l’appui aux associations d’immigrés (cf. Fiche Projet PTP).

 

Dans les années qui suivent, le Centre continue de s’associer avec d’autres organismes dans le cadre d’activités liées au codéveloppement.

Il organise ainsi :

–          Une table-ronde intitulée « Le migrant et les politiques de coopération et de solidarité internationale », en 2003, et, quatre ans plus

tard,

–          Le séminaire « Migrations et développement », suivi

–          du colloque « Ces migrants, ambassadeurs des deux bords » dont il assure la coordination (novembre 2007).

Ce colloque est organisé dans le cadre du Forum Yambi, une initiative du Commissariat général aux Relations internationales (CGRI) et du ministère de la Culture de la République démocratique du Congo, dont les activités sont coordonnées par la Maison de la Laïcité François Bovesse (Namur) en partenariat avec des associations africaines et du namurois. Le colloque se clôt par diverses recommandations dont une suggérant aux gouvernements de reconnaître les migrants et les organisations de la diaspora comme des acteurs du développement et, par conséquent, permettre le financement de leurs actions.

L’année suivante, le Centre participe aux réunions de la Concertation wallonne pour le codéveloppement, organisées par la Direction générale de l’Action sociale et de la Santé (future DGO5) et du Commissariat général aux relations internationales-Direction des Relations internationales (CGTI-DRI). Ce dernier devient, dès janvier 2009, Wallonie-Bruxelles International. La Cellule d’appui pour la Solidarité internationale wallonne (CASIW) constitue le service de proximité de cette nouvelle structure publique.

Un projet de modification de décret de l’intégration est sur la table avec comme ajout dans la mission des CRI l’élaboration de Plans locaux d’intégration (PLI) et l’axe de codéveloppement.  Suite au vote de celui-ci sort, début 2009, le premier appel à projets de codéveloppement lancé par la Région wallonne. Il est suivi d’une formation à l’élaboration et à l’écriture de projets initiée par la Casiw et le CAI en est partenaire.

À cheval sur 2009-2010, la Concertation provinciale namuroise de la Solidarité internationale (CNPSI) est mise en place, sous l’impulsion de la CASIW et avec le soutien de la Province de Namur. Une dizaine d’opérateurs en font partie, dont : le CAI, des communes, les organisations syndicales, le CNCD 11.11.11 (Centre national de coopération au développement) ou encore la FUCID (organisation née du Forum universitaire pour la Coopération internationale au développement).

Dans le cadre de cette Concertation provinciale, une « Semaine de la Solidarité internationale » est organisée, en 2013, suivie de l’élaboration d’une Charte visant la collaboration et la complémentarité des opérateurs existants.

Le CAI participe en organisant deux activités :

–          Une Table ronde (le 8 octobre) : « Droit à l’alimentation des migrants » (Interroger l’accès au droit à l’alimentation de migrants au long de leur parcours migratoire y compris pendant son séjour en Belgique, quelle que soit leur situation de séjour.  Des Intervenants de plusieurs secteurs y ont été conviés : CNCD, associations de migrants, d’accueil des étrangers, humanitaires, témoins …)

–          Des Echanges de midi (le 24 octobre)  : « Faim au Sud, migrants au Nord »

Un exposé par SOS Faim a été suivi des échanges entre les participants, portant sur les expériences concrètes de leur pratique. 

Les « Echanges de midi » sont un cycle de 6 conférences annuelles du CAI dont l’objectif est d’informer et de sensibiliser les professionnels sur les différentes thématiques qui concernent les personnes étrangères ou d’origine étrangère. Le cadre convivial de l’activité, autour d’une collation sur le temps de midi, favorise la création de liens entre les professionnels.

 

Le vote d’un nouveau décret wallon relatif à l’intégration des personnes étrangères ou d’origine étrangère en 2014 va de pair avec l’abandon du financement des actions liées et au codéveloppement mais aussi de celles visant la valorisation culturelle qui étaient jusque-là prises en compte par la Région. Cette nouvelle orientation exclut dorénavant les petites associations issues de l’immigration du financement et donc de la reconnaissance de leur action en matière de codéveloppement. Elles n’ont plus accès qu’à de petits subsides facultatifs. Cette situation, que regrette le CAI, perdure globalement jusqu’à aujourd’hui, malgré les différentes propositions politiques formulées par celui-ci au fil des ans. La fin du financement wallon n’empêche pas le CAI de continuer à se préoccuper du lien et de l’apport des personnes, des entrepreneurs et des associations d’immigrés à leur pays d’origine.

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1998 – Création d’outils pédagogiques au service de la pédagogie interculturelle

1998 – Création d’outils pédagogiques au service de la pédagogie interculturelle

Depuis sa création, le Centre d’action interculturelle (CAI) de la province de Namur s’est doté d’un centre de ressources et a développé des outils pédagogiques destinés à informer, sensibiliser et former les acteurs de terrain, les publics scolaires, les associations ainsi que la population générale. Il est en effet essentiel de disposer d’outils concrets pour accompagner la réflexion, nourrir les pratiques et susciter le dialogue interculturel.

Qu’ils prennent la forme d’expositions, de brochures, de malles pédagogiques, de vidéos ou de publications scientifiques, les outils du CAI visent toujours le même objectif : favoriser la compréhension, la reconnaissance mutuelle et la co-construction d’une société interculturelle.

Cette volonté de structurer et partager un savoir s’est traduite très tôt par la mise en place d’un centre de documentation (actif de 1984 à 2020), l’élaboration de publications, l’organisation de colloques, ou encore la réalisation d’études statistiques et de recherches-actions. Dès les années 1990, le CAI renforce cet axe en systématisant ses méthodes de travail, en capitalisant ses expériences de terrain et en mettant à disposition des ressources pédagogiques pertinentes et accessibles.

C’est dans cette dynamique qu’est née la collection Coaxions – les cahiers du CAI, une série de publications thématiques destinées à visibiliser les pratiques du Centre et à outiller les professionnels de l’interculturalité. Parallèlement, le Centre a produit de nombreuses brochures, CD-Rom, PDF interactifs, affiches, vidéos et expositions, en réponse aux besoins du terrain et aux enjeux de chaque époque.

Liste non exhaustive :

  • 1998 : La Manne à pain
  • 2007 : Sens d’ailleurs
  • 2021 : Migrants en transit – Citoyens solidaires, que pouvons-nous faire ? (brochure)
  • 2014 : Outil numérique Les causes des migrations (PDF interactif)
  • 2018 (second semestre) : Documentaire Un devoir de solidarité sur les migrants en transit
  • ~2018 (date non précisée) : Affiches sur la mobilité, avec QR codes
  • 2016‑2022 : Brochure / support La discrimination, c’est non !
  • 2022 : Mener des projets interculturels avec les jeunes (brochure/rapport)

 

Dans cet esprit, deux outils illustrent particulièrement bien l’approche pédagogique du CAI : La Manne à pain et Sens d’ailleurs.

La Manne à pain : un outil fédérateur autour d’un symbole universel

En 2004, le CAI conçoit une valise pédagogique originale intitulée La Manne à pain. Cet outil vise à lutter contre le décrochage scolaire en milieu défavorisé, en mobilisant un thème à la fois simple, familier et symbolique : le pain. Présent dans de nombreuses cultures et associé à des valeurs de partage, de convivialité et de savoir-faire, le pain constitue un excellent point d’entrée pour aborder la diversité culturelle de manière concrète et sensible.

La Manne à pain est conçue de manière participative avec les acteurs de terrain (enseignants, éducateurs, animateurs) confrontés à la diversité dans leurs pratiques quotidiennes. Elle permet d’explorer différentes traditions boulangères à travers le monde, de découvrir les liens entre alimentation et culture, et d’encourager l’échange de savoirs et d’histoires personnelles. Par son approche interculturelle, cet outil vise à restaurer l’estime de soi des enfants et à favoriser leur implication dans les apprentissages.

Cette initiative a fait l’objet du premier numéro de la collection Coaxions en décembre 2004, intitulé « Outils de diversité… au service de l’action interculturelle ? L’exemple de La Manne à pain », soulignant ainsi sa valeur méthodologique et sa pertinence comme levier de lutte contre l’exclusion scolaire et sociale.

Sens d’ailleurs : explorer la richesse des cultures de l’ex-URSS

En 2007, le CAI lance Sens d’ailleurs, un outil pédagogique conçu pour mieux faire connaître les cultures des pays de l’ex-Union soviétique. Ce projet, à la fois artistique, pédagogique et interculturel, prend la forme d’une exposition itinérante complétée par un dossier pédagogique, des affiches, des photographies et diverses animations.

Présenté à la Maison de la Culture de Namur en mai 2007, lors d’un événement intitulé « Sens et (re)connaissance des pays de l’Est », Sens d’ailleurs met à l’honneur les histoires, les traditions et les talents des migrants issus des quinze anciennes républiques soviétiques. Concerts, projections, conférences et galas artistiques viennent enrichir cette programmation, avec la participation de chercheurs, photographes, musiciens et danseurs venus de Géorgie, du Kazakhstan, de Russie ou d’Ukraine.

Par la mise en lumière de ces cultures souvent peu visibles dans l’espace public belge, Sens d’ailleurs contribue à la reconnaissance des parcours migratoires de l’Est et à la valorisation de leur apport à la société. L’outil pédagogique associé permet aux écoles, associations et institutions de prolonger cette découverte, de développer des activités de sensibilisation et d’ouvrir des espaces d’échange.

Au-delà de son impact immédiat, Sens d’ailleurs incarne la conviction du CAI que la connaissance mutuelle est un fondement essentiel pour lutter contre les préjugés et renforcer la cohésion sociale.

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1997 – Inhumation des personnes musulmanes


1997 – Inhumation des personnes musulmanes

À la demande des centres cultuels de Namur pointant l’absence de lieux d’inhumation adaptés aux préceptes de l’Islam, le CSCIN organise un groupe de travail spécifique pour analyser la situation sur les entités de Namur, Andenne et Sambreville. Le premier objectif est de faire le point sur les principes religieux régissant l’inhumation des personnes musulmanes, avant d’envisager les démarches nécessaires à leur prise en compte. Le second vise à permettre aux responsables des administrations communales et des associations culturelles islamiques de parvenir à un consensus sur la question.

La question de l’inhumation rituelle des personnes musulmanes se pose encore à la fin des années 1990. Mais un événement dramatique accélère sa prise en charge. En 1996, l’assassinat de la petite Loubna Ben Aïssa suscite l’émoi général au sein de la population belge, mais son corps doit être rapatrié au Maroc pour y être inhumé dans le respect du rite funéraire islamique. Au sein de la société belge, une réflexion s’engage alors sur les possibilités d’inhumation des défunts musulmans sur le territoire national. À Namur, la communauté musulmane interpelle le CSCIN (futur CAI) à cet effet, qui, dès 1997, met en place une dynamique de concertation, dont l’objectif est d’analyser les besoins et les modalités pouvant favoriser la création de parcelles adaptées. Un groupe de travail spécifique est mis en place pour analyser la situation sur les entités de Namur, Andenne et Sambreville. Son premier objectif est de faire le point sur les principes religieux régissant l’inhumation des personnes musulmanes, avant d’envisager les démarches nécessaires à leur prise en compte. Il vise ensuite à permettre aux responsables des administrations communales et des associations cultuelles islamiques de parvenir à un consensus sur la question.

Plusieurs règles du culte musulman entrent en effet en contradiction avec les éléments réglementaires des cimetières communaux : ainsi en est-il de la manière d’inhumer le corps du défunt – à même la terre dans l’Islam, dans un cercueil en Belgique –, de l’autorisation d’enterrer un fœtus – après quatre mois de grossesse chez les musulmans, après six mois en Belgique –, de la durée d’occupation de l’emplacement funéraire – illimitée dans la religion musulmane, limitée entre 5 et 100 ans en fonction du type de concession en Belgique. En outre, la loi belge interdit la création de cimetières privés à destination exclusive d’une communauté religieuse particulière. 

En province de Namur, aucun cimetière communal ne prévoit à l’époque d’aménagement pour enterrer les personnes de confession musulmane. Le CSCIN enclenche ainsi un processus de réflexion et de médiation réunissant la Ville de Namur, la Ville d’Andenne et les trois mosquées namuroises, soit les centres islamiques turc et albanais et le Centre islamique et culturel de Namur (marocain). Le groupe ainsi constitué s’adjoint le conseil de deux experts issus du Centre islamique de Bruxelles et du Centre pour l’égalité des chances. Une série de conditions régissant l’inhumation des personnes musulmanes doivent faire l’objet de compromis [Lesquels ?], mais certaines sont mises en place, comme l’alignement des sépultures vers la Mecque [la seule?].

Dans la décennie qui suit plusieurs parcelles spécifiques sont inaugurées. En 1999, le Collège communal d’Andenne décide de créer un espace d’inhumation dédié au culte musulman à titre expérimental, tout en restant dans le cadre de la loi et sans porter atteinte au caractère public, laïc et régulier des cimetières communaux. En 2004 et 2007, de nouveaux espaces de ce type sont respectivement créés à Sambreville et à Namur. 

D’autres exemples de soutien à la communauté musulmane

La Belgique est le premier pays européen à reconnaître le culte islamique en 1974, ouvrant droit à son financement au même titre que les autres religions reconnues. Le souci étant que la religion musulmane ne possède pas de structure hiérarchisée et incontestée, ce qui complique son application pleine et entière. Ce n’est que vingt ans plus tard, qu’un Exécutif des musulmans provisoire est officiellement reconnu comme interlocuteur officiel de l’État, qui devient définitif après l’élection de son assemblée fin 1998. En 1999, un arrêté royal fait de l’Exécutif des musulmans de Belgique (EMB) l’organe représentatif officiel du culte islamique, ce qui permet la pleine exécution de la loi de 1974 et favorise enfin l’égalité de traitement entre les cultes. La reconnaissance et le financement des mosquées deviennent, par ailleurs, une compétence régionale en 2002.

L’Exécutif des musulmans n’est pas une autorité morale, mais bien un organe chargé de s’occuper de la gestion pratique du culte. Quand ce dernier lance une campagne de formation des ministres du culte [quand ?], le CAI propose un nouvel accompagnement ciblé. Il met alors en place un module de formation pour que les mosquées intéressées puissent constituer un dossier de demande de reconnaissance. 

De manière complémentaire, le CAI appuie aussi la création d’abattoirs temporaires à l’occasion de la fête du sacrifice [quand et où ?]. Cependant, cette initiative ne survit pas aux normes européennes en matière d’abatage.

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1996 – Début de la formation à la médiation interculturelle en milieu hospitalier

1996 – Début de la formation à la médiation interculturelle en milieu hospitalier

Dès la journée d’étude intitulée « Les femmes immigrées en rupture avec leur milieu », en 1994, il apparaît essentiel de former des personnes d’origine étrangère pouvant servir de relais entre leur communauté et les interlocuteurs de différents services publics (écoles, services de protection de la jeunesse, administrations, etc.) (Voir Fiche 12). Cette réflexion s’approfondit par la suite, notamment pour répondre à des besoins s’exprimant dans le secteur hospitalier. À l’issue d’une conférence interministérielle est lancé un projet de médiation interculturelle à destination des hôpitaux. Le Centre socioculturel des immigrés de Namur (CSCIN, futur CAI) s’appuie sur ce projet financé par la ministre de la Santé, Magda de Galan, pour développer son action et son expertise en médiation interculturelle dans ce cadre. Il participe à la coordination de ce projet en prenant notamment en charge la question de la formation qui l’accompagne. La médiation interculturelle en milieu hospitalier permet d’atténuer les tensions entre patients et professionnels de la santé qui pourraient résulter d’incompréhensions liées de la barrière de la langue ou à la méconnaissance des valeurs et habitudes culturelles de chacun, mais aussi de mieux aiguiller des personnes peu au fait du fonctionnement administratif en Belgique.

Cette formation est développée dans la suite de la Conférence interministérielle à la politique de l’immigration organisée le 12 mars 1996 qui réunit tous les ministres (fédéraux, communautaires et régionaux) compétents en la matière. Le Centre pour l’égalité des chances (CECLR, futur Unia) en prépare l’agenda et y présente un rapport, ainsi que des recommandations aux pouvoirs publics. Parmi celles-ci figure ainsi la proposition de soutenir la création de dispositifs de médiation interculturelle dans les hôpitaux afin de lutter contre le problème de surconsommation des soins médicaux. Cette proposition rejoint les conclusions d’une recherche que l’ASBL liégeoise Résonnances avait réalisée précédemment sur l’interculturalité et les soins de santé. La conférence interministérielle reconnaît que pour faciliter l’accès aux soins de santé, il est nécessaire d’améliorer la communication entre les associations issues de l’immigration, les familles et les professionnels de la santé. Cela passe par une meilleure compréhension de la culture, des codes et des valeurs de chacun. Aussi, la ministre des Affaires sociales, Magda De Galan, présente-t-elle, lors de la conférence, un projet visant à la mise en place d’expériences de médiation interculturelle en milieu hospitalier, de manière à aboutir, dès 1998, à une solution structurelle en la matière.

Le projet est lancé et sa coordination est confiée au CSCIN et à l’ASBL Résonnances. Il se déploie à Bruxelles, Namur, La Louvière, Charleroi et Liège et s’accompagne d’une offre de formation. Le CSCIN est plus spécifiquement chargé d’organiser cette dernière et d’assurer la supervision des médiateurs et médiatrices interculturelles dans les hôpitaux.

Le Centre dispose déjà d’une expérience certaine en matière de médiation interculturelle. En effet, dès 1994, dans le cadre d’un projet FIPI (Fonds d’impulsion à la politique des immigrés), il a engagé une médiatrice interculturelle de terrain qui œuvre alors essentiellement dans les quartiers de Namur.

Le Centre encourage l’engagement et la formation de personnel socio-administratif « culturellement » compétent : c’est-à-dire d’un personnel capable de s’adapter à un public multiculturel en tenant compte de ses références culturelles. Des problèmes de communication se posent dans de nombreuses interactions sociales, qui peuvent concerner les relations entre l’école et les parents face à l’échec scolaire, l’accueil dans les administrations publiques et les relations entre patients et professionnels dans les hôpitaux, voire la communication avec les services socio-judiciaires. Le Centre soutient que ces problèmes peuvent être résolus en grande partie par l’engagement de Belges d’origine étrangère qui connaissent de manière empirique leur culture, mais aussi par la formation à la communication interculturelle du personnel déjà en place dans diverses structures. Cette aide permet souvent de décharger la famille immédiate (souvent les enfants) de ce rôle d’intermédiaire, parfois pesant, permettant aussi un traitement plus confidentiel de certaines situations.

À partir de 1997, des services de médiation interculturelle seront progressivement mis sur pied au CHR de Namur et dans les administrations communales de Namur et de Sambreville.  Le Centre y contribuera en mettant un médiateur interculturel à disposition de la Ville de Namur pendant un an avant que son service ne s’autonomise en 1998. De même en 2001, il affectera un de ses médiateurs à la cellule de médiation interculturelle nouvellement créée au sein de la commune de Sambreville, [un service précieux quand on sait que la commune compte alors quelques quarante et une nationalités sur son territoire]. 

La réflexion autour de la médiation interculturelle restera prégnante au sein du Centre (devenu entretemps CAI), qui participera en 2003 à un échange transnational, à Almeria en Espagne, autour de cette question dans le cadre du projet ALAMEDA. En 2007, le CAI consacre même le numéro de mai de son magazine Coaxions au thème : « La Médiation interculturelle : entre approche conceptuelle et pratique professionnelle ». C’est l’occasion de revenir sur l’histoire et les fonctions de cette pratique, de mieux comprendre le métier de médiateur interculturel, son champ d’action et la nature de ses interventions, de dresser un état des lieux et quelques recommandations, en plus de lister les services de médiation interculturelle existants en province de Namur.

Dans les années qui suivent, de nouvelles mesures décrétales bousculeront un peu la pratique. Dans le cadre/la suite du décret de 2009, et grâce à un financement européen (FEI), le CAI engagera ainsi un premier travailleur responsable du Bureau d’accueil des primo-arrivants : la fonction de « médiation interculturelle » sera alors redéfinie sous l’appellation d’« accompagnement interculturel ».

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1996 – Assises de l’intégration des populations étrangères en province de Namur


1996 – Assises de l’intégration des populations étrangères en province de Namur

Vaste projet mené à partir de mars 1995, le projet « Assises de l’intégration des populations étrangères en province de Namur » a pour objectif de brosser un portrait actualisé de la situation des personnes étrangères ou d’origine étrangère en province de Namur, de réaliser une évaluation globale des problématiques spécifiques rencontrées par ces personnes avec l’ensemble des acteurs de la Province, afin de dégager des pistes d’actions prioritaires pour l’avenir. Il s’inscrit dans un contexte socio-politique marqué par… et dans le cadre de l’élaboration de l’avant-projet de décret de la Région wallonne sur les centres régionaux d’intégration. Le moment est opportun pour prendre le temps de faire le point sur la réalité de l’immigration sur le territoire namurois. Vingt ans ont passé depuis la fin officielle de l’immigration économique, la situation socio-économique s’est dégradée et les immigrés en paient parfois les frais. La journée de clôture de ce projet a lieu en avril 1996 et permet de présenter le rapport global.

L’immigration économique s’est officiellement arrêtée en 1974. La société belge réalise progressivement que la plupart des immigrés installés dans le pays y resteront de façon définitive. La notion de séjour temporaire tend à disparaître. Ces immigrés vivent en Belgique depuis longtemps, y ont fondé leur foyer, élargi leur famille. En revanche, ils se sont installés avec les moyens à leur disposition, dans des conditions parfois précaires. La succession des crises économiques au cours des vingt années précédentes déteint sur la conjoncture sociale. De nouvelles problématiques apparaissent parmi lesquelles une marginalisation croissante d’une certaine tranche de la population : les jeunes immigrés, peu qualifiés et vivant dans des quartier spécifiques. Les émeutes de Forest en 1991 sont symptomatiques du sentiment de révolte de ces jeunes qui se sentent exclus par la société belge. Elles mettent alors en lumière les problèmes d’inégalité sociale, de discrimination et d’intégration de la population immigrée. Pour y remédier, s’élaborent des programmes de lutte contre l’exclusion sociale. Ces derniers, ainsi que ceux relatifs à l’emploi, au développement économique, au logement et à l’amélioration du cadre de vie, sont considérés comme des priorités dans la déclaration gouvernementale de la Région wallonne du 7 juin 1995. Un peu plus tard, une politique spécifique pour l’intégration des populations d’origine étrangère est énoncée dans l’avant-projet de décret concernant la reconnaissance des centres régionaux d’intégration, dans lequel s’inscrira le CSCIN (futur CAI).

C’est face à ces éléments de contexte politique, économique et social et dans le cadre de l’élaboration de l’avant-projet de décret de la Région wallonne pour la reconnaissance des CRI, que le conseil d’administration du CSCIN (futur CAI) décide d’effectuer une évaluation globale de l’intégration des populations d’origine étrangère en province de Namur. Des groupes de travail, brassant des thématiques variées, sont constitués, réunissant l’équipe et les administrateurs du Centre, ainsi qu’un large réseau d’acteurs. Deux axes de travail principaux sont alors définis : mener, avec le monde associatif, un travail d’évaluation, de prospective et de définition de priorités en matière de programme d’accueil des populations d’origine étrangère (novembre 1995) et organiser une journée d’interpellation et de réflexion des acteurs de terrain avec les mandataires politiques (avril 1996). 

Le titre exact de cette journée est : « L’intégration des populations d’origine étrangère en province de Namur : Quelle est la situation aujourd’hui ? Comment se vit-elle ? Que peut-on essentiellement en dire ? ». Il s’agit alors de faire le point sur les politiques d’immigration et d’accueil. Les premières concernent essentiellement la gestion des flux migratoires et le contrôle des étrangers ; les secondes, les dispositions visant les immigrés installés, dans des domaines aussi divers que l’emploi, la scolarité, le logement, les activités culturelles et religieuses ou la participation sociale et politique. Un rapport sera publié à l’issue de ces assises.

Les pistes dressent des lignes directrices d’une politique à développer en province de Namur, les objectifs d’un centre d’intégration, la définition des champs d’action du centre.

* Légende

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☑ Accompagnement
☑ Interpellation
☑ Travail en réseau

Thématiques traversées par l’activité :

Générales :

☑ Citoyenneté
☑ Enseignement / formation / emploi
☑ Juridique / justice
☑ Logement
☑ Mobilité
☑ Santé

Spécifiques :

☑ Intégration
☑ Interculturalité
☑ Lutte contre les discriminations
☑ Lutte contre le racisme