2015 – Radicalisme, stigmatisation et repli : le CAI sensibilise et outille les opérateurs et les citoyens


2015 – Radicalisme, stigmatisation et repli : le CAI sensibilise et outille les opérateurs et les citoyens

Dans le contexte des attentats de Paris et de la crise de l’accueil, le CAI se mobilise sur trois plans : pour déconstruire le discours médiatique anxiogène qui se développe autour d’une supposée invasion massive de réfugiés, contrer la stigmatisation croissante d’une partie de la population, victime d’islamophobie, et prévenir les phénomènes de radicalisation violente. Différentes activités de sensibilisation sont alors mises sur pied.

2015 est une année marquante pour toutes les structures de l’intégration et de l’accueil des personnes primo-arrivantes en Belgique, mais aussi en Europe. Plusieurs éléments de contexte se combinent qui, pour les uns, alimentent la montée de la xénophobie, et plus particulièrement de l’islamophobie, au sein des sociétés occidentales, et pour les autres, génèrent des phénomènes de radicalisation violente chez des jeunes, conduisant parfois à commettre des actes terroristes. Parmi ces éléments, citons la création de l’État islamique en Irak et en Syrie (2014), la crise de l’accueil en Europe (2015) ou les attentats de Paris en janvier et novembre 2015 (Charlie Hebdo, hypermarché Cacher, 13 novembre) revendiqués par l’État islamique.

Dans ce contexte particulier, le CAI développe, dès février 2015, une série d’activités de sensibilisation. Il participe à la promotion et à la diffusion de la pièce Djihad, écrite par Ismaël Saïdi. Cet outil pédagogique est fortement sollicité pour permettre aux professionnels, aux élèves du secondaire supérieur, ainsi qu’aux citoyens de mieux comprendre l’actualité. Elle se joue une première fois à Namur dans les locaux des Abattoirs de Bomel en 2015, puis en 2016, à Sambreville, dans le cadre de la coordination des activités de sensibilisation des élèves du secondaire supérieur et des citoyens pour laquelle le CAI a obtenu des financements PCI (Promotion à la citoyenneté et à l’interculturalité). La présentation de la pièce est souvent suivie d’un débat, qui permet de poursuivre la réflexion avec le public. Au total, ce sont près de 800 citoyens, jeunes et moins jeunes, qui sont ainsi sensibilisés au phénomène de radicalisation chez les jeunes. 

Le Centre répond également aux demandes d’outils pédagogiques d’enseignants qui souhaitent éclairer leurs étudiants sur la crise de l’asile ou les attentats à Paris. 

Il organise à Walcourt, Dinant et Namur des séances d’information à destination des citoyens sur la crise de l’accueil, thème auquel il consacre, dans la foulée, un support pédagogique pour déconstruire les préjugés qui alimentent le discours dominant, évoquant une invasion massive de réfugiés en Belgique. 

Dix jours après les attentats du 13 novembre 2015, le CAI, la Maison de la Laïcité de Namur et les différents représentants des cultes et convictions religieuses et philosophiques se mobilisent pour organiser un rassemblement place du Grognon à Namur. Celui-ci réunit 200 personnes, avec la volonté de condamner fermement les attaques terroristes et d’exprimer sa solidarité avec les victimes, mais aussi de lancer un appel à la société civile et aux décideurs politiques pour réinvestir la lutte contre l’exclusion sociale, la pauvreté, le décrochage scolaire, le racisme et la discrimination, afin d’éviter la radicalisation des jeunes.

De 2015 à 2017, les « Échanges de midi » organisés par le CAI proposent des conférences-débats sur différentes thématiques liées à l’actualité afin de les analyser (Voir Fiche 25 – Échanges de midi). Ces éclairages sont d’autant plus pertinents qu’en 2016 de nouveaux attentats islamistes se produisent à Bruxelles (à la station de métro Maelbeek et à l’aéroport de Zaventem), qui polarisent l’opinion publique sur de la question de l’immigration. Parmi les thèmes abordés lors de ces échanges, on trouve ainsi : 

  • « Djihadisme international : quelles conséquences pour la cohabitation multiculturelle ? » ; 
  • « L’immigration : ce qu’elle rapporte, ce qu’elle coûte » ;
  • « Crise de l’immigration : équilibre ou invasion ? » ;
  • « La montée du racisme dans le discours quotidien » ; 
  • « Moyen-Orient : contexte géostratégique et migrations » ;
  • « Hommes, femmes et enfants réfugiés : entre attraction de l’Europe et fuite de son pays » ;
  • « L’islamophobie : un frein pour l’intégration » ;
  • « Actualités et perspectives de l’immigration en Europe ».

Entre 2017 et 2018, des formations intitulées « Comprendre et réagir face au radicalisme violent » sont organisées par le CAI en province de Namur pour permettre aux professionnels de terrain de comprendre les phénomènes de polarisation sociale et de radicalisation et ainsi mieux accompagner leur public. En parallèle, une publication intitulée  Radicalisme est éditée et diffusée par le centre de ressources du CAI. 

Le CAI participe également aux initiatives de lutte contre la radicalisation violente menées au sein de plusieurs communes de la province de Namur. Notamment, en collaborant avec différents référents « radicalisme » lors d’évènements organisés par les communes elles-mêmes. 

Les accompagnateurs interculturels de première ligne sont également sensibilisés au phénomène, pour être en mesure de détecter de potentielles situations à risque dans le public qu’il accompagne.

Aujourd’hui, la thématique de la radicalisation violente traitée par le CAI depuis plusieurs années prend aussi en considération la montée des idées d’extrême droite dans la population et le développement de certains groupes et partis politiques appartenant à cette tendance en Wallonie (ex. Nation ou Chez Nous). Le Centre a ainsi rejoint, depuis 2023, différentes initiatives antifascistes comme la « Coalition 8 mai » ou encore « Nuit blanche contre liste Noire ».

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Spécifiques :

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☑ Interculturalité
☑ Lutte contre les discriminations
☑ Lutte contre le racisme

 





2006 – « Les échanges de midi autour de l’interculturel »


2006 – « Les échanges de midi autour de l’interculturel »

« Les échanges de midi autour de l’interculturel », dont la première édition est organisée en 2006, sont des cycles de conférences, sur des thématiques touchant les réalités de personnes issues de l’immigration. Organisées principalement à Namur, elles poursuivent comme objectifs de sensibiliser des professionnels et citoyens désireux d’enrichir leurs connaissances sur l’immigration dans toutes ses dimensions et de développer leur esprit critique. En effet, la diversité d’origines, de langues et de codes culturels auxquels ils peuvent être confrontés sont souvent source d’incompréhension, de malaise et de frustration, voire de conflits. Dans certains cas, cela se traduit par un repli sur soi et par un renforcement des représentations négatives à l’égard des étrangers.

Le CAI n’invente pas le concept en 2006. Déjà dans les années 1990, un cycle de conférences intitulé «Santé et cultures» avait été organisé afin d’amener les participants à une réflexion sur l’aspect culturel dans l’accès à la santé. Y étaient notamment abordés : la Sécurité sociale et l’immigration, la perception du corps médical par les personnes de différentes ethnies, la santé mentale, la santé chez les femmes, la santé et l’Islam, les soins à domicile, le troisième âge ou encore la mort.

En 2006, commence la programmation d’un cycle de rencontres intitulé « Les échanges de midi » son objectif est de fournir des outils et des clés d’information sur des aspects culturels, sociaux et historiques liés aux populations issues de l’immigration, de contribuer à la compréhension des réalités et des cultures des personnes d’origine étrangère, afin de lever des représentations faussées et de créer des synergies entre les acteurs du terrain autour de la dimension interculturelle. D’abord organisées à Namur, Gembloux, Sambreville (entre 2013 et 2016, en collaboration avec le PCS) et Andenne, ces conférences-rencontres se concentrent, au fil des années, à Namur même. 

Ces échanges sont modulés en trois temps : d’abord, une rencontre conviviale entre les participants autour d’un repas, suivie de la présentation du sujet du jour par un intervenant, expert en la matière, puis par une séance de questions-réponses. Le tout en un temps limité au temps de midi (de 12h à 14h30), permettant ainsi aux participants de ne pas empiéter sur leur temps de travail.

La dernière édition des « échanges de midi » se déroule en 2019. Par la suite, le CAI proposera plutôt des matinées thématiques, intégrées directement dans le catalogue de formations. Ces demi-journées de formation visent à permettre aux opérateurs, ainsi qu’à toute personne intéressée, d’accéder à différents sujets thématiques liés à l’interculturalité. Comme « Les échanges de midi », il s’agit d’un espace de dialogue et d’échanges dans lequel les exposés des intervenants sont enrichis par les expériences et les connaissances des participants.

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Introduction à l’approche interculturelle pour accueillir le public étranger ou d’origine étrangère en situation de grande Précarité 


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1996 – Début de la formation à la médiation interculturelle en milieu hospitalier

1996 – Début de la formation à la médiation interculturelle en milieu hospitalier

Dès la journée d’étude intitulée « Les femmes immigrées en rupture avec leur milieu », en 1994, il apparaît essentiel de former des personnes d’origine étrangère pouvant servir de relais entre leur communauté et les interlocuteurs de différents services publics (écoles, services de protection de la jeunesse, administrations, etc.) (Voir Fiche 12). Cette réflexion s’approfondit par la suite, notamment pour répondre à des besoins s’exprimant dans le secteur hospitalier. À l’issue d’une conférence interministérielle est lancé un projet de médiation interculturelle à destination des hôpitaux. Le Centre socioculturel des immigrés de Namur (CSCIN, futur CAI) s’appuie sur ce projet financé par la ministre de la Santé, Magda de Galan, pour développer son action et son expertise en médiation interculturelle dans ce cadre. Il participe à la coordination de ce projet en prenant notamment en charge la question de la formation qui l’accompagne. La médiation interculturelle en milieu hospitalier permet d’atténuer les tensions entre patients et professionnels de la santé qui pourraient résulter d’incompréhensions liées de la barrière de la langue ou à la méconnaissance des valeurs et habitudes culturelles de chacun, mais aussi de mieux aiguiller des personnes peu au fait du fonctionnement administratif en Belgique.

Cette formation est développée dans la suite de la Conférence interministérielle à la politique de l’immigration organisée le 12 mars 1996 qui réunit tous les ministres (fédéraux, communautaires et régionaux) compétents en la matière. Le Centre pour l’égalité des chances (CECLR, futur Unia) en prépare l’agenda et y présente un rapport, ainsi que des recommandations aux pouvoirs publics. Parmi celles-ci figure ainsi la proposition de soutenir la création de dispositifs de médiation interculturelle dans les hôpitaux afin de lutter contre le problème de surconsommation des soins médicaux. Cette proposition rejoint les conclusions d’une recherche que l’ASBL liégeoise Résonnances avait réalisée précédemment sur l’interculturalité et les soins de santé. La conférence interministérielle reconnaît que pour faciliter l’accès aux soins de santé, il est nécessaire d’améliorer la communication entre les associations issues de l’immigration, les familles et les professionnels de la santé. Cela passe par une meilleure compréhension de la culture, des codes et des valeurs de chacun. Aussi, la ministre des Affaires sociales, Magda De Galan, présente-t-elle, lors de la conférence, un projet visant à la mise en place d’expériences de médiation interculturelle en milieu hospitalier, de manière à aboutir, dès 1998, à une solution structurelle en la matière.

Le projet est lancé et sa coordination est confiée au CSCIN et à l’ASBL Résonnances. Il se déploie à Bruxelles, Namur, La Louvière, Charleroi et Liège et s’accompagne d’une offre de formation. Le CSCIN est plus spécifiquement chargé d’organiser cette dernière et d’assurer la supervision des médiateurs et médiatrices interculturelles dans les hôpitaux.

Le Centre dispose déjà d’une expérience certaine en matière de médiation interculturelle. En effet, dès 1994, dans le cadre d’un projet FIPI (Fonds d’impulsion à la politique des immigrés), il a engagé une médiatrice interculturelle de terrain qui œuvre alors essentiellement dans les quartiers de Namur.

Le Centre encourage l’engagement et la formation de personnel socio-administratif « culturellement » compétent : c’est-à-dire d’un personnel capable de s’adapter à un public multiculturel en tenant compte de ses références culturelles. Des problèmes de communication se posent dans de nombreuses interactions sociales, qui peuvent concerner les relations entre l’école et les parents face à l’échec scolaire, l’accueil dans les administrations publiques et les relations entre patients et professionnels dans les hôpitaux, voire la communication avec les services socio-judiciaires. Le Centre soutient que ces problèmes peuvent être résolus en grande partie par l’engagement de Belges d’origine étrangère qui connaissent de manière empirique leur culture, mais aussi par la formation à la communication interculturelle du personnel déjà en place dans diverses structures. Cette aide permet souvent de décharger la famille immédiate (souvent les enfants) de ce rôle d’intermédiaire, parfois pesant, permettant aussi un traitement plus confidentiel de certaines situations.

À partir de 1997, des services de médiation interculturelle seront progressivement mis sur pied au CHR de Namur et dans les administrations communales de Namur et de Sambreville.  Le Centre y contribuera en mettant un médiateur interculturel à disposition de la Ville de Namur pendant un an avant que son service ne s’autonomise en 1998. De même en 2001, il affectera un de ses médiateurs à la cellule de médiation interculturelle nouvellement créée au sein de la commune de Sambreville, [un service précieux quand on sait que la commune compte alors quelques quarante et une nationalités sur son territoire]. 

La réflexion autour de la médiation interculturelle restera prégnante au sein du Centre (devenu entretemps CAI), qui participera en 2003 à un échange transnational, à Almeria en Espagne, autour de cette question dans le cadre du projet ALAMEDA. En 2007, le CAI consacre même le numéro de mai de son magazine Coaxions au thème : « La Médiation interculturelle : entre approche conceptuelle et pratique professionnelle ». C’est l’occasion de revenir sur l’histoire et les fonctions de cette pratique, de mieux comprendre le métier de médiateur interculturel, son champ d’action et la nature de ses interventions, de dresser un état des lieux et quelques recommandations, en plus de lister les services de médiation interculturelle existants en province de Namur.

Dans les années qui suivent, de nouvelles mesures décrétales bousculeront un peu la pratique. Dans le cadre/la suite du décret de 2009, et grâce à un financement européen (FEI), le CAI engagera ainsi un premier travailleur responsable du Bureau d’accueil des primo-arrivants : la fonction de « médiation interculturelle » sera alors redéfinie sous l’appellation d’« accompagnement interculturel ».

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1995 – Formation d’intervenants sociaux à la « relation interculturelle »


1995 – Formation d’intervenants sociaux à la « relation interculturelle »

À partir de 1995, le Centre (CSCIN, puis CAI) systématise son offre d’accompagnement à la relation interculturelle auprès de divers intervenants amenés à côtoyer des personnes d’origines étrangères (personnel des administrations publiques, de la santé, travailleurs sociaux, travailleurs du monde associatif, etc.) (Voir Fiche 12). Du coaching et des formations sont proposés et ajustés en fonction des publics. Cet accompagnement permet aux professionnels de mieux intégrer les enjeux de l’interculturalité dans leurs pratiques et d’enrichir leurs compétences en les sensibilisant à la diversité des cultures. Il permet ainsi d’améliorer la compréhension et la gestion des différences culturelles pour mieux dépasser les barrières existantes. Ces formations continuent d’évoluer jusqu’à aujourd’hui, en s’adaptant aux besoins du terrain, tout en conservant l’objectif initial de favoriser la qualité de la rencontre et du dialogue interculturel.

Jusqu’en 1994, le CSCIN travaille principalement à réunir des données et des connaissances sur l’immigration, à l’exemple de la recherche statistique de Bernard Debacker, intitulée La population immigrée en province de Namur. Le travail de médiation réalisé entre les familles immigrées et les différents services et institutions permet d’étoffer ces connaissances et de valider sur le terrain l’expertise acquise par l’équipe. Fort de ces compétences, le Centre étend progressivement son action, en proposant un accompagnement ciblé, puis des formations pour aider les services et institutions à mieux intégrer les enjeux interculturels dans leurs pratiques.

Cette offre de formation est d’abord proposée au cas par cas, puis structurée pour répondre aux besoins spécifiques de services sociaux, hospitaliers, éducatifs et judiciaires. Cette dynamique est renforcée après les Assises de l’Intégration (1994 ?) qui consacrent cette mission de formation. Elle rencontre d’abord l’intérêt des services provinciaux, entre autres des services de santé mentale de la Province et de l’Observatoire de la Santé. Par la suite, d’autres institutions sollicitent, ponctuellement ou régulièrement, le CAI pour des formations ou du coaching, à l’exemple de l’École de soins infirmiers Sainte-Elisabeth de Namur et de l’École normale de Champion où le CAI présente des conférences  dans le cadre des cours réguliers à destination des futurs infirmiers ou enseignants.

La Communauté française soutient aussi cette démarche. À son initiative, une formation de formateurs à la relation interculturelle est proposée au Centre socioculturel des immigrés de Namur (futur CAI), mais aussi au Centre bruxellois d’Action interculturelle (CBAI) et au sein de l’ASBL liégeoise Résonnances. L’objectif est d’intégrer l’approche de la psychologue française Margalit Cohen-Emerique, spécialiste des questions d’interculturalité, dans les formations à destination des travailleurs sociaux et culturels en Belgique francophone. Celle-ci est notamment à l’origine de la « méthode des incidents critiques » basée sur l’analyse des chocs culturels et qui vise à atteindre un certain degré de neutralité culturelle chez les intervenants, de manière à favoriser le dialogue interculturel et la résolution des conflits.

Parallèlement, une recherche-action, financée par le ministre de l’Éducation Philippe Mahoux, est menée par Ahmed Ahkim sur le thème « Les parents immigrés et l’école », où il tente d’introduire de la complexité dans la compréhension des phénomènes interculturels vécus dans le milieu scolaire. L’expertise du CAI s’approfondit aussi avec la pratique de terrain.

Les demandes d’information et d’accompagnement des intervenants sociaux, éducatifs et médicaux adressées au Centre se multiplient, ce qui conduit le CAI à mettre en place des modules de formation, seul ou en partenariat. 

De 1995 à 1999, le module de « Formation à la relation interculturelle » a beaucoup de succès. Face à cet engouement, des formations sectorielles spécifiques sont organisées en partenariat avec l’École des Cadres de la Province de Namur (« Formation PISQ » [Petites infrastructures de quartier], à la demande de la Région wallonne) ou la Ville de Namur (« Formation d’animateurs de quartier », pour les quartiers des Balances et Plomcot). À la demande du ministère de la Santé, une « Formation à la médiation interculturelle » est également organisée dans un partenariat renouvelé avec l’École des Cadres de la Province de Namur, avec pour objectif de former la première génération de médiateurs et médiatrices pour les hôpitaux francophones.

Ces diverses formations sont organisées au sein de différentes institutions et à l’attention de différents intervenants et futurs intervenants : élèves des écoles d’infirmières et écoles normales, animateurs, formateurs des CEFA-Namur (Centre d’éducation et de formation en alternance), régies de quartiers, personnel des administrations publiques, personnel médico-social de la Province, etc.

Parmi les questions abordées lors de ces formations, on peut citer : les réalités interculturelles, la notion d’identité personnelle en fonction de sa culture propre, les systèmes de référence de l’autre, la négociation interculturelle, etc.

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1985 –  Formation d’animateurs en milieu immigré


1985 –  Formation d’animateurs en milieu immigré

Différents cycles de formation complémentaires sont organisés par le Centre pour permettre aux animateurs d’origines étrangère travaillant en milieu immigré d’élaborer des projets d’animation sur la base de techniques diverses. C’est le début d’un axe de travail important pour le Centre.

Cette formation est organisée en collaboration avec l’ASBL ATAC (Association Travail-Amitié-Culture – service formation de la FGTB Namur). 

Le premier cycle aborde les thèmes suivants : 

  • L’analyse et la construction de l’histoire de l’immigration au travers des histoires individuelles. 
  • L’insertion sociale, culturelle et politique des immigrés, aujourd’hui dans la société d’accueil.
  • Les éléments de synthèse pour une photographie de l’immigration et son devenir. 
  • L’analyse de stéréotypes, leurs origines et leurs significations. 
  • Le rôle social et la communication, analyse de la communication par le jeu de rôles. 
  • Comment construire un projet d’animation à partir de cultures différentes ? Pistes d’action. 

Le second cycle permet, quant à lui, d’aborder des domaines plus spécifiques de l’animation. Il propose une introduction aux techniques d’animation et d’affiner les connaissances dans certains domaines tels que : la scolarisation et l’insertion socioprofessionnelle des jeunes migrants ; l’insertion sociale, culturelle et politique du migrant ; le développement de la personnalité ou l’élaboration d’un projet d’animation. Le troisième cycle approfondit certains points traités lors des deux premiers cycles.

Par la suite, cette formation évoluera vers une formation à la relation interculturelle et en développement de projets interculturels (à partir de 1995). Celle-ci ne s’adresse alors plus spécifiquement aux animateurs d’origine étrangère, mais plus largement aux intervenants sociaux de la société d’accueil. 

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