2004 – Lancement de la publication Coaxions


2004 – Lancement de la publication Coaxions

Coaxions : les cahiers du CAI est une publication en série destinée à visibiliser les pratiques et réflexions du CAI sur des thématiques spécifiques. Son titre évoque l’action collective et reflète l’objectif de la revue : rassembler, transmettre et outiller les acteurs de l’interculturalité.

Depuis sa création, le CAI s’efforce de transmettre un maximum d’informations sur les thématiques qu’il traite et les publics qu’il accompagne. Une partie de son action repose d’ailleurs sur ce soutien documentaire. Au fil du temps, le Centre aspire à transmettre le savoir-faire qu’il a acquis en matière de formation et de méthodologie interculturelles ; un axe d’action qu’il a surtout développé à partir des années 1990. La méthode et les processus de travail ont en effet pour lui une grande importance. De manière à initier, outiller et former les opérateurs, le CAI décide de synthétiser et transmettre son savoir et ses expériences à travers des cahiers appelés Coaxions. Entre 2004 et 2019, cette publication aborde de grandes thématiques investies par le CAI, met en lumière certains projets et éclaire des pratiques, comme en témoignent les titres des cahiers :

  • 2004 (décembre) : « Outils de diversité… au service de l’action interculturelle ? L’exemple de la Manne à pain ».
  • 2006 (décembre) : « L’islam dans l’espace public ».
  • 2007 (mai) : « La médiation interculturelle : entre approche conceptuelle et pratique professionnelle ».
  • 2014 (décembre) : « 50 ans de l’immigration marocaine et turque en province de Namur ».
  • 2015 (juin) : « Travailleurs étrangers ou d’origine étrangère avec ou sans emploi en province de Namur ».
  • 2017 (juillet) : « Acquisition de la nationalité belge : liens avec le parcours d’intégration ».
  • 2018 (janvier) : « Radicalisme ».
  • 2019 (janvier) : « Diversité ethnoculturelle et emploi ».

Avec le même objectif, le CAI édite parallèlement quelques brochures, notamment sur la systématisation d’expériences et sur l’accompagnement interculturel, en 2020, ou sur la manière de « Mener des projets interculturels avec les jeunes », en 2022.

Le CAI poursuit ainsi son travail d’information entamé dès ses débuts et qui s’est décliné au fil du temps à travers son centre de documentation (de 1984 à 2020), ses études statistiques ou ses premières publications périodiques (Devenir du migrant, Horizons 2000, Horizons), avec l’idée de nourrir la réflexion et de faire lien.

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2001 – Participation à des projets de codéveloppement : valorisation des compétences des africains subsahariens


2001 Participation à des projets de codéveloppement : valorisation des compétences des africains subsahariens

Deux éléments sont à l’origine de différentes actions menées par le Centre et s’étalant sur une dizaine d’années dans le cadre de la valorisation des compétences des africains subsahariens et du soutien à des projets de codéveloppement pour la plupart en partenariat. D’une part la commande par la Région wallonne d’une étude sur l’intégration sociale de la communauté africaine en Belgique et son potentiel à contribuer au développement des pays d’origine, d’autre part un constat de terrain du CAI que beaucoup d’immigrés gardent un lien important avec le pays d’origine et certains, africains notamment, ont la volonté de développer un projet porteur dans celui-ci.

Le projet Vitar, financé par l’Europe (Equal) a démarré par une recherche-action dans le domaine de l’intégration socio-économique des immigrés originaires de l’Afrique subsaharienne présents en Wallonie. L’hypothèse centrale était de prouver que l’insertion socioprofessionnelle d’un certain nombre d’immigrants africains est possible grâce à la valorisation de leurs compétences dans des secteurs d’emploi, tels que, par exemple, la création d’entreprises en Belgique, la participation à des initiatives interculturelles et la coopération au développement des pays africains.

Cette mobilisation de personnes au chômage et discriminées sur le marché de l’emploi partait de l’idée qu’il est possible et efficace pour ces personnes de valoriser leurs ressources et réseaux communautaires, connaissances culturelles et linguistiques particulières, savoirs et savoir-faire professionnels et scientifiques, dans le cadre de projets tournés vers leur continent ou communauté d’origine ou, à tout le moins, dans le cadre de projets à réaliser en Belgique ou à partir de la Belgique qui permettent de contribuer à un nouvel effort de co-développement durable et d’échanges mutuellement fructueux entre le Nord et le Sud, entre leurs populations et cultures, au Sud – à partir de projets locaux de développement – et au Nord – dans le cadre du développement de nouveaux emplois.

Le projet Vitar visait l’organisation d’une formation pour de futurs agents de développement mais également la création et la diffusion auprès des professionnels du secteur des nouvelles pratiques d’insertion socioprofessionnelle spécifiques à ce public. A long terme, VITAR devait être finalisé par la création d’une agence de développement et de transfert de compétences en Wallonie. Celle-ci est restée en suspens faute d’autorités potentiellement porteuses.

 

La confrontation du projet à la réalité du terrain et au vécu quotidien des bénéficiaires a permis de se rendre compte de la méconnaissance de la situation sociale et professionnelle de personnes de la communauté africaine installée en Belgique depuis des années malgré des investigations et recherches menées au préalable.

C’est une partie de la population étrangère ou d’origine étrangère qui a toujours été dans l’ombre car peu importante et ne posant pas collectivement des « problèmes ». A contrario, l’immense potentialité de certains parcours individuels de stagiaires riches en innovation ou répondant à de réels besoins en Afrique méritaient d’être entendus et soutenus.

Par ailleurs, le projet a permis de constater que l’application des concepts théoriques de valorisation des compétences et du transfert de celles-ci (de migrant comme agent de développement) n’est pas aussi évidente et ce au vu de la complexité des démarches à effectuer pour développer un projet porteur socio-économiquement parlant.

Il s’agissait bien d’un projet pilote.

Une régionalisation de la coopération au développement devait aussi pouvoir intégrer cette donne et prévoir des leviers pour activer ces compétences et leur transfert.

Ce projet a ainsi comporté différentes activités :

–          Un séminaire sur le thème « L’intégration sociale et le transfert de compétence des Africains subsahariens de Wallonie »,  coorganisé par le CAI et l’IRFAM (Institut de recherche, formation et action sur les migrations), a eu lieu le 30 mars 2001. L’objectif y était d’associer des personnes, groupes et associations de la communauté africaine, ainsi que des acteurs des services pour réfléchir de manière collective aux problèmes et solutions concrètes à explorer en matière d’emploi, de logement, d’intégration, etc.

–          Une « Journée africaine » (exposition d’artistes africains et un spectacle musical animé par des groupes provenant de différents pays d’Afrique subsaharienne) a été organisée en parallèle le même jour. Avec pour but de valoriser l’art et la culture comme des compétences en soi.

 

Dans le prolongement de ces initiatives, mêlant rencontres, échanges et réflexions, des partenariats ont été tissés pour la construction du projet Vitar.

–          Une formation a ensuite été menée en collaboration avec l’IRFAM, le Collectif des femmes de Louvain-la-Neuve, le Centre régional d’intégration de Verviers et le CAI. la Région wallonne (le cabinet du ministre Detienne et la direction de l’Administration), ainsi que des partenaires européens d’Andalousie et de Milan ont également participé au projet.

Les stagiaires d’origine africaine, qui y ont participé sur base volontaire, provenaient de Namur, Liège, Verviers et Louvain-La-Neuve.

Les intentions de développement de projet dans les pays d’origine étaient très diverses (ex. construction de centres sportifs et culturels, d’école de cybercafé, informatiser les entreprises, création d’entreprise agro-alimentaire…)

Le rôle du CAI a consisté à faire connaître le projet, recruter les candidats stagiaires et à assurer un module de formation dédié à la relation interculturelle (« Interculturalité et développement »).

À l’issue de cette formation, les stagiaires ont exprimé le besoin de stabiliser leur situation en Belgique (notamment financièrement), avant d’envisager un projet au pays. Le CAI a dès lors négocié avec le CPAS de Namur pour qu’ils puissent profiter d’une mise à l’emploi grâce à l’Article 60, ce qui pouvait contribuer à accroître l’expérience professionnelle de ces bénéficiaires du CPAS. Six stagiaires bénéficieront de ce dispositif d’insertion. À l’issue de leur contrat, le CAI est parvenu à en engager deux pour œuvrer dans le cadre de l’appui aux associations d’immigrés (cf. Fiche Projet PTP).

 

Dans les années qui suivent, le Centre continue de s’associer avec d’autres organismes dans le cadre d’activités liées au codéveloppement.

Il organise ainsi :

–          Une table-ronde intitulée « Le migrant et les politiques de coopération et de solidarité internationale », en 2003, et, quatre ans plus

tard,

–          Le séminaire « Migrations et développement », suivi

–          du colloque « Ces migrants, ambassadeurs des deux bords » dont il assure la coordination (novembre 2007).

Ce colloque est organisé dans le cadre du Forum Yambi, une initiative du Commissariat général aux Relations internationales (CGRI) et du ministère de la Culture de la République démocratique du Congo, dont les activités sont coordonnées par la Maison de la Laïcité François Bovesse (Namur) en partenariat avec des associations africaines et du namurois. Le colloque se clôt par diverses recommandations dont une suggérant aux gouvernements de reconnaître les migrants et les organisations de la diaspora comme des acteurs du développement et, par conséquent, permettre le financement de leurs actions.

L’année suivante, le Centre participe aux réunions de la Concertation wallonne pour le codéveloppement, organisées par la Direction générale de l’Action sociale et de la Santé (future DGO5) et du Commissariat général aux relations internationales-Direction des Relations internationales (CGTI-DRI). Ce dernier devient, dès janvier 2009, Wallonie-Bruxelles International. La Cellule d’appui pour la Solidarité internationale wallonne (CASIW) constitue le service de proximité de cette nouvelle structure publique.

Un projet de modification de décret de l’intégration est sur la table avec comme ajout dans la mission des CRI l’élaboration de Plans locaux d’intégration (PLI) et l’axe de codéveloppement.  Suite au vote de celui-ci sort, début 2009, le premier appel à projets de codéveloppement lancé par la Région wallonne. Il est suivi d’une formation à l’élaboration et à l’écriture de projets initiée par la Casiw et le CAI en est partenaire.

À cheval sur 2009-2010, la Concertation provinciale namuroise de la Solidarité internationale (CNPSI) est mise en place, sous l’impulsion de la CASIW et avec le soutien de la Province de Namur. Une dizaine d’opérateurs en font partie, dont : le CAI, des communes, les organisations syndicales, le CNCD 11.11.11 (Centre national de coopération au développement) ou encore la FUCID (organisation née du Forum universitaire pour la Coopération internationale au développement).

Dans le cadre de cette Concertation provinciale, une « Semaine de la Solidarité internationale » est organisée, en 2013, suivie de l’élaboration d’une Charte visant la collaboration et la complémentarité des opérateurs existants.

Le CAI participe en organisant deux activités :

–          Une Table ronde (le 8 octobre) : « Droit à l’alimentation des migrants » (Interroger l’accès au droit à l’alimentation de migrants au long de leur parcours migratoire y compris pendant son séjour en Belgique, quelle que soit leur situation de séjour.  Des Intervenants de plusieurs secteurs y ont été conviés : CNCD, associations de migrants, d’accueil des étrangers, humanitaires, témoins …)

–          Des Echanges de midi (le 24 octobre)  : « Faim au Sud, migrants au Nord »

Un exposé par SOS Faim a été suivi des échanges entre les participants, portant sur les expériences concrètes de leur pratique. 

Les « Echanges de midi » sont un cycle de 6 conférences annuelles du CAI dont l’objectif est d’informer et de sensibiliser les professionnels sur les différentes thématiques qui concernent les personnes étrangères ou d’origine étrangère. Le cadre convivial de l’activité, autour d’une collation sur le temps de midi, favorise la création de liens entre les professionnels.

 

Le vote d’un nouveau décret wallon relatif à l’intégration des personnes étrangères ou d’origine étrangère en 2014 va de pair avec l’abandon du financement des actions liées et au codéveloppement mais aussi de celles visant la valorisation culturelle qui étaient jusque-là prises en compte par la Région. Cette nouvelle orientation exclut dorénavant les petites associations issues de l’immigration du financement et donc de la reconnaissance de leur action en matière de codéveloppement. Elles n’ont plus accès qu’à de petits subsides facultatifs. Cette situation, que regrette le CAI, perdure globalement jusqu’à aujourd’hui, malgré les différentes propositions politiques formulées par celui-ci au fil des ans. La fin du financement wallon n’empêche pas le CAI de continuer à se préoccuper du lien et de l’apport des personnes, des entrepreneurs et des associations d’immigrés à leur pays d’origine.

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1988 – Exposition et publication : Mines et mineurs de Wallonie, d’Italie et d’ailleurs


1988 – Exposition et publication : Mines et mineurs de Wallonie, d’Italie et d’ailleurs[1]

 

Le Centre collabore à l’exposition Mines et mineurs de Wallonie, d’Italie et d’ailleurs qui se penche sur l’histoire des mines de charbon dans la province de Namur, en s’intéressant plus particulièrement à la main-d’œuvre belge et étrangère qui y œuvrait. L’exposition se prolonge par la publication d’un ouvrage éponyme qui valorise les recherches menées. Cette première publication de type historique lui permet de mettre en lumière la mémoire de travailleurs d’origine étrangère.

Dans le cadre d’un jumelage entre les communes de Floreffe, en Belgique, et de Prata Di Pordenone, en Italie, le Centre socioculturel des immigrés (CSCIN), le Séminaire d’études pluridisciplinaires sur l’immigration italienne en Belgique et le Centre d’animation et de recherche en histoire ouvrière et populaire (CARHOP) sont contactés par la Commune de Floreffe pour réaliser une exposition sur les mines et l’immigration en Wallonie. Cette collaboration entre des institutions aux profils et compétences variés est enrichissante. Elle permet de réaliser une étude historique, couvrant différents aspects de l’histoire de l’extraction houillère depuis ses origines. Parmi les sujets développés figurent : les techniques d’extraction, l’infrastructure et l’organisation des charbonnages ; la vie quotidienne dans les mines, les aspects économiques, les conditions de travail et les accidents ; l’immigration, les mineurs d’Italie et d’ailleurs ; et la culture inspirée par la mine. Il s’agit d’une des premières études sur les mines qui aborde le sujet de manière aussi large, en tenant compte de l’évolution économique, sociale et culturelle de ce secteur autrefois clé du développement économique de la Wallonie.

Cet ouvrage conserve une trace de l’important travail de recherche mené pour raviver la mémoire collective d’acteurs de ce secteur. Il parait essentiel pour le Centre de transmettre cette histoire aux personnes qui n’ont pu visiter l’exposition et aux générations à venir. Il s’agit d’une manière de rendre hommage à ces travailleurs et de conserver la mémoire de ces hommes, femmes et enfants, belges et immigrés, qui ont travaillé dans de dures conditions, parfois presque inhumaines. Tout en n’oubliant pas, ceux qui ont sacrifié leur vie pour assurer l’essor du pays et le bien-être général.

Deux ans après ce projet, le CSCIN renouvelle l’expérience à travers une exposition et une publication historique intitulées Des carrières et des hommes[2] (1990). Il s’agit à nouveau de mettre en lumière la présence d’ouvriers étrangers, notamment italiens, dans un secteur important en province de Namur. Et de montrer leur apport à la vie économique belge.

* Couverture du catalogue Mines et mineurs de Wallonie, d’Italie et d’ailleurs (Michelle Villan & G. Zélis, 1988), Centre socio-culturel de la province de Namur.

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Sources :

  • [1] Villan, Michel [et al.], Mines et mineurs de Wallonie, d’Italie et d’ailleurs, catalogue de l’exposition réalisée à Floreffe, Namur, Centre socio-culturel des immigrés de la Province de Namur (CSCIN),1989, 102 p.
  • [2] Centre socio-culturel des immigrés de la province de Namur, Des carrières et des hommes, Namur, ACEDI, 1990, 47 p.

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1985 – Le Centre publie sa première étude statistique


1985 – Le centre publie sa première étude statistique

 

Le CSCIN publie un premier relevé statistique sur la population étrangère, sous le titre : Les immigrés en Wallonie et en province de Namur : quels devenirs ?

L’objectif de cette première étude sur la population étrangère de la province de Namur vise à fournir un outil statistique fiable et détaillé aux différents intervenants politiques et acteurs sociaux actifs sur le territoire namurois (ONEM, CPAS, responsables et décideurs politiques, enseignants, animateurs, etc.). Elle s’appuie sur les données du dernier recensement de 1981 et est publiée à un moment stratégique, puisqu’il s’inscrit dans une période pré-électorale. Ce relevé statistique permet ainsi d’objectiver la réalité de l’immigration dans la Province pour pouvoir poser des choix éclairés.

Depuis, le Centre a poursuivi cette démarche jusqu’à aujourd’hui. Elle s’inscrit dorénavant dans ses missions de Centre régional d’intégration (CRI) et joue un rôle important car elle apporte une vision factuelle de la réalité migratoire, face au flot, toujours plus abondant, d’informations souvent subjectives et parfois trompeuses qui circulent, notamment sur les réseaux sociaux. Conscient de la force des chiffres pour contrecarrer certaines argumentations fallacieuses, le Centre s’en est fait des alliés, tout en sachant qu’ils ne traduisent pas tout. C’est pourquoi il travaille à réunir et à publier les données statistiques relatives à la population étrangère de la province de Namur. Le Centre est à l’origine de nombreuses publications reprenant des données générales ou plus spécifiques sur la réalité locale de l’immigration (ex. : études sur les primo-arrivants, sur les quartiers namurois ou encore sur la commune de Sambreville, etc.). En 2018, il édite une nouvelle publication sur ses différents publics, qui sera actualisée chaque année à partir de 2020. Ce nouvel outil statistique du CAI a pour titre CAIstiques

Les thèmes abordés dans ces recueils statistiques se concentrent sur les publics cibles du CAI : les personnes étrangères et les organismes qui accueillent, accompagnent et forment ces personnes, soit le réseau de l’accueil, de l’intégration et de l’interculturalité. Les statistiques reprennent les données de l’IWEPS (Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique), de même que les informations récoltées lors de l’accompagnement des personnes étrangères par le CAI ou fournies par les opérateurs mentionnés. Le contenu de ces outils s’élargit au fil des éditions pour mettre en lumière d’autres réalités. Le Centre invite cependant toujours les lecteurs à faire preuve d’esprit critique face à ces données chiffrées et surtout à chercher à en apprendre davantage sur les personnes qui se cachent derrière ces informations strictement quantitatives, de manière à mieux appréhender les réalités qu’elles révèlent. Ses formations jouent notamment ce rôle.

* Statistiques extraites de la page 63 de Les immigrés en Wallonie et dans la Province de Namur : quels devenirs ? (Michel Villan [et al.], 1985, 207 p.), Centre socio-culturel des immigrés de la Province de Namur (CSCIN), désormais CAI Namur.

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Sources :

  •  Michel Villan, [et al.], Les immigrés en Wallonie et dans la Province de Namur : quels devenirs ?, Namur, Centre socio-culturel des immigrés de la Province de Namur (CSCIN), 1985, 207 p.

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Retour sur la formation « L’instabilité de l’Est du Congo : causes et conséquences »

Comment la guerre, l’exploitation des ressources naturelles et la corruption s’auto-entretiennent dans l’Est du Congo …

Le 13 avril dernier, nous organisions une conférence sur la situation problématique dans l’Est du Congo, dans le cadre de la tenue de l’exposition Sakife (pour rappel, des photographies que Christophe Smets a réalisées aux deux Kivu, illustrant les initiatives des femmes pour améliorer notamment l’infrastructure des soins de santé).

Au fil de son exposé, Hubert Leclercq, intervenant du jour, journaliste spécialiste de la RDC à La Libre Belgique, a expliqué comment la guerre, les conflits ethniques, l’exploitation des ressources naturelles et la corruption s’auto-entretiennent dans l’Est du Congo.

Il a commencé par retracer les origines des conflits ethniques : le tracé des frontières du continent africain par les Européens lors de la Conférence de Berlin en 1885, sans tenir compte des ethnies qui occupaient les territoires ; la politique de migration des Rwandais vers le Nord Kivu, encouragée par la Belgique entre 1934 et 1957, pour y développer l’agriculture ; et à partir de 1963, après l’indépendance, la guerre du Kanyarwanda.

Monsieur Leclercq a ensuite mis en lumière l’exportation des conflits entre Hutus et Tutsis par le Rwanda dans l’Est du Congo, l’ingérence de l’Ouganda et du Burundi, le pillage des ressources naturelles (or, coltan, caoutchouc, …) par ces pays voisins, les pays occidentaux, les mutlinationales. On comprend ainsi l’intérêt pour les pouvoirs en place de ne pas sécuriser l’est du Congo afin de continuer ce pillage. Il a aussi rappelé la complexité de gérer un pays gigantesque (2e pays d’Afrique après l’Algérie, 80 fois plus grand que la Belgique), dont la partie Ouest et la partie Est, Kinshasa et Bukavu par exemple, sont distantes d’au minimum 1517 km à vol d’oiseau !

Si cette exploitation des ressources naturelles était à l’origine un moyen de financement des conflits, elle en est devenue le but, et donc la cause de la continuité de la guerre, et l’explosion du nombre de mouvements rebelles : plus de 120 groupes dans les trois provinces. Or, pour Global Witness, « la situation actuelle dans l’est de la RDC illustre le fait que l’on ne s’attaque pas, à l’échelle internationale, aux liens entre le conflit armé et le commerce mondial des ressources naturelles ». Lorsque l’on sait que des proches des chefs d’État de la région sont impliqués, et que le pouvoir congolais en place « régularise » une petite quantité du Traffic d’or par des contrats de vente officiels avec Dubaï….

Et Tshisekedi de continuer sa politique du mensonge, et son discours de haine « M23 = Tutsis = Rwandais » pour fédérer et assurer sa réélection, afin de poursuivre la spoliation d’un peuple par une petite élite.

Monsieur Leclercq nous a gracieusement transmis son intervention par écrit. Dominique Watrin, travailleur du Discri, était présent lors de cette rencontre, et nous a partagé une synthèse de son contenu et des nombreux échanges entre participants et intervenant.

Texte de Hubert Leclercq

Article de Dominique Watrin

L’instabilité dans l’Est du Congo : un conflit oublié de tous qui profite à beaucoup de monde




Sakife

En partenariat avec

Caravane pour la Paix et la Solidarité
La Ville de Namur
Présence et actions culturelles
Le Sireas

Le CAI a le plaisir de vous proposer l’exposition

SAKIFE

Des photos de Christophe Smets avec des textes de Olivier le Bussy

Accessible gratuitement les 7, 8, 12, 13, 14, 15 et 16 avril entre 14 et 18 heures

Au CCN, sur le site des Anciens Abattoirs de Bomel (voir plan sur google map)

Sakife est un projet d’expo-reportage photo de La Boîte à Images asbl qui a pour cadre les provinces du Nord et du Sud Kivu à l’est de la République démocratique du Congo, et qui vise à mettre en lumière les rôles des femmes dans le système de santé, en lien notamment avec le travail du docteur Mukwege, prix Nobel de la Paix 2018. Le projet saisit des instantanés de vie de femmes prestataires de soins, patientes ou victimes pour rendre compte de l’importance des différents aspects de la santé des femmes, dont les violences sexuelles.

Pour l’occasion, nous vous proposons également deux activités gratuites liées à la thématique.

Caravane pour la Paix et la Solidarité présente ses activités en Belgique et au Congo

Jeudi 13 avril de 14 à 18h

> Plus d’infos

 

Conférence :

L’instabilité de l’Est du Congo : causes et conséquences

Jeudi 13 avril 2023 de 18h à 20h

La situation dans les régions des deux Kivu au Congo est instable depuis des années, affectant la sécurité, la santé, l’environnement, le travail, en un mot la survie des populations. Cette conférence, donnée par Monsieur Hubert Leclercq, journaliste à La Libre Belgique, sera l’occasion d’en identifier les protagonistes, les causes et les conséquences. Un détour par l’histoire des cent dernières années permettra d’approfondir l’analyse, en abordant par exemple l’impact de la colonisation et la décolonisation, celui du génocide des Tutsis par les Hutus au Rwanda, la fin de règne de Mobutu et l’assassinat d’Habyarimana, le rôle de l’armée rwandaise et celui de l’Ouganda. Seront également abordées les raisons de la persistance de cette instabilité, les enjeux de l’élection présidentielle de 2023, l’exploitation des ressources naturelles par les pays étrangers et voisins, et les impacts sur les populations.

> Infos et inscriptions 

Jeu de la ficelle – ANNULÉ

Animé par le PAC Namur

Le samedi 15 avril de 14 à 16 heures

Plus d’un demi-siècle après l’indépendance du Congo, il est nécessaire de questionner l’histoire coloniale belge, de déconstruire les récits nationaux et la version officielle de l’histoire. Pendant plus de 80 ans, la Belgique a exploité les ressources du Congo, du Rwanda et du Burundi. Cette exploitation massive a permis à la métropole notamment d’accomplir sa révolution industrielle. Elle a été permise par le travail forcé, très souvent mal payé et accompli dans des conditions sociales et sanitaires désastreuses pour les Congolais.es, Rwandais.es et Burundais.es. Ce système a laissé durablement des traces, bien au-delà de la domination coloniale belge.

C’est pourquoi Présence et Action Culturelles, mouvement d’éducation permanente, a développé en partenariat avec Solsoc une version du jeu de la ficelle interrogeant la relation entre la Belgique et le Congo, à travers l’exploitation des ressources et des populations. Pour ce faire, cet outil pédagogique prend pour point de départ un objet familier : le téléphone portable. Il questionne les liens particuliers de cet objet avec les filières d’extraction et d’exportation des minerais qui rendent possible sa fabrication depuis le Congo.

Il interroge le rôle joué par des entreprises belges dans sa fabrication et leurs liens avec l’histoire coloniale : comment ces activités industrielles affectent-elles la réalité des travailleur·euses sur le sol congolais et belge ? Quels sont les liens entre les conflits à l’Est du Congo et la fabrication du téléphone portable ? En quoi les mouvements migratoires peuvent-ils être compris à la lueur de ces conflits et enjeux économiques ? Pourquoi finalement connaissons-nous aussi mal notre histoire coloniale ?

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