Guide d’accompagnement pour une meilleure mobilité en province de Namur

Destiné aux travailleurs sociaux en lien avec les personnes étrangères ou d’origine étrangère mais toutefois accessible et utile pour tout citoyen résidant en province de Namur, ce guide complet est un support pratique qui permet à tout un chacun de s’informer sur les solutions de mobilité liées à sa situation géographique et à ses besoins individuels. Train, bus, voiture (personnelle ou partagée), vélo, trottinettes, co-voiturage,… chaque moyen de déplacement est pris en considération, explicité et des coordonnées sont mises à disposition. Des encarts contenant des informations spécifiques pour les personnes étrangères sont également mis en évidence : astuces de traduction sur smartphone, explications supplémentaires sur le permis de conduire ou sur les assurances,…

Contexte général et Plan provincial et local d’intégration

En 2016, le CAI et la Province de Namur ont mis en place le Plan provincial et local d’intégration, qui a pour but de favoriser l’intégration et de contribuer à la construction d’une société inclusive et du vivre ensemble. Un diagnostic des besoins des personnes étrangères et/ou d’origine étrangère, des professionnels et des acteurs sociaux concernés par l’intégration et basé sur l’accès aux Droits fondamentaux a alors été réalisé. Parmi les freins et difficultés constatés, plusieurs d’entre eux concernaient la mobilité et notamment l’accessibilité à une information de base sur cette matière. C’est pourquoi un groupe de travail s’est réuni et a abouti à la réalisation de ces deux outils.

> En savoir plus sur la population étrangère en province de Namur (CAIstiques)

En effet, la mobilité est un enjeu majeur d’insertion et d’épanouissement général des personnes. Le manque d’information, la ruralité, ou encore le coût sont des difficultés qui freinent les personnes plus fragilisées. Nombreux sont ceux qui ont déjà refusé un emploi, une formation, un rendez-vous médical, une sortie ou des loisirs pour des raisons financières ou par manque d’accessibilité à un véhicule ou aux transports quels qu’ils soient. Parmi ces publics fragilisés, les personnes étrangères rencontrent davantage d’obstacles encore.

Le guide est disponible également sur www.province.namur.be et http://www.bassinefe-bw.be.

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Pour toute information complémentaire : Bernard Forget – bernard@cainamur.be 

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*Ce document a été dans un premier temps créé par le Comité Subrégional de l’Emploi et de la Formation (CSEF) sous le nom de « Solutions de mobilité en Brabant wallon ». L’Instance Bassin Enseignement qualifiant-Emploi-Formation (IBEFE) – qui remplace le CSEF – et le Forem, qui nous ont aimablement autorisé nous en emparer et à l’adapter pour notre province.




Mobilité

La Mobilité, un enjeu au quotidien

La mobilité s’est désormais hissée au rang d’enjeu sociétal de toute première importance dans nos vies, car elle se situe au cœur d’une multitude d’autres enjeux interdépendants. La mobilité est une condition d’accès essentielle à la réalisation de tous les autres composants des droits fondamentaux. Plus une personne est mobile, plus elle facilite son accès à différentes opportunités : comme l’emploi, la formation, le logement, les loisirs, etc. C’est pourtant aussi un point noir dans l’autonomie et l’épanouissement des personnes. En effet, certains publics comme, les personnes précarisées ou disposant de revenus modestes, les personnes à mobilité réduite, les personnes peu diplômées ou peu scolarisées, les personnes isolées ou encore les personnes étrangères ou d’origine étrangère connaissent davantage de difficultés liées à la mobilité.
Qu’elle soit individuelle ou collective, la mobilité est un moyen d’être et de rester connecté tout en étant en mouvement car se déplacer, c’est avoir la possibilité de mobiliser de multiples ressources comme :
-  des connaissances : celle du code de la route qui découle sur le permis de conduire ;
-  des savoir-faire : capacité à rechercher de l’information, à la lire, à la décoder, à utiliser les outils à disposition, à se repérer dans l’espace (latéralité, orientation,…) ;
-  des ressources matérielles : être capable de pouvoir acheter et entretenir un véhicule, de disposer des moyens financiers suffisants pour acheter des titres de transport ;
-  des ressources relationnelles et psychologiques : pouvoir compter sur un entourage aidant et soutenant (pour se préparer au permis de conduire), être capable d’oser évoluer dans des espaces nouveaux, moins bien maîtrisés, oser sortir de chez soi ;
-  des ressources physiques : être capable de produire un effort physique, de marcher, avoir les capacités nécessaires pour conduire une voiture, pour rouler à vélo ;
-  des capacités organisationnelles : être capable d’organiser son temps en fonction de son déplacement, prévoir les marges nécessaires, être capable de trouver les solutions pour concilier ses déplacements professionnels avec ses contraintes familiales ;
A l’aune de cette approche et afin d’être en phase avec notre époque, la mobilité se doit d’être pensée dans sa dimension multimodale : la mobilité combinée ou mobilité multimodale, c’est-à-dire la combinaison de différents moyens de transport pour se déplacer est, selon de nombreux experts, l’une des solutions pour faire face au phénomène de plus en plus « étouffant » des embouteillages. Mais pour pouvoir penser collectif et combinaison, il est impératif de se pencher aussi sur des questions plus larges qui dépassent le mythe absolu de la voiture individuelle, telles que :
-  L’amélioration et la diversification des transports publics ;
-  L’aménagement de sites propres pour les bus (et trams) sur les grands axes routiers ;
-  La création d’un nouveau maillage de liaisons cyclables et d’itinéraires piétons ;
-  L’amélioration du transport fluvial ;
-  L’amélioration et le développement du transport de marchandises par le rail ;
-  Ou bien plus crucial encore : la gratuité des transports en commun, pour l’ensemble des usagers ou pour certaines catégories de personnes à ressources limitées.
Nous pensons qu’il y a encore beaucoup de marge pour harmoniser davantage la diversité des moyens de transport qui existent dans notre région et pour les combiner.

Pour un public d’origine étrangère – arrivé sur notre sol suite aux aléas de l’immigration ou au détour d’une procédure de demande de protection internationale – l’accès à la « mobilité plurielle » reste un enjeu majeur car son intégration en est clairement tributaire. Le coût des transports publics pèse encore lourdement sur le budget du ménage, la localisation des Centres d’Accueil, dont la plupart se situent en milieu rural, est un frein avéré pour rejoindre les lieux de formation ou pour matérialiser une opportunité d’emploi… Ce public, au même titre que d’autres publics fragilisés, reste en marge de nombreuses opportunités, non seulement en termes d’intégration, mais aussi de développement socio-culturel et professionnel.

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