2018 – La solidarité citoyenne et associative s’organise autour des migrants en transit

2018 – La solidarité citoyenne et associative s’organise autour des migrants en transit

Le CAI accompagne les collectifs de citoyens se mobilisant pour aider les migrants qui, en transit vers l’Angleterre, font étape à proximité de certaines entités de la province de Namur. Il participe à coordonner l’action, à interpeller les pouvoirs politiques sur cette réalité, à sensibiliser et informer le grand public, de manière à apaiser les tensions générées par cet afflux migratoire. Le CAI œuvre aussi à ouvrir un dialogue avec les jeunes migrants de manière à éviter des drames. 

En 2015, l’Europe vit une crise migratoire majeure. Plus d’un million de réfugiés affluent vers l’Europe, en provenance principalement de Syrie alors en guerre. De nombreux migrants tentent de rejoindre l’Angleterre. La situation devient tendue au sein de la « jungle de Calais », dont le gouvernement français ordonne le démantèlement définitif pour la fin 2016. Mais le problème se déplace. Les migrants qui fuient leur pays en quête d’un avenir meilleur de l’autre côté de la Manche, se retrouvent alors le long des autoroutes, près des aires de repos, notamment sur le tracé de l’E411 et de l’E42. Dès 2018, on constate ainsi la présence de migrants en transit en province de Namur, principalement autour des communes de Rochefort, Spy, La Bruyère et Gembloux. Mais alors que l’Europe se crispe, des citoyens de ces entités se mobilisent pour aider ces migrants en route vers l’Angleterre. Pendant deux ans, ces citoyens s’organisent en collectifs pour leur fournir un accueil temporaire décent. Ils interpellent notamment le CAI sur la situation et sollicitent son appui, qui immédiatement rassemble ses partenaires afin de créer un réseau de soutien. 

Le CAI met dès lors en place une coordination provinciale de soutien aux collectifs citoyens. le premier objectif est de leur permettre de se rencontrer, d’échanger notamment sur les bonnes pratiques de chacun et de recevoir des informations utiles juridiques notamment. Le deuxième est de créer un réseau de soutien avec des associations de la société d’accueil (réseau wallon de lutte contre la pauvreté, le MOC et le PAC, le GABS etc…. Le troisième est d’interpeller les pouvoirs politiques et les institutions de la grande précarité, de même que de sensibiliser et informer le grand public, de manière à apaiser les tensions générées par ce flux migratoire. enfin un quatrième objectif est de faire connaître aux jeunes migrants les voies légales d’entrée sur le territoire, leur évitant des traversées clandestines périlleuses.

Avec les collectifs concernées et associations le centre prend ainsi plusieurs initiatives dont celle d’interpeller les communes concernées pour obtenir la mise à disposition de locaux et de sanitaires ou pour gérer les relations avec la police. Le Gouverneur et la Province de Namur sont également sollicités. Le Centre organise des séances d’information à l’adresse des citoyens solidaires des migrants sur le cadre juridique entourant l’accueil de réfugiés et la lutte contre la traite des êtres humains. D’autres rencontres d’information sont organisées sur l’aide médicale urgente avec l’inspection des CPAS et entre le CPAS et les collectifs citoyens. Des actions de sensibilisation, en collaboration avec différents partenaires, sont aussi mises sur pied à destination de la population, jeune et moins jeune. Elles visent à informer le public sur la situation, mais aussi à tenter d’apaiser les tensions au sein d’une population locale parfois divisée sur la présence de ces personnes migrantes.

Avec les collectifs citoyens et des opérateurs sociojuridiques actifs dans la province, le CAI entame également un dialogue avec les jeunes migrants pour les encourager à déposer une demande de protection internationale en Belgique et éviter le risque mortel d’une traversée clandestine. C’est dans le contexte de ce travail de sensibilisation qu’un jeune Érythréen, ancien migrant en transit, est engagé au CAI. Il intègre alors une expérience pilote visant à faciliter la communication entre les collectifs de citoyens, les associations et les migrants en transit. Cette nouvelle fonction, créée clé sur porte, de “facilitateur interculturel” sera introduite au CPAS de Namur qui la soutiendra dans le cadre du dispositif article 60. Le travailleur concerné postulera ensuite avec l’appui du CAI au Setis wallon ou la langue Tigrinya faisait défaut face au nombre croissant de demandes pour ce public.

Parallèlement, le Crilux développe comme le CAI un soutien dès qu’il identifie les difficultés qui se posent sur son territoire. A ce moment aucune institution n’estime que c’est son rôle de s’occper de ce public spécifique. Le centre interpelle la plateforme citoyenne de bruxelles dont l’action jusque là est centrée sur Bruxelles.

Après plusieurs mois, en collaboration avec le CRILUX (Centre régional d’intégration de la province du Luxembourg) et avec l’appui de la plateforme citoyenne, le CAI crée la Coordination walllonne des collectifs citoyens solidaires. Avec les collectifs citoyens, celle-ci interpelle  notamment la Région wallonne pour obtenir un soutien financier pour les collectifs de Wallonie.

Grâce à cette action, un appel à projets voit le jour en 2020, qui permet aux collectifs citoyens de subvenir aux besoins de base des personnes migrantes en transit. La Coordination demande aussi au ministre des Pouvoirs locaux d’envoyer une circulaire aux communes soulignant qu’il n’est pas illégal d’octroyer une aide humanitaire aux migrants en transit. Cette circulaire aura un effet positif sur plusieurs communes de Wallonie.

Cette subvention tant bien que mal sera à nouveau octroyée tant pour les collectifs que pour la coordination elle-même.

En 2023, a vérifier la date  c’est la plateforme citoyenne qui prend le pilotage de cette coordination, toujours avec l’appui des deux CRI.

2018 — Migrants en transit (vignette)

* Brochure CAI – « Migrants en transit » (13 p.), 2019.

* Documentaire sur l’appui des collectifs et associations envers les migrants en transit en Wallonie. Produit par le C.A.I. et réalisé par Télévision du monde dans le cadre du Plan provincial et local d’intégration – Novembre 2020

Ressources à télécharger :

  • Ajouter liens

Jargon, abréviations, sigles et acronymes : 

  • Ajouter liens

Sources :

  • Ajouter liens

Catégories :

Axes stratégiques d’intervention :

☑ Accompagnement
☑ Interpellation
☑ Travail en réseau

Thématiques traversées par l’activité :

Générales :

☑ Citoyenneté
☑ Enseignement / formation / emploi
☑ Juridique / justice
☑ Logement
☑ Mobilité
☑ Santé

Spécifiques :

☑ Intégration
☑ Interculturalité
☑ Lutte contre les discriminations
☑ Lutte contre le racisme

 




2009 – Vers une politique d’accueil des primo-arrivants

2009 – Vers une politique d’accueil des primo-arrivants

Organisé à l’initiative du CAI, ce séminaire présente  les résultats de la recherche sur les besoins des primo-arrivants résidant en province de Namur. Il se déroule une semaine avant les élections régionales, à un moment jugé opportun pour interpeller les partis sur les futures politiques d’accueil et d’intégration des personnes d’origine étrangère, et plus spécialement des primo-arrivants.

Identification de plusieurs défis liés à l’intégration des primo-arrivants 

Le CAI fait le constat que contrairement au nord de la province où sont installés la majorité des immigrés des anciennes vagues d’immigration, le sud de la province compte plusieurs centres d’accueil pour demandeurs d’asile. Les besoins de ces primo-arrivants sont très différents de ceux que le CAI et les services des communes de Namur, Andenne et Sambreville traitent ensemble depuis toujours.

Pour analyser plus en avant les besoins de ces personnes mais aussi des services qui les accueillent, le CAI mène auprès de différents types de   (centres d’accueil, communes, cpas, centres de santé mentales, associations…), en 2008, un travail de systématisation des constats sur les besoins des primo-arrivants en province de Namur, en partenariat avec le Centre interuniversitaire de Formation permanente (CIFoP).

Un séminaire organisé par le CAI en avril 2009 et intitulé « Les primo-arrivants en province de Namur: “État des lieux / Perspective / Recommandations”, présente les résultats de cette étude et les met en débat dans divers ateliers thématiques et ensuite interpelle, au sein d’un panel,  les candidats aux élections régionales de juin 2009.

Dans le cadre des Assises de l’interculturalité, le CAI a été associé à l’organisation d’une journée d’études organisée par l’Observatoire des Relations Administratives entre les Cultes, la Laïcité organisée et l’Etat (ORACLE, alors hébergé au sein du Centre Interuniversitaire de Formation permanente) à Namur le 25/09/2009 intitulée Le parcours d’intégration citoyen. En présence de Madame Eliane Tillieux, ministre de l’Action sociale, de la Santé et de l’Egalité des chances, les dispositifs flamands expliqués par des représentants du Vlaamse Minderheden Centrum et de la Huis van het Nederlands ont pu être comparés à la situation en Wallonie, telle qu’exposée par plusieurs ASBL partenaires du CAI.

Rédaction et diffusion d’une note politique

En 2009, la mission d’accueil des primo-arrivants est consacrée par l’actualisation du décret, qui cible ce public comme prioritaire et encourage les communes à intégrer cette dimension au sein de leurs Plans locaux d’intégration (PLI). L’année suivante, une coordination de l’accueil, de l’orientation, de l’accompagnement et de l’intégration des personnes étrangères se met en place en région wallonne et le Dispositif d’accueil des primo-arrivants (DAPA) est lancé.

 

Le public des demandeurs d’asile auparavant dénommé primo-arrivants ne sera pas couvert par ce dispositif d’accueil. En effet l’accueil de ce public dépend de politiques au niveau fédéral alors que la région wallonne vise les réfugiés reconnus.

L’approche de la Région wallonne en matière d’intégration des primo-arrivants est structurée autour de trois piliers fondamentaux : l’insertion socioprofessionnelle,  De plus e aide à l’exercice des droits et des obligations des personnes étrangères et d’origine étrangère (PE/POE), quel que soit le dom  et plus particulièrement pour les primo-arrivants.

En 2011, un nouveau poste de responsable du Dispositif d’accueil des primo-arrivants (DAPA) est créé. Le Centre engage  dédié à la mise en place de ce projet. L’énergie du CAI doit se concentrer sur ce dispositif, malgré la remise en question, au sein de l’équipe, des contours de ce parcours d’accueil et  . En Wallonie et à Bruxelles, les décideurs politiques ont établi des principes pour l’accueil des nouveaux arrivants, en mettant l’accent sur la reconnaissance de leurs besoins spécifiques, l’implication des autorités locales et un processus d’intégration dynamique. Le parcours d’accueil s’appuie sur des partenariats existants et vise les étrangers en séjour temporaire, y compris les mineurs non accompagnés, ainsi que ceux résidant depuis moins de trois ans sur le territoire belge. L’objectif est de favoriser leur participation sociale, économique et culturelle, avec un soutien personnalisé. L’inscription est volontaire et s’articule autour de l’orientation professionnelle, ainsi que de l’apprentissage du français, de la compréhension de la citoyenneté et de la vie pratique en Belgique..

Il est important de distinguer le « Parcours d’accueil » du « Dispositif d’accueil » dans l’intégration des primo-arrivants. Le « Parcours » concerne l’expérience personnelle des individus dans la construction de leur intégration, tandis que le « Dispositif », évoqué ici, implique la coordination des services pour répondre aux besoins des arrivants. Les autorités locales, en particulier les services communaux, jouent un rôle de premier plan dans l’accueil initial. La mise en place d’un dispositif d’accueil efficace nécessite la collaboration de tous les acteurs concernés, publics et privés, pour créer un réseau d’accueil cohérent. Comprendre les différents statuts des primo-arrivants et leurs droits sociaux associés est également un aspect fondamental de ce processus.

En 2012, dans le cadre du projet BAPA (Bureau d’accueil des primo-arrivants), un nouveau poste est créé afin de réaliser le bilan social des primo-arrivants. Cette nouvelle mission est ensuite assurée par toute une équipe d’accompagnateurs interculturels au sein du Centre.

Le 12 mai 2011, un protocole d’accord est signé par les gouvernements francophones pour établir un cadre commun de politique d’intégration avec comme axe principal les Centres régionaux d’intégration. Ce protocole vise à coordonner diverses actions pour les nouveaux arrivants étrangers, notamment à travers le Dispositif d’accueil des primo-arrivants (DAPA). L’objectif est de créer un réseau de services d’accueil et de soutien cohérent et équilibré, impliquant une variété d’acteurs, tels que les services publics, les associations et les opérateurs de formation en langue et d’insertion professionnelle. En conséquence, la structuration d’un parcours d’accueil pour les primo-arrivants est mise à l’ordre du jour politique, aboutissant à l’annonce d’un décret en 2013. Une note décisionnelle du Gouvernement wallon du 3 juillet 2012 a entretemps clarifié les détails de ce parcours d’accueil, en définissant les publics cibles, les axes de travail et son caractère obligatoire.

Le décret relatif à l’accueil des primo-arrivants en Wallonie prévoit une série de mesures pour faciliter leur intégration (Cf. Fiche 37 – Parcours obligatoire). Cela inclut un accueil initial, des formations en langue française, des modules de participation citoyenne et une orientation socioprofessionnelle. Les Centres régionaux d’intégration (CRI) jouent un rôle clé dans ce processus en assurant le premier accueil au sein de structures locales : Bureau d’accueil des primo-arrivants (BAPA). Les primo-arrivants sont tenus de s’inscrire à ce programme dès leur arrivée, étape obligatoire à réaliser dans les trois mois suivant leur inscription administrative. Ce bilan initial permet d’évaluer les besoins spécifiques de chaque individu en matière de formation et d’intégration, afin de les orienter efficacement au sein du réseau d’intégration. Cette approche structurée vise à assurer une meilleure intégration des nouveaux arrivants dans la société wallonne.

En Wallonie, les Initiatives locales de Développement social (ILDS) jouent un rôle crucial dans l’accueil et l’intégration des migrants. Ces opérateurs de terrain sont reconnus et financés par la région et travaillent en collaboration avec les Centres régionaux d’intégration pour créer un réseau de soutien. Leur mission est de fournir des services essentiels, tels que l’apprentissage du français, l’alphabétisation et l’insertion socioprofessionnelle. Pour un parcours d’accueil efficace, il est impératif que ces services soient renforcés et que leur action soit soutenue, afin de garantir une intégration réussie des migrants dans la société. Cette volonté s’est particulièrement développée au sein du Centre d’action interculturelle (CAI), dans divers domaines d’intervention et en mettant l’accent sur la coopération avec les associations issues de l’immigration et sur leur rôle propre. Le Centre propose une offre de services spécifique par le biais de son axe d’accompagnement « Médiation interculturelle et les accompagnateurs en insertion socioprofessionnelle » d’une part, et d’autre part, en renforçant son interaction avec ces opérateurs issus des communautés, tout en les soutenant par le biais de divers projets comme le PTP (Programme de transition professionnelle) ou des nombreuses interpellations portées par le CAI à l’échelle provinciale et régionale avec l’appui de l’ensemble des CRI. Le Centre s’est d’ailleurs toujours préoccupé de ces associations issues de l’immigration et a toujours tenté de les associer aux processus qui favorisent l’intégration, le vivre-ensemble et l’accès aux droits fondamentaux. Il a également mis en œuvre divers outils pour faciliter la prise en compte des politiques de l’accueil, favoriser l’intégration et le vivre-ensemble par le biais de cahiers de charge, de la Charte interculturelle, des motions « Communes hospitalières » et des mémorandums.

* Légende

Ressources à télécharger :

  • Ajouter liens

Jargon, abréviations, sigles et acronymes : 

  • Ajouter liens

Sources :

  • Ajouter liens

Catégories :

Axes stratégiques d’intervention :

☑ Accompagnement
☑ Interpellation
☑ Travail en réseau

Thématiques traversées par l’activité :

Générales :

☑ Citoyenneté
☑ Enseignement / formation / emploi
☑ Juridique / justice
☑ Logement
☑ Mobilité
☑ Santé

Spécifiques :

☑ Intégration
☑ Interculturalité
☑ Lutte contre les discriminations
☑ Lutte contre le racisme