2006 – Interpellation du monde politique et sensibilisation des étrangers à aller voter


2006 – Interpellation du monde politique et sensibilisation des étrangers à aller voter

En octobre 2006 se déroulent les premières élections communales ouvertes aux étrangers (non européens) résidant depuis plus de cinq ans de manière interrompue en Belgique. Dans ce contexte, le CAI mène, en collaboration avec l’ensemble des Centres régionaux d’intégration (CRI), une campagne de sensibilisation à l’adresse des étrangers concernés par l’exercice de ce nouveau droit démocratique. 

Parallèlement, le Centre publie et diffuse un recueil d’expression et une interpellation politique élaborés de manière collaborative avec des habitants et associations de quartier, pour faire entendre leur voix et leurs revendications tant auprès des élus que du large public.

Les élections communales de 2006 marquent une étape importante en matière de progrès démocratique en Belgique, car elles concrétisent une revendication portée de longue date : celle de l’accès des étrangers au droit de vote. 

Le CAI s’investit dans plusieurs projets dans le cadre de la campagne électorale. Au sein d’un travail inter-centres coordonné par la FéCRI[1], il participe à l’élaboration des supports de la campagne « Belge ou étranger, je suis citoyen » : brochure, passeport de l’électeur, affiche, spots télévisés et radio. Le CAI s’occupe ensuite de la  auprès de personnes relais avec pour objectif d’informer le public sur les enjeux généraux du scrutin communal, mais surtout d’encourager les étrangers non européens, autorisés à voter pour la première fois à ce type d’élection à s’inscrire sur la liste des électeurs.

Le CAI réalise également l’outil de mobilisation « À nous la parole ». Conçu comme un cahier d’expression, ce projet vise à sensibiliser au droit de vote et à permettre à des publics fragilisés, issus principalement des quartiers sociaux, de s’exprimer et à transmettre leurs témoignages aux représentants politiques locaux. Il récolte la parole d’hommes et de femmes de toute origine, de tout âge et de tout horizon qui expriment leurs difficultés et leurs souhaits.  

Dans le prolongement de ce projet, le CAI coordonne une rencontre-débat avec les représentants des partis démocratiques de Namur. Il réunit les associations actives dans le secteur social, les associations d’immigrés et le public ayant collaboré au projet « À nous la parole » dans le hall polyvalent du quartier de Plomcot, à Namur, pour échanger à partir du contenu du cahier d’expression. Ce processus encourage une approche démocratique et participative de la société avec les décideurs.

Après les élections locales d’octobre 2006, le CAI s’attèle à la rédaction d’un cahier des charges à destination des mandataires locaux. Ce mémorandum entend encourager une politique locale respectueuse des droits de la diversité, initier, en début de mandat, un processus de concertation et proposer des actions très concrètes à mener sur le terrain. Ce cahier des charges, élaboré collectivement, est le premier mémorandum du CAI pour relayer les besoins spécifiques du public immigré auprès des politiques locaux. Intitulé « Pour une ville respectueuse des droits et de la diversité », il s’adresse à la fois aux villes et communes, mais aussi à la Province. Il est présenté publiquement fin 2007, lors d’un séminaire réunissant plus de 70 acteurs invités à poser ensemble les jalons des futurs Plans locaux d’intégration (PLI) et à dresser des constats globaux en province de Namur.

Depuis, le centre n’a cessé de poursuivre cette démarche en réalisant plusieurs mémorandums avec le secteur. En effet, depuis 2006, avec la rédaction de la publication « Pour une ville respectueuse des droits et de la diversité », une tradition d’interpellation s’est instaurée au sein du CAI pour conscientiser les représentants politiques locaux (communaux et provinciaux) aux besoins spécifiques des personnes en matière d’accès aux droits fondamentaux. Dans les années qui suivent, plusieurs publications, sous forme de mémorandums, sont rédigées avec le réseau de partenaires et les personnes elles-mêmes, à destination des candidats politiques dans le cadre des élections communales et provinciales. Elles sont des outils incontournables pour favoriser une articulation cohérente et pertinente entre les plans de cohésion sociale et les plans locaux d’intégration, conformément aux exigences de la Région wallonne vis-à-vis des Centres régionaux d’intégration.

Sont également organisés des campagnes de sensibilisation communes avec l’ensemble des CRI ou encore des conférences et des salons d’outils pédagogiques, etc.

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Sources :

  • [1] Fédération des Centres Régionaux pour l’Intégration des personnes étrangères ou d’origine étrangère en Région Wallonne.

Catégories :

Axes stratégiques d’intervention :

☑ Accompagnement
☑ Interpellation
☑ Travail en réseau

Thématiques traversées par l’activité :

Générales :

☑ Citoyenneté
☑ Enseignement / formation / emploi
☑ Juridique / justice
☑ Logement
☑ Mobilité
☑ Santé

Spécifiques :

☑ Intégration
☑ Interculturalité
☑ Lutte contre les discriminations
☑ Lutte contre le racisme

 





1997 – Inhumation des personnes musulmanes


1997 – Inhumation des personnes musulmanes

À la demande des centres cultuels de Namur pointant l’absence de lieux d’inhumation adaptés aux préceptes de l’Islam, le CSCIN organise un groupe de travail spécifique pour analyser la situation sur les entités de Namur, Andenne et Sambreville. Le premier objectif est de faire le point sur les principes religieux régissant l’inhumation des personnes musulmanes, avant d’envisager les démarches nécessaires à leur prise en compte. Le second vise à permettre aux responsables des administrations communales et des associations culturelles islamiques de parvenir à un consensus sur la question.

La question de l’inhumation rituelle des personnes musulmanes se pose encore à la fin des années 1990. Mais un événement dramatique accélère sa prise en charge. En 1996, l’assassinat de la petite Loubna Ben Aïssa suscite l’émoi général au sein de la population belge, mais son corps doit être rapatrié au Maroc pour y être inhumé dans le respect du rite funéraire islamique. Au sein de la société belge, une réflexion s’engage alors sur les possibilités d’inhumation des défunts musulmans sur le territoire national. À Namur, la communauté musulmane interpelle le CSCIN (futur CAI) à cet effet, qui, dès 1997, met en place une dynamique de concertation, dont l’objectif est d’analyser les besoins et les modalités pouvant favoriser la création de parcelles adaptées. Un groupe de travail spécifique est mis en place pour analyser la situation sur les entités de Namur, Andenne et Sambreville. Son premier objectif est de faire le point sur les principes religieux régissant l’inhumation des personnes musulmanes, avant d’envisager les démarches nécessaires à leur prise en compte. Il vise ensuite à permettre aux responsables des administrations communales et des associations cultuelles islamiques de parvenir à un consensus sur la question.

Plusieurs règles du culte musulman entrent en effet en contradiction avec les éléments réglementaires des cimetières communaux : ainsi en est-il de la manière d’inhumer le corps du défunt – à même la terre dans l’Islam, dans un cercueil en Belgique –, de l’autorisation d’enterrer un fœtus – après quatre mois de grossesse chez les musulmans, après six mois en Belgique –, de la durée d’occupation de l’emplacement funéraire – illimitée dans la religion musulmane, limitée entre 5 et 100 ans en fonction du type de concession en Belgique. En outre, la loi belge interdit la création de cimetières privés à destination exclusive d’une communauté religieuse particulière. 

En province de Namur, aucun cimetière communal ne prévoit à l’époque d’aménagement pour enterrer les personnes de confession musulmane. Le CSCIN enclenche ainsi un processus de réflexion et de médiation réunissant la Ville de Namur, la Ville d’Andenne et les trois mosquées namuroises, soit les centres islamiques turc et albanais et le Centre islamique et culturel de Namur (marocain). Le groupe ainsi constitué s’adjoint le conseil de deux experts issus du Centre islamique de Bruxelles et du Centre pour l’égalité des chances. Une série de conditions régissant l’inhumation des personnes musulmanes doivent faire l’objet de compromis [Lesquels ?], mais certaines sont mises en place, comme l’alignement des sépultures vers la Mecque [la seule?].

Dans la décennie qui suit plusieurs parcelles spécifiques sont inaugurées. En 1999, le Collège communal d’Andenne décide de créer un espace d’inhumation dédié au culte musulman à titre expérimental, tout en restant dans le cadre de la loi et sans porter atteinte au caractère public, laïc et régulier des cimetières communaux. En 2004 et 2007, de nouveaux espaces de ce type sont respectivement créés à Sambreville et à Namur. 

D’autres exemples de soutien à la communauté musulmane

La Belgique est le premier pays européen à reconnaître le culte islamique en 1974, ouvrant droit à son financement au même titre que les autres religions reconnues. Le souci étant que la religion musulmane ne possède pas de structure hiérarchisée et incontestée, ce qui complique son application pleine et entière. Ce n’est que vingt ans plus tard, qu’un Exécutif des musulmans provisoire est officiellement reconnu comme interlocuteur officiel de l’État, qui devient définitif après l’élection de son assemblée fin 1998. En 1999, un arrêté royal fait de l’Exécutif des musulmans de Belgique (EMB) l’organe représentatif officiel du culte islamique, ce qui permet la pleine exécution de la loi de 1974 et favorise enfin l’égalité de traitement entre les cultes. La reconnaissance et le financement des mosquées deviennent, par ailleurs, une compétence régionale en 2002.

L’Exécutif des musulmans n’est pas une autorité morale, mais bien un organe chargé de s’occuper de la gestion pratique du culte. Quand ce dernier lance une campagne de formation des ministres du culte [quand ?], le CAI propose un nouvel accompagnement ciblé. Il met alors en place un module de formation pour que les mosquées intéressées puissent constituer un dossier de demande de reconnaissance. 

De manière complémentaire, le CAI appuie aussi la création d’abattoirs temporaires à l’occasion de la fête du sacrifice [quand et où ?]. Cependant, cette initiative ne survit pas aux normes européennes en matière d’abatage.

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Axes stratégiques d’intervention :

☑ Accompagnement
☑ Interpellation
☑ Travail en réseau

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Générales :

☑ Citoyenneté
☑ Enseignement / formation / emploi
☑ Juridique / justice
☑ Logement
☑ Mobilité
☑ Santé

Spécifiques :

☑ Intégration
☑ Interculturalité
☑ Lutte contre les discriminations
☑ Lutte contre le racisme

 





Colloque – 40 ans du CAI

Documents à télécharger

Le CAI et les intervenants souhaitaient partager avec vous quelques documents.  D’autres fichiers peuvent s’ajouter après le colloque. N’hésitez pas à nous contacter pour toute demande : info@cainamur.be

 

 

 

18 avril 2025

9h00 - 15h30

Ouvert à toutes et tous

La Bourse (Place d'Armes 1 - 5000 Namur)

Programme de la journée

9h00 – 9h15 : Accueil des participants
9h15 – 9h25 : Introduction
9h25 – 11h00 : « L’impact/le rôle des corps intermédiaires dans le changement sociétal »

  • Analyse du rôle historique des corps intermédiaires dans l’évolution des sociétés occidentales.
  • Discussion sur les paradoxes de l’associatif : entre transformation sociale et contraintes financières.
  • Échanges sur les dynamiques actuelles et les défis à relever pour réenchanter l’engagement associatif.

Intervention conjointe de
Thierry Dock,
Maître de conférences à l’UCLouvain (FOPES et Ecole des Sciences du Travail)
Professeur dans le Master en ingénierie et action sociale à La Haute École de Namur-Liège-Luxembourg (Namur) et à la Haute École Louvain-en-Hainaut (Louvain-la-Neuve)
et
Bruno Frère
Philosophe, sociologue, directeur de recherches au Fonds de la recherche scientifique (FNRS), directeur du laboratoire Pragmapolis et professeur à l’Université de Liège.

11h00 – 11h15 : Pause café

11h15 – 12h30 : « Interpellation politique : cartographie des acteurs et rôles clés »

• Présentation des différents acteurs et de leurs rôles dans l’interpellation politique.
• Discussion sur les synergies possibles entre les différents corps intermédiaires.
• Échanges sur les défis et les opportunités pour une action commune plus efficace.

Intervenant.e.s :

  • Emilie de Liamchine (CAI) : Le rôle des Centres régionaux à travers les plateformes locales, provinciales et régionales.
  • Muriel Wiliquet (COFI) : Le rôle des fédérations sectorielles et d’employeurs.
  • Nathalie Delbrassinne du CESE (Conseil économique, social et environnemental) : Le rôle du CESE et ses sections Action sociale et intégration Lieu de co-construction et de concertation.
  • Elise Lay (UNIPSO) sous réserve : Le paysage des fédérations du secteur non- marchand.
  • Isabelle Meerhaeghe (CSC) sous réserve et Sébastien Carboni (FGTB) : Le rôle des syndicats dans la concertation, la négociation et la revendication

12h30 – 13h30 : Pause repas
13h30 – 15h00 :  » Faire bouger les lignes politiques ensemble ?  » 
Charte associative et concertation inscrite dans la DPR
Discussion – échanges au départ d’expériences concrètes

Réenchanter l’engagement pour un projet de société dans nos structures
Faire bouger les lignes à mon niveau
Repenser nos modes d’action pour des résultats percutants
Comment favoriser la rencontre entre les secteurs pour une meilleure représentativité ?

15h00 : conclusions

Quelle place peut encore occuper l’associatif et les corps intermédiaires aujourd’hui dans la transformation plus juste et plus solidaire d’une société ?

À l’occasion des 40 ans du CAI, ce colloque propose d’explorer le rôle essentiel des associations et des corps intermédiaires dans la transformation sociale et politique. Dans un contexte où les citoyens, notamment les plus fragiles, sont souvent contraints de contribuer à l’économie avant de pouvoir accéder à leurs droits, où les services publics et associatifs sont surchargés et sous-financés, et où l’existence même du secteur associatif est remise en question par certains décideurs politiques, il est crucial de réaffirmer la place et la légitimité de l’associatif comme acteur clé de la démocratie.

Les associations, en tant que corps intermédiaires, jouent un rôle de pont entre les citoyens et l’État. Elles sont des relais essentiels pour faire entendre les voix des plus vulnérables et pour proposer des solutions concrètes aux défis sociaux, économiques et culturels auxquels notre société est confrontée. Cependant, face à la complexité croissante des enjeux et à la fragmentation des secteurs, il est nécessaire de renforcer les alliances et les synergies entre les différents acteurs pour peser davantage dans les décisions politiques.

La journée sera structurée autour de plusieurs temps forts :

  • Des interventions pour redéfinir les concepts clés (consultation, participation, concertation, interpellation) et analyser le rôle historique des corps intermédiaires dans l’évolution des sociétés occidentales.
  • Un panorama du paysage de l’interpellation politique, avec des témoignages d’acteurs clés (plateformes locales, fédérations sectorielles, syndicats, etc.).
  • Une discussion-échange autour de 4 thèmes:
    • Réenchanter l’engagement pour un projet de société dans nos structures
    • Faire bouger les lignes à mon niveau
    • Repenser nos modes d’action pour des résultats percutants
    • Comment favoriser la rencontre entre les secteurs pour une meilleure représentativité ?

Ce colloque s’adresse à tous les acteurs du secteur associatif, qu’ils soient travailleurs, bénévoles, responsables de projets ou dirigeants. Il vise également à toucher les représentants des pouvoirs publics, les syndicats, les mutuelles et les fédérations sectorielles, afin de créer un dialogue constructif entre tous les acteurs impliqués dans la transformation sociale.

 Pourquoi participer ? 

  • Pour réaffirmer la place de l’associatif   dans la construction d’une société plus juste et solidaire ;
  • Pour découvrir des outils et des méthodes   pour interpeller les décideurs politiques de manière efficace ;
  • Pour renforcer les alliances   entre les différents acteurs et secteurs, et ainsi augmenter l’impact collectif des actions menées ;
  • Pour partager des expériences et des bonnes pratiques   avec d’autres acteurs engagés dans des démarches similaires ;
  • Pour contribuer à la construction d’un projet de société   qui place la solidarité et la justice sociale au cœur de ses priorités.

Ce colloque est une opportunité unique de réfléchir collectivement à la place et au rôle de l’associatif dans la transformation politique et sociale. En réunissant des acteurs de divers horizons et de diverses fonctions, il vise à créer des synergies et à renforcer la capacité des associations à interpeller les décideurs et à proposer des solutions concrètes aux défis de notre temps. Rejoignez-nous pour contribuer à cette réflexion collective et pour faire de l’associatif une véritable force de proposition et de changement politique.

Inscrivez-vous dès maintenant pour participer à cette journée de réflexion et d’échange. Ensemble, faisons de l’associatif un acteur incontournable de la démocratie et de la transformation sociale !

Formulaire d'inscription

Inscriptions clôturées – pour toutes informations composez le 081 73 71 76




Elections 2024

Élections 2024 - J'y vis, J'y vote

Élections communales, élections européennes, passeport des électeurs, etc...

Je vote quand ?

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Modalités …

Européen·ne +16 ans
(sauf Belges)

Elections européennes
le 9 juin 2024

Avant le 31 mars 2024
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Européen·ne +18 ans
(sauf Belges)

Elections communales
le 13 octobre 2024

Avant le 31 juillet 2024
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Extra-européen·ne +18 ans avec 5 ans de résidence en Belgique (en séjour légal)

Elections communales
le 13 octobre 2024

Avant le 31 juillet 2024
Voir plus…

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Belge depuis peu ? Pas besoin de s’inscrire ! En tant que Belge, vous êtes automatiquement inscrit·e comme électeur/électrice aux élections européennes, fédérales et régionales du 9 juin 2024 ainsi qu’aux élections communales et provinciales du 13 octobre 2024.

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Informer et sensibiliser mon public

Voir les outils pédagogiques

Infos politiques et presse




Pratiquer l’action et l’évaluation expérimentalistes

Pratiquer l’action et l’évaluation expérimentalistes
Deux journées de formation en atelier

On peut observer l’émergence d’un type d’action expérimentaliste dans le cadre des nouveaux modes de gouvernance démocratique. Il s’agit de rechercher la participation la plus large et la coopération autour de situations problématiques. Des acteurs confrontés à un même problème, mais pouvant agir à des niveaux différents et avoir des intérêts divergents, sont amenés à construire progressivement une représentation commune de la problématique pour ensuite imaginer des solutions. Dans une approche expérimentaliste, la qualité des expérimentations et des apprentissages est un enjeu aussi important que la résolution du problème lui-même. Ce mode d’action présenterait l’avantage de dépasser les faiblesses inhérentes aux méthodes de gestion et d’évaluation de l’action publique et associative actuelles : freins à la coopération, aux transformations et aux apprentissages sociaux.

Vous êtes acteur de terrain, chef de projet, membre d’une administration publique ou chercheur ?

Le Réseau Egalité et PhiloCité Recherches organisent deux journées de formation autour de l’action et de l’évaluation collectives dans une visée expérimentaliste. Les journées de formation en atelier visent à pratiquer l’action collective et l’évaluation autour de situations sans recourir à la planification et à la segmentation du projet. À travers le travail en atelier chaque groupe de participants (Hainaut, Namur-Luxembourg, Brabant Wallon-Bruxelles et Liège) contribuera à l’élaboration de processus d’action et d’évaluation expérimentalistes. Ces différentes contributions seront partagées dans le cadre d’un séminaire organisé à Namur en décembre.

Les deux jours de formation en atelier sont organisés dans quatre lieux différents :

  • Hainaut : mardi 19 et 26 septembre 2023 – AVIQ – boulevard Mayence, 14 à Charleroi
  • Namur et Luxembourg : mardi 3 et 17 octobre 2023 – DICS – avenue Gouverneur Bovesse, 100 à Jambes
  • Brabant Wallon et Bruxelles : mardi 7 et 14 novembre 2023 – Centre culturel du BW – rue Belotte, 3 à Court st Etienne
  • Liège : mardi 21 novembre et 5 décembre 2023 – HELMo ESAS – rue d’Harscamp, 60 à Liège

Horaire : de 9h30 à 16h – participation gratuite
Inscription : reseaupourlegalite@gmail.com – 081/77 51 91
Important : Les participants doivent obligatoirement se libérer aux deux dates choisies pour des raisons évidentes de cohérence. Le nombre maximal de participants est limité à 20 personnes.

Le Réseau Egalité en Belgique francophone s’est développé comme un réseau de ressourcement de professionnels provenant de différents secteurs qui se donnent l’occasion de penser, de s’outiller, sur la question de l’égalité. Plusieurs partenaires réunis au sein du réseau mènent actuellement une recherche autour des modes d’action locale des acteurs associatifs et publics. La recherche est animée par Philocité Recherches et des professionnels de différents secteurs de l’action publique et associative membres du réseau égalité : la Province de Namur, le CeRAIC du Hainaut, le Centre d’Action Interculturelle de la province de Namur, la Fédération des Maisons Médicales, l’IWEPS, Cultures & Santé, le Centre culturel de Floreffe, le plan de cohésion sociale d’Ottignies-Louvain-la-Neuve, le Centre culturel du Brabant wallon, le CEFOC, la DICS, l’AVIQ, l’Association Marcel Hicter pour la démocratie culturelle, les Centres locaux de Promotion de la Santé de Namur et du Brabant wallon.




On n’enferme pas un enfant !

Les enfants ne pourront plus être détenu·e·s du fait de leur statut migratoire : une mesure enfin inscrite dans la loi ?

Bruxelles, le 21 mars 2023

Jeudi 9 mars, après de longues négociations, le gouvernement Vivaldi arrivait à un accord sur la migration. La majorité des mesures annoncées inquiète fortement les associations de défense des droits humains qui soulignent cependant une avancée : il est prévu d’enfin inscrire dans la loi qu’un enfant ne peut pas être détenu du fait de son statut migratoire… Une promesse que la coalition Vivaldi avait déjà faite en septembre 2020 et qui mérite d’être concrétisée d’ici la fin de la législature… nous y veillerons.

Rappel historique des faits

En 2023, la Belgique peut toujours détenir un enfant qui n’a pas les bons papiers. Bref rappel des faits :

  • 2006 : suite à l’affaire Tabitha, la Cour Européenne des droits de l’Homme condamne la Belgique. Pendant près de 10 ans, notre pays arrête alors de détenir des enfants et leur famille en centre de détention administrative (centre fermé).
  • Été 2018 : le gouvernement belge en fonction adopte un nouvel arrêté royal lui permettant de reprendre cette pratique pour laquelle il avait été condamné. Un nouveau centre de détention administrative voit le jour : une aile spéciale « pour familles » est annexée au centre 127bis, près de l’aéroport de Zaventem, dont la construction a coûté près de 2 millions d’euros au contribuable belge, hors frais de fonctionnement. En parallèle de cette aberration, une mobilisation citoyenne sans précédent émerge : la campagne On n’enferme pas un enfant. Point. est soutenue par 48.000 citoyen·ne·s et 325 associations.
  • Avril 2019 : suite à cette mobilisation et à l’action en justice de 15 associations, le Conseil d’État suspend l’arrêté royal permettant l’enfermement de familles en séjour irrégulier avec leurs enfants. Il n’est donc plus possible de détenir des enfants pour raisons migratoires dans les conditions existantes, mais la loi ne l’interdit pas encore formellement. Cela reste un combat pour les associations.
  • Septembre 2020 : la Vivaldi, nouvellement formée, publie dans son accord de gouvernement que « des mineurs ne peuvent pas être détenus en centre fermé. »
  • 9 mars 2023 : le gouvernement Vivaldi arrive à un accord sur la migration qui mentionne qu’il sera interdit de placer un enfant dans un centre de détention et que cela sera inscrit dans la loi.

Un engagement qui tarde à se concrétiser

Les promesses sont une chose, mais si elles ne sont pas suivies de faits, elles n’ont aucune valeur et feront l’effet d’une poudre aux yeux. Nous, associations de défense des droits humains, veillerons à ce que d’ici la fin de la législature, le gouvernement respecte enfin sa promesse et inscrive dans la loi, noir sur blanc, l’interdiction de détenir un enfant du fait de son statut migratoire.

De terribles impacts sur la santé des enfants

Enfermer un enfant a des impacts profonds et durables sur sa santé et son développement. Cela a été prouvé par d’innombrables expert·e·s, dont le célèbre neuropsychiatre Boris Cyrulnik qui souligne qu’ « il n’y a pas de bonne façon d’enfermer. L’enfermement est un trauma grave. ». Même des périodes de détention courtes peuvent affecter le bien-être psychique et physique des enfants et compromettre leur développement cognitif. Les expert·e·s en psychologie ayant travaillé avec des enfants de tous âges en centre de détention constatent que la détention provoque chez eux et elles un mutisme, de l’anxiété liée au stress post-traumatique, et même des comportements d’automutilation et tentatives de suicide.[1]

En 2018, Bernard De Vos, alors Délégué Général aux droits de l’enfant, avait rendu visite à une famille de 4 enfants né·e·s en Belgique et expulsée vers la Serbie après avoir été détenue en centre de détention. Il témoignait : « (…) pendant notre présence là-bas, on parlait de la Serbie avec un enfant de trois ans qui faisait le signe avec la tranche de la main sur son cou en disant : ‘Serbie ». Voilà, et ça à trois ans. C’est insupportable ». ».

Un bémol de taille : les maisons de retour

La loi qui devrait être adoptée prochainement portera sur la détention d’enfants en centre de détention administrative. Pourtant, des enfants sont encore actuellement détenu·e·s en « maisons de retour » : il en existe 29 en Belgique. Moins connues, ce sont aussi des lieux de privation de liberté pour des familles migrantes. S’il ne s’agit pas de lieux fermés à clé, il s’agit bien d’une forme de détention qui ne dit pas son nom. L’enfant subit d’abord le traumatisme d’une arrestation. Il/elle est coupé·e de son entourage, doit endurer des restrictions de liberté importantes et des violations de ses droits à l’éducation, aux loisirs… et est finalement menacé·e·s d’être expulsé·e vers un pays qu’il/elle n’a parfois pas connu.

Ancrer dans la loi l’abolition de la détention d’enfants en centre fermé est un premier pas indispensable mais réellement mettre fin à cette pratique inhumaine doit aussi passer par l’interdiction de les détenir en maison de retour. Car un enfant migrant·e est avant tout un·e enfant et qu’on n’enferme pas un enfant. Point.

Signataires

  • Plateforme mineurs en Exil | Platform Kinderen op de vlucht
  • Défense des Enfants International (DEI) – Belgique
  • Jesuit Refugee Service Belgium
  • Service Droit des Jeunes – Namur
  • UNICEF Belgium
  • Ligue des droits humains
  • Coalition Move coalitie
  • APPIJF : Association Professionnelle des Psychiatres Infanto-Juvéniles Francophones
  • WAIMH belgo-luxembourgeoise
  • ATF-MENA
  • Point d’appui ASBL
  • Caritas International
  • NANSENasbl
    Fondation Joseph Denamur
  • Concertation wallonne des acteurs en charge des MENA et (ex)-MENA
  • CRIPEL asbl (Centre régional pour l’intégration des personnes étrangères ou d’origines étrangères de Liège)
  • Live in Colour
  • Centre El Paso de l’association AJDN, Gembloux
  • Kinderrechtencoalitie Vlaanderen
  • Tumult vzw
  • CRIC Charleroi
  • CAI Naimur (Centre d’action Interculturelle de la province de Namur)
  • CRILux (Centre régional d’intégration de la province du luxembourg)
  • CIMB (Centre interculturel de Mons et du Borinage)
  • CRVI (Centre Régional de Verviers pour l’Intégration)

    [1] Notamment, le Docteur Soorej Puthoopparambil Ph.D – Directeur du centre de collaboration de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à l’université d’Uppsala et auteur d’une récente étude de l’OMS sur les problèmes de santé liés à la détention dans la migration

    Contacts presse

    • (NL) Jörg Gebhard, directeur JRS Belgium, jorg@jrsbelgium.org 0456/14.27.24
    • (FR) Eva Gangneux, chargée de plaidoyer à Défense des Enfants International (DEI) – Belgique, Gangneux@defensedesenfants.be 0494/03.93.65
    • (FR) Darya Garegani DG@sdj.be ou Pierre-Yves Rosset PYR@sdj.be, directeur de la Plateforme mineurs en exil 0499/83.18.80