Sans-abrisme et migration : la situation à Namur

Un constat loin des stéréotypes et l’urgence d’agir

La Fondation Roi Baudouin vient de rendre son dernier rapport sur le sans-abrisme. L’objectif de l’étude est, notamment de pouvoir questionner le profil sociologique des individus qui n’ont pas de chez eux. En tant que Centre Régional d’Intégration, le CAI est particulièrement attentif à ce que cette étude révèle de nos publics et comment celle-ci peut être utilisée comme levier d’action afin de sortir les personnes de la précarité, déconstruire les stéréotypes autour de la figure du migrant et du sans-abrisme. La première conclusion importante du rapport est que « la » figure type du sans-abri n’existe pas. La situation dans lesquels se trouvent les publics précarisés sont souvent le résultat d’un parcours complexe qui met à mal les stéréotypes véhiculés dans l’imaginaire collectif. Ainsi, prêt d’un tiers des personnes en situation de sans-abris ne logent pas dans la rue mais se trouvent souvent chez des amis ou chez des parents, cette partie représente le pourcentage le plus important de la population sur Namur. A titre de comparaison, les individus séjournant directement dans l’espace public se chiffrent à moins de 10 %.

Concernant les populations d’origine étrangère, elles représentent 35,4 %, quant à celles n’ayant pas la nationalité belge, le chiffre est relativement plus bas et descend à 27,6 %. Parmi celles-ci, près de la moitié ne disposent pas d’un titre de séjour. La question de la régularisation et de ce qu’elle implique en termes de permis de travail et donc de la corrélation avec les situations de grande précarité est donc posée. Ce chiffre doit pouvoir interpeller les pouvoirs publics sur la nécessité, tant en termes de gestion des espaces publics que d’aide aux publics les plus vulnérables, de trouver des solutions rapides et efficaces.

 Sur la question du genre et de l’âge, les femmes représentent plus de 35 % des personnes en situation de sans-abrisme et le 18-25 ans prêt de 20 %. Nous sommes donc bien loin du stéréotype de l’homme adulte et isolé. Les chiffres cumulés des personnes isolées ou en couple avec enfant dépasse ainsi les 20 %.

Une société civilisée ne peut accepter qu’encore aujourd’hui, tous les jours, des enfants ne vivent pas dans des conditions de vie stables. La cohérence de la lutte contre le sans-abrisme passe aussi par le lien qui doit être opéré vers une société plus inclusive. En ce sens le CAI œuvre chaque jour pour une société interculturelle notamment en plaçant, au cœur de ses actions, l’accès pour toutes et tous aux droits fondamentaux. L’octroi d’un réel statut aux personnes étrangères est un des premiers pas vers la sortie de ces situations précaires mais d’autres mesures doivent voir le jour dans un plan public réaliste et ambitieux pour sortir les 874 personnes identifiées du sans-abrisme à Namur.

Personne de contact

Sami Pieczynski

081 71 35 28




Le bail locatif wallon : mode d’emploi

Outil de simplification du « contrat de bail wallon de résidence principale »

En Wallonie, le contrat de bail wallon est le document officiel indispensable à tout locataire et propriétaire. Conscientes des difficultés que rencontrent certaines personnes à l’appréhender, la Province de Namur et les 4 Agences Immobilières Sociales (AIS) de son territoire ont créé une version simplifiée du bail locatif.

Trop souvent, le locataire, peu à l’aise avec la langue française ou les notions juridiques, mais désireux d’occuper son logement au plus vite, signe son contrat de bail sans saisir les droits et les obligations qui incombent à chaque partie. Or, en cas de pépin, c’est bien ce document qui permettra de départager les responsabilités.

Conçu en priorité pour les publics fragilisés et les non-francophones, l’outil peut être utilisé par tout professionnel du logement, du social, de la santé, du secteur juridique… désireux d’aborder ce contenu avec son public. 11 est aussi adapté à tout propriétaire : agences immobilières sociales, sociétés de logement public, CPAS,…

« Le bail locatif wallon, mode d’emploi » est un outil unique en Région wallonne. Concrètement, il se décline en 3 supports, complémentaires mais pouvant être utilisés indépendamment :

  • Le « contrat de bail wallon de résidence principale », simplifié au niveau du langage mais conservant sa validité juridique ;
  • Une série d’illustrations, permettant de mieux comprendre les points essentiels de ce contrat ;
  • Une capsule vidéo, retraçant les étapes clés du parcours d’un couple de locataires.

Contact CAI : Catherine Hachez – catherineh@cainamur.be

 

L’outil a également été développé pour être simplifié au niveau du langage tout en gardant sa validité juridique afin de permettre au public non francophone d’origine de mieux comprendre les points essentiels du contrat de bail. Retrouvez-les dès à présent sur le site de la Province de Namur : province.namur.be




Outils et publications sur le logement

Convivial & Caritas Belgique  : Pas à pas – Chercher ensemble un logement pour les réfugiés

Présence et Action Culturelles : Un toit pour être Soi  ; livre blanc sur le logement, 2019

CRIC (Centre Régional d’Intégration de Charleroi) avec le soutien de la Fédération wallonne des directeurs généraux de CPAS  : De l’accueil local à l’intégration de la personne étrangère

Le droit au logement des migrants – Nicolas Bernard pour Housing Rights Watch

UNIA  : La discrimination au logement, Informations aux locataires, propriétaires
et professionnels du secteur

RWDH  : Le Rassemblement Wallon du Droit à l’Habitat

FedAsilinfo.be – Information à destination des demandeurs de protection internationale

Le guide des propriétaires namurois : « les clés pour une location réussie » (Namur – 2021)

Le bail locatif wallon : mode d’emploi

OUTIL DE SIMPLIFICATION DU « CONTRAT DE BAIL WALLON DE RÉSIDENCE PRINCIPALE »

> Plus d’infos




Guide des propriétaires de Namur

Un nouveau guide des propriétaires de Namur est disponible !

Vous souhaitez vous engager dans le processus de la location et vous vous posez de nombreuses questions ? Désormais, celles-ci peuvent trouver réponse dans le nouveau guide des propriétaires.
Une boîte à outil au service des propriétaires et des locataires namurois
Fruit d’un travail collectif mené par le groupe Logement de la Plateforme Namuroise du Social, dont le CAI est membre, ce tout nouveau guide a pour objectif d’outiller les propriétaires qui souhaitent s’engager dans le processus de location ou de mise en gestion à l’agence immobilière sociale par exemple. C’est également un recueil qui permet de connaitre les structures publiques et associatives actives dans le domaine du logement à Namur afin de pouvoir faire appel à celles-ci.

> Téléchargez-le dès maintenant : Le guide des propriétaires : « les clés pour une location réussie » (Namur – 2021)




Les actions du CAI en matière de logement

Sur base de ces constats, le CAI et ses partenaires du PPLI ont développé un axe spécifique « Logement » grâce auquel nous avons pu élaborer un outil d’orientation en recherche de logement pour primo-arrivants. Il sera disponible prochainement en version électronique téléchargeable.

De plus, le CAI est impliqué dans le Groupe de Travail (GT) Logement de la Plateforme Namuroise du Social (PNS) et a participé à l’édition d’un « Guide des propriétaires namurois. » Celui-ci entend, par la déconstruction des préjugés envers un public considéré comme précarisé, favoriser l’accès au parc locatif privé aux personnes qui ont des revenus limités ou provenant des aides publiques.

Enfin, le CAI rédige ponctuellement des mémorandums à l’intention des différents niveaux de pouvoir politique où la thématique du logement y est toujours abordée – en référence à la spécificité du public étranger ou d’origine étrangère.

Les acteurs du logement

Le CIRE
RWDH : Le Rassemblement Wallon du Droit à l’Habitat
Agence Immobilière Sociale de Namur
Capteur logement Namur

Ressources

Convivial & Caritas Belgique
CIRE – Vivre en Belgique
Un toit pour être Soi ; livre blanc sur le logement, 2019, produit par PAC asbl
CRIC (Centre Régional d’Intégration de Charleroi) avec le soutien de la Fédération wallonne des directeurs généraux de CPAS
Prof. Nicolas Bernard : Le droit au logement des migrants
UNIA

Pour aller plus loin ou pour plus d’information : Sami Pieczynksi- sami@cainamur.be, 0485/21.90.22




Logement

Le logement c’est un droit fondamental

Le logement constitue assurément l’un des besoins les plus élémentaires pour mener une vie conforme à la dignité humaine. L’article 23 de la Constitution belge le reconnait et l’affirme : « chacun a droit à un logement décent ». S’il existe toute une série de droits fondamentaux, le droit au logement est la condition sine qua non pour une intégration durable au sein de notre société. Pourtant, l’accès au logement pour tous n’est pas toujours une réalité évidente. Certaines personnes peinent à trouver un logement abordable et décent, en raison de leur origine ethnique, de leur genre, de leur handicap, de leur statut, etc. De nombreuses personnes de nos jours sont encore victimes de discrimination uniquement sur base de leur origine. Dans son rapport annuel de 2019, UNIA a recensé 276 dossiers relatif à des discriminations au logement, dont 83 étaient uniquement basés sur des critères raciaux (soit 30% des cas), l’autre critère prépondérant étant le degré de fortune.
En référence à notre dernier Mémorandum axé sur le renforcement de l’accès aux Droits Fondamentaux en faveur de toutes et tous mais particulièrement pour les personnes étrangères, nous tenons à réitérer nos principales recommandations qui restent, malgré certaines avancées, d’une criante actualité, soit :

-  Renforcer tout dispositif permettant d’augmenter l’accès au logement (ex. agence immobilière sociale, taxe sur les immeubles inoccupés, capteur logement, etc.) ;
-  Offrir des logements adéquats et lutter contre les propriétaires qui louent des biens inadéquats et insalubres (marchands de sommeil) ;
-  Rendre les informations sur le logement plus accessibles, notamment pour les personnes analphabètes ou non francophones, et/ou dont les références wallonnes en termes de gestion et d’accès au logement ne sont encore que partiellement acquises ;
-  Poursuivre les efforts entrepris pour mettre à disposition des logements de qualité et abordables pour les citoyens aux revenus modestes et sans discrimination à l’égard des personnes étrangères ou d’origine étrangère ;
-  Lutter contre toute discrimination au logement en collaborant avec les organismes habilités ;
-  Renforcer dans tout nouveau projet d’aménagement urbain la prise en compte des dimensions intergénérationnelles, de mixité sociale et ethnoculturelle avec pour visée de favoriser la cohésion sociale et le vivre ensemble ;
-  Prendre les dispositions nécessaires au niveau communal pour favoriser les habitats alternatifs (habitat léger, partagé, etc.) comme réponse au déficit d’offre de logement.

Bref état des lieux

Les primo-arrivants issus des filières « d’accueil des demandeurs de protection internationale » – au même titre que les femmes seules et les familles monoparentales – sont les premières victimes de discrimination dans les grandes villes et subissent tout particulièrement les pressions du marché immobilier privé.De plus, la crise écologique systémique et l’augmentation des prix de l’énergie, se répercutent directement par la dégradation des conditions du logement et de l’habitat. Ceci en rognant le pouvoir d’achat des ménages les plus précaires et en ne leur assurant pas un environnement habitable suffisamment isolé et sain, qui leur garantisse un confort conforme à la dignité humaine.
Pourtant consacré dans notre législation, ce droit au logement est mis à mal. Ce qui implique, pour une tranche de la population plus précarisée, de réelles difficultés à accéder à la location ou l’acquisition d’un bien immobilier. L’un des publics les plus fortement touchés par cette problématique – outre les femmes seules et les familles monoparentales – est celui des personnes reconnues réfugiées. Afin de ne pas « opposer les précarités » entre personnes natives et celles d’origine étrangère, nous considérons que l’accès à un logement décent et abordable est un enjeu qui concerne toute personne de statut socio-économique précaire, quel que soit sa condition administrative.

Selon la Direction de la Cohésion Sociale wallonne, la finalité de ce droit pourrait s’énoncer comme suit : « Tous les citoyens wallons ont droit à un logement décent, adapté à la taille du ménage et financièrement accessible ». La cohésion sociale sera assurée si chaque citoyen wallon a la possibilité de vivre dans l’environnement qui lui convient, le quartier de son choix, le logement décent qui correspond aux besoins de sa famille et à ses capacités financières et si, à l’échelle wallonne, on favorise la mixité et le bien vivre ensemble en évitant la ghettoïsation.
Globalement, la politique wallonne en matière de logement aborde peu les enjeux de précarité et de salubrité, voire d’exploitation, que l’on peut trouver dans le fonctionnement du marché locatif privé.
Toutefois, il convient de rappeler que cette question est cruciale, à plus d’un titre, pour les personnes étrangères ou d’origine étrangère, comme pour toutes autres d’ailleurs. L’accès est sans cesse plus difficile (coût, discrimination, garantie locative, etc.) et la connaissance de ses droits en tant que locataire est bien souvent incomplète, donc défaillante. Or, le logement est le point de départ de toutes démarches de formation ou de recherche d’emploi et souvent un préalable indispensable à l’obtention du titre de séjour. C’est sur base de l’inscription au registre communal, que tout réfugié ou personne bénéficiant de la protection subsidiaire peut entamer son parcours d’intégration. Dès ce moment, ces personnes seront accompagnées et orientées par les équipes du CAI.

LES ACTIONS DU CAI EN MATIÈRE DE LOGEMENT

Les actions du CAI en matière de logement

GUIDE DES PROPRIÉTAIRES DE NAMUR

Guide des propriétaires de Namur

Le bail locatif wallon : mode d'emploi

Sans-abrisme et migration : la situation à Namur

En tant que Centre Régional d’Intégration, le CAI est particulièrement attentif à ce que cette étude révèle de nos publics et comment celle-ci peut être utilisée comme levier d’action afin de sortir les personnes de la précarité, déconstruire les stéréotypes autour de la figure du migrant et du sans-abrisme.