Systématisation d’expériences du CAI

Comment pratiquons-nous l’interculturalité ?
En 2020, le CAI s’est penché sur ses propres pratiques interculturelles à travers la méthode de systématisation d’expérience.

Ce travail mené par Cécile Imberechts nous a fait replonger dans l’histoire du CAI depuis sa création jusqu’à aujourd’hui pour tirer les apprentissages des pratiques professionnelles qui fonctionnent. A partir de ce socle commun, l’enjeu était alors d’identifier des points de vigilance pour pérenniser l’approche interculturelle dans nos métiers au quotidien.
Il ne s’agit pas maintenant de vous présenter les résultats mais plutôt de mettre en lumière les bénéfices de ce genre de démarche pour une structure ou une équipe. Les travailleurs du CAI et la formatrice vous livrent aujourd’hui leur récit et leur point de vue sur leur expérience vécue.

Une brochure a été réalisée et présente la synthèse de la démarche et des réflexions de l’équipe.
Une vidéo nous réexplique le contexte et nous offre quelques témoignages de collègues ayant participé à la démarche.
Une présentation publique a eu lieu ce 28 mai sur Zoom : découvrez-là dès maintenant sur la chaîne Youtube du CAI.

Une association se crée et se développe, elle évolue, elle est bousculée par l’environnement, mais sa force est de garder son cap. Les fondateurs de notre ASBL lui ont donné une intention, des perspectives à l’horizon de 2000. Agréée comme centre régional, ses responsables lui ont élaboré un positionnement fort et un sens dans l’agir de la transformation de la société en société plus interculturelle. 20 ans plus tard, il était évident qu’il fallait laisser des traces de ce parcours. Cette expérience de systématisation vécue avec l’équipe actuelle nous a permis de passer des paroles aux actes. Elle n’aurait pu être vécue sans l’animation étroite de Cécile Imbrechts qui a révélé tout son savoir-faire dans ce domaine, ni sans la volonté, la ténacité et l’expérience de Liliana Gomez qui nous en a créé le fil rouge du début à la fin. Elle pourra être fière du travail accompli au moment de sa prise de retraite après 15 ans d’appui dans la fondation de l’interculturalité du CAI. Merci à l’équipe pour sa confiance et sa créativité, merci à Cécile pour ce rapport et un merci tout particulier à Liliana sans qui cette riche expérience n’aurait pas été vécue. Le « rapport » que vous avez entre les mains doit être lu comme une histoire, regardé comme des images, ressenti comme des émotions multiples. Les souvenirs, valeurs, expériences, apprentissages, partages qui ont traversé ces journées sont le fruit de la production d’une équipe à un moment donné mais sont pour moi le juste reflet de l’identité et de la richesse de notre association.

 




Rapports d’activités

 

Pour connaître les réalisations, les projets, et les prises de position du CAI, consultez le rapport d’activités 2024

 

Consulter les rapports d’activités précédents :

> Rapport d’activités 2023
> Rapport d’activités 2022
> Rapport d’activités 2021
> Rapport d’activités 2020
> Rapport d’activités 2019

Les rapports des années précédentes sont consultables à la demande : communication@cainamur.be

 




Histoire du Centre


Création du Centre socioculturel des immigrés de la province de Namur et évolution vers le Centre d’action interculturelle, Centre régional d’intégration de la province de Namur

L’organisation de l’accueil des premiers arrivants à Namur

Afin d’accueillir au mieux ces populations de premiers arrivants, la Province a mis en place un dispositif spécifique. Ce dernier se concentre sur la gestion des permis de travail et la coordination assurée par Monsieur Bisciari (essentiellement des hommes), la Province dispose alors d’un service qui s’occupe des permis de travail dont la coordination est assurée par Monsieur Bisciari. Celui-ci s’occupe de la gestion des demandes des entreprises (comme les carrières de Lustin, Namèche, Gembloux,…) concernant la main-d’œuvre et la mise à disposition de celle-ci via les immigrés marocains et turcs. Ce service prend fin en même temps que l’arrêt de l’immigration, à partir de 1974.
On retrouve également un Centre des immigrés (aujourd’hui devenu Centre des immigrés Namur-Luxembourg asbl), dont l’activité porte sur l’accompagnement et les démarches essentiellement liées au séjour des migrants et au permis de travail. Ce centre a été mis en place à partir de l’Eglise Catholique, avec l’Abbé Strowjas. Il s’occupe de l’ensemble de la population immigrée à Namur. À l’époque, 680 personnes turques et un peu moins de personnes marocaines vivent à Namur.
Fin des années ’60, à l’initiative du Centre des immigrés, se crée un comité international de concertation d’immigrés regroupant des jeunes de diverses origines et vivant dans la région namuroise (polonais, italiens, espagnols, portugais, turcs, yougoslaves et albanais).
Début des années ’70, une première initiative, issue de l’immigration, organisée et soutenue par la Communauté française voit le jour : le Centre d’action sociale italien et son université ouvrière (CASIT-UO). Elle œuvrera à Namur puis à Andenne et Namèche jusque dans les années ’80. Dans la Basse-Sambre, les mêmes années, naît également le Centre d’animation italien (devenu « interculturel » par la suite) de Basse-Sambre (CAIBS).
Fin ’70 et début ’80, les organisations syndicales développent dans la région namuroise des actions spécifiques vis-à-vis des migrants. Et finalement, les premières associations d’immigrants turcs et marocains voient le jour fin des années ’80.
On peut donc se rendre compte que peu d’infrastructures ont été mises sur pied pour contribuer à une intégration réellement humaine. Les aides spontanées n’étaient pas formalisées et étaient dans un premier temps assurées par des représentants de l’Eglise et des citoyens engagés. Ce n’est que petit à petit que l’Etat a mis en place des aides spécifiques. Il faudra attendre presque vingt ans pour qu’une véritable politique migratoire se mette en place. À ses débuts, elle est d’ailleurs assez balbutiante.
L’ancêtre du CAI est une des premières infrastructures créées à Namur, soutenue politiquement et ayant pour préoccupation les personnes étrangères et d’origine étrangère.

La création du CAI – Centre d’action interculturelle de la province de Namur

La création du CAI ne date pas d’hier. Auparavant, ce centre s’appelait le « Centre socioculturel des immigrés de la province de Namur ». Il a vu le jour en 1982.
Michel Villan, à l’initiative de la création du Centre, en est le premier directeur. Le Centre socioculturel est le résultat d’une étude réalisée en 1981 par la commission namuroise « pauvreté » de la Fondation Roi Baudouin. Elle faisait apparaître la réalité démographique et socioculturelle de l’immigration d’une part, et d’autre part, l’absence de structure spécialisée œuvrant pour l’intégration des personnes immigrées.
La mise en place du Centre socioculturel a été précédée d’une large consultation des représentants des associations d’immigrés et des organisations belges (syndicats et mouvements d’éducation permanente). S’en est suivie l’organisation d’une concertation visant à sensibiliser les pouvoirs publics afin qu’ils collaborent à la création du Centre. C’est ainsi que se crée en 1983 le Centre Socioculturel des Immigrés de la province de Namur (CSCIN) grâce à différents partenaires : la Province de Namur, les villes de Namur, Andenne et Sambreville, les organisations syndicales (CSC et FGTB), les mouvements d’éducation permanente et des associations issues de l’immigration italienne, turque, marocaine, etc.

Le centre socioculturel se dotera de deux missions principales :

  1. Créer et veiller au fonctionnement d’un centre d’information et de documentation sur l’immigration ;
  2. Constituer un lieu de rencontre et de concertation des initiatives en matière d’intégration et de promotion sociale et culturelle. : créer et veiller au fonctionnement d’un centre d’information et de documentation sur l’immigration ; constituer un lieu de rencontre et de concertation des initiatives en matière d’intégration et de promotion sociale et culturelle.

Dès le départ, la Communauté française (via un subside de fonctionnement) et la Région Wallonne (via des aides à l’emploi) soutiennent le projet. La Province de Namur ainsi que les villes d’Andenne, Sambreville et Namur, quant à elles, mettent des locaux à disposition.
La philosophie du Centre est d’élargir la dimension culturelle des immigrés à d’autres domaines que le folklore et la cuisine. Une ouverture est donnée à la musique, au cinéma, au théâtre, aux arts plastiques, mais aussi à la connaissance du contexte socio-économique et socio-politique des pays d’accueil et d’origine.
Les premières activités du Centre relèvent essentiellement de la première ligne. Afin de mobiliser les personnes issues de l’immigration pour qu’elles soient partie prenante du projet, le Centre organise la formation d’animateurs en milieu immigré. En effet, comme les associations de migrants sont alors peu structurées, on pense à leur mettre à disposition des animateurs formés.
Dès les premières années d’existence du CSCIN, des concertations informelles se mettent en place avec des services analogues à Bruxelles, Liège et Charleroi. Ils développent une stratégie commune pour faire reconnaître l’action spécifique de ces quatre services auprès de la Communauté française. Cette demande est relayée, fin 1989, par le Commissariat Royal à la politique des immigrés.
Finalement, après le passage des compétences de la Communauté Française à la Région Wallonne, le décret aboutit en 1996, reconnaissant les Centres régionaux d’intégration. Le Centre Socioculturel des Immigrés de la province de Namur devient le Centre d’action interculturelle de la province de Namur (CAI). Le décret met alors l’accent sur la seconde ligne, afin de favoriser l’émergence d’associations issues de l’immigration et de les soutenir dans leur création – la première ligne se maintenant uniquement là où il y a une nécessité.
Aujourd’hui, un nouveau décret replace les CRI au cœur de l’accueil des primo-arrivants avec la mise sur pied de bureaux d’accueil.

 





Projet et valeurs

Le CAI participe à un projet de société interculturelle :

• en garantissant un accueil des personnes étrangères et d’origine étrangère qui permet leur intégration, leur autonomie et leur émancipation,
• en faisant davantage respecter leurs droits fondamentaux, en travaillant l’ouverture à la diversité ethnoculturelle dans la société d’accueil.

Pour y arriver, nous veillons à la mise en place d’une politique coordonnée et concertée et développons des stratégies et des modes de travail inspirés de l’action collective.

 

Valeurs fondamentales du CAI

    • Egalité : L’égalité renvoie au principe que toutes les personnes doivent être traitées de la manière, qu’elles possèdent les mêmes droits et sont sou- mises aux mêmes devoirs.
    • Justice : La justice est un principe moral fondé sur la reconnaissance et le respect des droits des personnes qui composent la société. C’est également le pouvoir d’agir pour les faire reconnaître et respecter.
    • Liberté : La liberté est l’état d’une personne ou d’un peuple qui ne subit pas de contraintes, de soumissions, de servitudes exercées par une autre personne ou par un Etat. Elle peut également se définir comme l’autonomie d’une personne douée de raison, la capacité à agir selon sa propre volonté dans la société dans laquelle elle évolue sans pour autant porter atteinte aux droits et libertés des autres.
    • Respect : Le respect renvoie aux considérations positives que l’on peut avoir en- vers une personne ou un groupe de personnes. Il se manifeste par le souci de ne pas porter atteinte à la dignité d’autrui quelques soient son âge, son sexe, son état de santé physique ou mentale, sa condition sociale, sa prétendue race, sa nationalité, sa couleur de peau ou encore ses convictions religieuses ou philosophiques




Mandats


Pour développer des interactions et souligner les spécificités des publics d’origine étrangère, le C.A.I. se joint à d’autres acteurs et participe structurellement à leurs préoccupations.

Au niveau régional

Discri Dispositif de concertation et d’appui aux Centres Régionaux d’Intégration – Le Discri rassemble les Centres Régionaux. Les travailleurs participent aux groupes de travail (PLI, initiatives locales, FLE, citoyenneté, bilan social, dispositif des primo-arrivants, formation, coordination).
SeTIS wallon (Service de Traduction et d’interprétariat social en milieu social) – Le C.A.I. est membre de l’assemblée générale.
CMGV Centre de Médiation des Gens du Voyage et des Roms en Wallonie – La R.W a demandé au C.A.I. d’initier l’association devenue Asbl. Depuis, la directrice du C.A.I. est membre du CA.
Comité d’accompagnement FSE (Fond social européen) – Initié par la Région wallonne rassemblant les centres régionaux. AMIF : le C.A.I. fait partie du comité de pilotage du projet AMIF des Cri introduit par le Cric.
FESEFA (Fédération des Employeurs du Secteur de l’Education Permanente et de la Formation des Adultes asbl) – Le C.A.I. est membre de l’assemblée générale et du conseil d’administration. La directrice représente les centres régionaux au conseil d’administration.
CESW (Conseil Economique et Social de Wallonie) – Le C.AI. est membre effectif au sein de la section « Intégration des personnes étrangères ou d’origine étrangère » de la Commission Action/Intégration sociale du CESW.
CIRÉ (Coordination et Initiatives pour Réfugiés et Étrangers) – Le C.A.I. est membre de l’assemblée générale

Au niveau provincial

Comité d’accompagnement Exigence du Contrat de gestion Province – Il est composé des représentants de la Province et du C.A.I.
CSA (Coordination sida assuétude) – Le C.A.I est membre de l’assemblée générale.
Canal C – Le C.A.I. est membre de l’assemblée générale
CLPS (Centre local de promotion de la santé en Province de Namur) – Le C.A.I. est membre du conseil d’administration.
IBEFE (Instances Bassin Enseignement qualifiant Formation – Emploi) – Le C.A.I. participe aux réunions en tant que membre invité avec voix consultative.
Lire & Ecrire – Le C.A.I. est membre du conseil d’administration.
Infor Jeunes – Le C.A.I. est membre de l’assemblée générale.
Centre Culturel Régional de l’arrondissement de Namur – Le C.A.I. est membre de l’assemblée générale.
Craig (Centre de Recherche en Action publique, Intégration et Gouvernance) – Le C.A.I. est membre de l’assemblée générale.

Au niveau local

Plateformes partenariales du Forem – Le C.A.I. participe à celles de Namur et Sambreville, Andenne et Dinant.
Plans de Cohésion Sociale – Le C.A.I. est membre de droit des comités d’accompagnement et participe à certains groupes de travail. (Namur, Sambreville, Andenne, Gembloux, Viroinval, Florennes, Dinant, Onhaye, Anhée, Beauraing, Couvin, Fosses-la-Ville, Hastière, Houyet, Jemeppe-Sur-Sambre, Mettet, Rochefort, Sombreffe, Somme-Leuze, Philippeville et Ciney).

Namur

Plateforme namuroise du Social de Namur – Le C.A.I. est membre du comité de pilotage pour le secteur éducation/culture/ interculturel.
Alpha 5000 – Le centre fait partie de l’assemblée générale suite à la reprise du secteur « français pour non francophones » du C.A.I.
Relais social urbain namurois – Le C.A.I. est membre de l’assemblée générale.
New (Namur – Europe – Wallonie) – La participation à New permet la mise en relation avec les acteurs notamment du monde du privé.

Sambreville

Crac’s (Centre régional d’Action Culturelle de Sambreville) – Le C.A.I. est membre de l’assemblée générale.