2022 – « Guide du migrant en province de Namur » : une base de données sur les services utiles pour les personnes étrangères

2022 – « Guide du migrant en province de Namur » : une base de données sur les services utiles pour les personnes étrangères

Après avoir durant de nombreuses années imprimé des bases de données et répertoires sous format papier et ceux-ci s’avérant rapidement obsolètes, le CAI décide de créer un outil adapté en éditant en ligne un site internet : le Guide du migrant en province de Namur. Consultable sur ordinateur ou smartphone, il rassemble les informations de base sur les services actifs auprès du public d’origine étrangère ; ceux dont le rôle est d’informer, d’orienter ou d’accompagner ces personnes dans diverses démarches.

Le « Guide du migrant » est un outil développé en ligne pour faciliter l’intégration des migrants dans la province de Namur et est destiné prioritairement à ce public. Édité par le CAI, il constitue une aide précieuse pour les migrants qui cherchent à s’orienter parmi les services offerts en province de Namur. 

Concrètement, ce site internet (https://guidedumigrant-provnamur.be) s’organise sous la forme d’un répertoire. S’y retrouvent des données pratiques relatives à une multitude d’acteurs et d’opérateurs présents en province de Namur : implantation géographique, type d’offres et de services, coordonnées de contact, horaires, etc. Pour faciliter la recherche, tous ces partenaires sont classés dans des rubriques thématiques.  

L’objectif de ce répertoire en ligne est clair : aider toutes les personnes étrangères installées sur le territoire namurois à trouver les bons interlocuteurs ou structures pour avancer dans ses démarches, qu’elles soient administratives, de formation, juridiques ou autre. Plus largement, ce site a l’ambition de renseigner aux personnes étrangères des points de contact à proximité de chez elles, de manière à répondre à toute question qu’elles souhaiteraient aborder auprès d’un acteur local. 

Le tournant du numérique pris par le CAI en 2022 a pour but de renforcer la connexion avec le public en s’ajustant à l’évolution des pratiques de celui-ci en matière de recherche d’informations. Cet outil est aussi consulté par l’équipe de première ligne du CAI et par les services généralistes de différentes structures, comme source d’informations utile pour informer et orienter les personnes. 

Par ailleurs, le CAI travaille aussi avec la Ville de Namur pour identifier les références des services namurois, afin d’éditer l’outil « Bienvenue à Namur », complémentaire au site « Guide du migrant ». Celui-ci est édité en version papier, également téléchargeable en ligne[1]. Il s’agit d’un bel exemple d’outil pratique construit de manière collaborative avec les acteurs du secteur de l’accueil et de l’intégration.

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  • [1] bienvenue-a-namur-2022.pdf

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2007 – Faciliter l’accès aux droits fondamentaux et le vivre-ensemble : la mise en place du plan local d’intégration

2007 – Faciliter l’accès aux droits fondamentaux et le vivre-ensemble : la mise en place du plan local d’intégration

Dans un contexte politique favorable à l’inclusion et à la cohésion sociale, le CAI s’engage, avant même d’en avoir reçu la mission, dans l’élaboration de plans locaux d’intégration. Deux ans plus tard, cette mission est officiellement octroyée à tous les Centres régionaux d’intégration (CRI) dans le cadre du nouveau décret de 2009, modifiant celui de 1996 relatif à l’intégration des personnes étrangères ou d’origine étrangère. Ces plans d’intégration entendent impulser une logique de cohabitation harmonieuse des cultures au sein des villes et communes. À partir de l’analyse des barrières rencontrées par les personnes étrangères dans l’accès aux droits fondamentaux, l’objectif est de construire collectivement, avec l’ensemble du réseau d’acteurs de terrain (associations, communautés d’immigrés, etc.) et les pouvoirs locaux, des solutions pour en faciliter l’accès.

En réalité, la mise en place de plans d’intégration visant à faciliter l’accès aux droits fondamentaux des personnes étrangères démarre bien avant que cette mission ne soit officiellement confiée aux Centres régionaux d’intégration en 2009.

Pour en comprendre les prémices, il faut remonter aux années 1980 et se rappeler que la Wallonie connaît alors un déclin socio-économique, qui la pousse à réfléchir à de nouvelles politiques pour redynamiser son économie. Un ensemble de rapports, parmi lesquels le bilan du Commissariat royal à l’Immigration en 1992, puis le Rapport général sur la pauvreté (RGP) en 1995, font apparaître que la Région wallonne ne pourra se contenter de stimuler les secteurs d’activités économiques pour redresser la situation, mais qu’elle devra aussi « s’attaquer plus profondément aux causes structurelles de la pauvreté et de la précarité » de sa population, au sein de laquelle figurent aussi des personnes immigrées. 

Si, en 1992, les besoins spécifiques en matière d’accès aux droits fondamentaux des personnes immigrées sont englobés dans la politique générale de l’Action sociale (et plus particulièrement de la Cohésion sociale, à travers la création de la Direction interdépartementale de l’Intégration sociale, DIIS), progressivement, les pouvoirs politiques en place prennent conscience des freins et obstacles spécifiques rencontrés par cette population originaire d’ailleurs. C’est ainsi qu’en 1996, l’intégration des personnes étrangères et d’origine étrangère devient une matière à part entière, tout en restant liée à l’Action sociale (voir Fiche 37 – Parcours d’intégration).  

En 2000, un premier Contrat d’Avenir pour la Wallonie (CAW) voit le jour. Il définit des actions prioritaires en matière d’emploi, de formation, d’enseignement, de recherche, de lutte contre la pauvreté, d’aménagement du territoire, etc. Il a pour ambition de créer une Wallonie active et solidaire. Le Gouvernement wallon doit mettre en œuvre douze objectifs, parmi lesquels figure le renforcement de la cohésion sociale. 

Ce contrat est renouvelé en 2005. Le Contrat d’Avenir renouvelé (CAR) définit des actions prioritaires et les moyens pour les mettre en œuvre. Il repose sur quatre plans stratégiques : la création d’activités, le développement du capital humain, des connaissances et des savoir-faire, l’inclusion sociale et le développement territorial équilibré et durable. 

Plus spécifiquement, le 19 octobre 2005, le Gouvernement adopte le Plan stratégique transversal – Inclusion sociale 2006-2009 (PST 3) « pour plus de cohésion sociale en Région wallonne ». Il doit contribuer à ce que chaque personne en Wallonie puisse vivre dignement, accéder à l’ensemble des droits fondamentaux et participer à la vie de la société, sans subir de discrimination. À travers ce plan, le Gouvernement s’engage à poursuivre ses efforts et à créer ou renforcer les mesures qui, au sein des compétences régionales, peuvent rencontrer l’objectif d’une meilleure prise en compte de ceux qui ont le plus besoin du soutien des politiques publiques. Le PST 3 s’articule en six axes : « Un logement décent pour tous » ; « Une société seniors admis » ; « Les personnes handicapées : des citoyens à part entière » ; « Les personnes précarisées : des citoyens à soutenir » ; « L’intégration des personnes d’origine étrangère » et « Les demandeurs d’emploi : des personnes à accompagner ». 

Sur le plan local, dès 1992, 250 communes wallonnes, bénéficiant d’un soutien de la DIIS et d’une subvention de la Région wallonne, s’engagent à lutter contre les inégalités et la pauvreté, à travers notamment les plans sociaux intégrés, les plans de prévention de proximité, les plans « Habitat permanent » et d’autres projets comme « Été solidaire, je suis partenaire ». Elles entreprennent des actions de proximité en partenariat avec le tissu associatif, telles que des animations de quartier ou de l’accueil extrascolaire. Il faut cependant attendre 2008 pour qu’il soit confié aux Villes et Communes, l’élaboration de Plans de Cohésion sociale basé sur l’approche des droits fondamentaux définie par le Conseil de l’Europe. La Région wallonne participe, en revanche, dès 1999 aux travaux de réflexion du Conseil de l’Europe pour tenter de définir la Cohésion sociale et ses indicateurs. 

Ce contexte explique pourquoi le CAI se lance anticipativement dans la construction des plans locaux d’intégration, car, tant au niveau local que régional, les politiques s’inscrivent déjà en faveur d’une société plus solidaire et plus juste. Même si les responsables politiques ne prévoient pas encore de complémentarité entre les Plans locaux d’intégration (PLI) et les Plans de cohésion sociale (PCS), le CAI commence stratégiquement à le faire localement dès 2007, profitant de la convergence des volontés entre les deux niveaux de pouvoirs.

 

Dès 2006, soit quelque temps après l’adoption du PST 3, le CAI réalise un premier cahier de revendications (« À nous la parole ») à destination des candidats des élections communales et provinciales, pour une meilleure prise en compte des besoins spécifiques des personnes étrangères en province de Namur. Cette production, fruit d’un travail collectif entre le CAI, des opérateurs namurois et des personnes étrangères, permet d’élargir le débat démocratique pour une société plus juste et plus solidaire grâce à leurs témoignages.  

Dans le prolongement de cette initiative, le CAI poursuit le processus de concertation et de collaboration avec les mandataires communaux et provinciaux pour identifier, ensemble, les leviers existants d’une politique locale favorable à la diversité. C’est ainsi qu’en novembre et en décembre 2007, un colloque est organisé à Namur, en collaboration avec Carrefour des Cultures, puis un séminaire à Dinant, pour entamer la construction des futurs Plans locaux d’intégration dont l’objectif est de faciliter l’accès de tous aux droits fondamentaux. Un nouveau cahier des charges est rédigé par le CAI dans ce cadre sous le titre «  Pour une ville respectueuse des droits et de la diversité », proposant des pistes concrètes à inscrire dans la politique locale. 

Entre 2007 et 2008, le CAI se lance dans de nombreux chantiers « Plan local d’intégration » avec différentes communes. La méthode est inductive, c’est-à-dire, qu’elle part des besoins des personnes et des associations communautaires, pour construire des réponses avec les services communaux et les acteurs associatifs présents sur le territoire communal concerné. Ceci est à mettre en perspective avec le nouveau décret de la Cohésion sociale de 2008, qui confie désormais aux Villes et Communes wallonnes un cadre réglementaire plus précis pour mettre en œuvre l’accès aux droits fondamentaux à l’échelon communal. Le plan de cohésion sociale apparaît pour soutenir les communes wallonnes qui s’engagent à promouvoir la cohésion sociale sur leur territoire. La cohésion est vue comme l’accès de tous aux droits fondamentaux et au bien-être social, culturel et économique. Il couvre, à l’époque, quatre axes : l’insertion socioprofessionnelle ; l’accès à un logement décent ; l’accès à la santé et le traitement des assuétudes ; le retissage des liens sociaux.  Pour construire un tel plan, les communes partent d’un diagnostic des besoins des populations présentes et de l’offre existante sur leur territoire avec les acteurs, tout comme la méthodologie du PLI. 

De 2008 à 2016, les premiers plans locaux d’intégration (PLI) sont mis en place selon une logique géographique de proximité, afin d’œuvrer à « l’intégration des personnes étrangères et d’origine étrangère (PEOE), en mettant en évidence leurs besoins spécifiques et en définissant les stratégies à développer pour mieux les rencontrer… ». Les entités communales retenues pour mettre en pratique cette approche sont Namur, Sambreville et Gembloux, Dinant, puis Florennes (PLIC : plan local d’intégration et de cohabitation, vu la présence du centre d’accueil sur le territoire communal). Le choix de ces différentes localités n’est pas anodin, car on y retrouve une part plus importante de communautés d’immigrés de première et seconde générations. D’autres communes de la province sont également interpellées par la suite, notamment dans le Sud : Viroinval, Beauraing, Philippeville et Couvin. 

Après ces années de mise en pratique collective, menée en partenariat avec la majorité des acteurs du secteur associatif, des associations d’immigrés et des services publics impliqués dans l’Accueil et la Cohésion sociale, plusieurs constats d’importance ressortent : 

  • La similitude, malgré des différences de contexte, des freins et problématiques pour accéder pleinement aux droits fondamentaux. Ces barrières ne sont pas ancrées et spécifiques au substrat local, mais relèvent de « logiques » plus structurelles que l’on retrouve à une échelle plus large. 
  • Le faible intérêt des communes au niveau local, qui s’investissaient plutôt dans les plans de cohésion sociale.
  • Le besoin d’appréhender la notion d’intégration selon une logique à double sens, soit : 
    • Accompagner les personnes étrangères dans leur parcours d’apprentissage des codes culturels belges et de leur insertion dans la société wallonne : langue française, citoyenneté, insertion socioprofessionnelle, etc. ; 
    • Œuvrer à l’ouverture de la société d’accueil en travaillant sur les freins et réticences de celle-ci qui reste toujours « dominante et majoritaire » à accepter l’autre dans sa différence sans que celle-ci n’engendre la peur de la perte de son identité – ou un sentiment non fondé d’invasion. 

Déjà conscient de ces enjeux, le CAI a entrepris de diversifier son offre de services afin de l’étoffer et de la rendre plus accessible géographiquement en ouvrant sept autres Bureaux d’accueil des primo-arrivants (BAPA). Ce faisant, les personnes invitées dans un premier temps à suivre le parcours d’accueil et qui, depuis 2016, sont dans l’obligation légale d’adhérer au parcours d’intégration, ont désormais un relai de proximité. Elles ont ainsi accès à l’ensemble des services proposés par le CAI ainsi qu’à l’ensemble des acteurs du réseau associatif de proximité, étant donné la capacité du Centre à connecter tant les personnes que les institutions. 

Afin d’anticiper ce changement majeur et de capitaliser sur les principaux constats des Plans locaux d’intégration (PLI), le CAI en partenariat avec la Province et le Centre local de promotion de la Santé (CLPS) de Namur ont décidé de donner une autre envergure au dispositif PLI en passant à un plan d’intégration à l’échelon provincial – tout en gardant ses spécificités au niveau local. C’est ainsi que naît le premier Plan provincial et local d’intégration (PPLI) des personnes étrangères et d’origine étrangère à l’échelon de la province de Namur. Ce Plan d’action 2017-2019 du PPLI (soit 3 années civiles) se base sur la réalisation d’un diagnostic provincial, participatif et interactif. Au cours des années 2015 et 2016, c’est le CAI qui est chargé de réaliser ce diagnostic dont l’objectif premier est de collecter les informations nécessaires pour identifier les difficultés, les freins, ainsi que les besoins des personnes étrangères et d’origine étrangère dans leur démarche d’intégration en province de Namur.

Dans la foulée, différents espaces de concertation traitant des questions d’accès aux droits fondamentaux se développent pour mettre en œuvre les différentes actions pensées. En 2018, ceux-ci permettent l’élaboration d’un mémorandum dans le cadre des élections locales. Une soirée de rencontre entre le réseau d’acteurs de l’intégration et les candidats politiques est l’occasion de leur transmettre les recommandations co-construites pour améliorer cet accès. Courant 2019, quinze groupes de travail et plateformes, regroupant près d’une centaine d’associations et représentants des services publics, y sont encore actifs.

 

À la tête du dispositif de pilotage du PPLI, nous retrouvons alors les acteurs clés que sont la Province, le CLPS de Namur et le CAI. Ce trio y assure conjointement le respect de la méthodologie et le suivi des axes de travail, dont le fil rouge reste l’accès aux Droits fondamentaux pour les personnes étrangères. Son assemblée plénière annuelle permet de faire un état des lieux des actions réalisées et des perspectives pour l’année suivante. 

Aujourd’hui, après le retrait du CLPS et de la Province de Namur du pilotage du PPLI, le CAI se retrouve seul aux commandes. Si l’accompagnement des personnes, le travail en réseau et le développement d’activités s’organisent encore sur l’ensemble du territoire provincial, le Plan provincial et local d’intégration est passé à une version 2.0. Il repose dorénavant sur une planification pluriannuelle (6 ans) qui se cale sur la programmation des Plans transversaux stratégiques des Plans de Cohésion sociale. Il s’agit d’une structure plus souple qui permet d’intégrer les nouveaux besoins, les nouveaux publics et les nouvelles situations qui se présentent sur le territoire, tout en conservant la méthodologie de travail (qui consiste à partir des constats de terrain pour œuvrer avec le réseau à apporter des solutions) et les espaces de concertation au niveau sous-local (coordinations locales). Seuls les espaces de concertation à l’échelon provincial sont revus à la baisse et certains droits fondamentaux font l’objet d’une nouvelle stratégie d’action, qui vise à investir des espaces de concertation existant pour y apporter l’expertise du CAI sur les besoins des personnes étrangères. Cette adaptation résulte d’un travail d’évaluation du fonctionnement du précédent plan provincial et local d’intégration.

Des mémorandums au service du PLI : 

Depuis 2006, avec la rédaction de la publication « À nous la parole », une tradition d’interpellation s’est instaurée au sein du CAI pour conscientiser les représentants politiques locaux (communaux et provinciaux) aux besoins spécifiques des personnes en matière d’accès aux droits fondamentaux. Dans les années qui suivent, plusieurs publications, sous forme de mémorandums, sont rédigées avec le réseau de partenaires et les personnes elles-mêmes, à destination des candidats politiques dans le cadre des élections communales et provinciales. Elles sont des outils incontournables pour favoriser une articulation cohérente et pertinente entre les plans de cohésion sociale et les plans locaux d’intégration, conformément aux exigences de la Région wallonne vis-à-vis des Centres régionaux d’intégration.

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2007 – Journée découverte de services à Sambreville


2007 – Journée découverte de services à Sambreville

Dans le cadre du comité d’accompagnement des projets du Fonds d’impulsion à la politique des immigrés (FIPI) de la Commune de Sambreville, une analyse des besoins de la population issue de l’immigration est effectuée par les opérateurs financés dans le cadre du FIPI et le CAI. Les observations mettent en évidence la nécessité de renforcer l’accueil et l’intégration de ce public en favorisant une démarche interculturelle. Pour ce faire, une journée « découverte » est co-organisée pour permettre à cette population de rencontrer et d’échanger avec des services publics à finalité sociale et des associations socio-éducatives de Sambreville.

L’organisation de cette journée de découverte des services s’adresse en priorité aux nouveaux migrants établis sur la commune de Sambreville et a pour objectif de leur faire découvrir les services auxquels ils peuvent s’adresser dans leurs démarches d’intégration (en matière de logement, de santé, d’accompagnement, par exemple). Cette initiative émane de porteurs de projets FIPI, parmi lesquels l’administration communale et le CPAS de Sambreville, le Centre d’animation interculturelle de la Basse-Sambre, les Compagnons dépanneurs, l’ASBL Sambre-Alpha et le Centre d’action interculturelle de la province de Namur (CAI). 

Pour rappel, les projets soutenus par le Fonds d’impulsion à la politique des immigrés (FIPI), créé en 1991 par le Gouvernement fédéral, doivent favoriser l’intégration sociale des personnes d’origine étrangère, la prévention des discriminations et le dialogue interculturel.

Depuis toujours, le CAI développe des initiatives pour répondre aux besoins de la population et de ses partenaires en favorisant l’essaimage et l’ancrage de manière à pérenniser ces actions.  C’est ainsi qu’on observe que des projets similaires, organisés une fois l’an, voient le jour dans les communes de Sambreville, Gembloux et Florennes notamment, qui permettent de faciliter l’accueil de tous les nouveaux résidents.

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2006 – « Les échanges de midi autour de l’interculturel »


2006 – « Les échanges de midi autour de l’interculturel »

« Les échanges de midi autour de l’interculturel », dont la première édition est organisée en 2006, sont des cycles de conférences, sur des thématiques touchant les réalités de personnes issues de l’immigration. Organisées principalement à Namur, elles poursuivent comme objectifs de sensibiliser des professionnels et citoyens désireux d’enrichir leurs connaissances sur l’immigration dans toutes ses dimensions et de développer leur esprit critique. En effet, la diversité d’origines, de langues et de codes culturels auxquels ils peuvent être confrontés sont souvent source d’incompréhension, de malaise et de frustration, voire de conflits. Dans certains cas, cela se traduit par un repli sur soi et par un renforcement des représentations négatives à l’égard des étrangers.

Le CAI n’invente pas le concept en 2006. Déjà dans les années 1990, un cycle de conférences intitulé «Santé et cultures» avait été organisé afin d’amener les participants à une réflexion sur l’aspect culturel dans l’accès à la santé. Y étaient notamment abordés : la Sécurité sociale et l’immigration, la perception du corps médical par les personnes de différentes ethnies, la santé mentale, la santé chez les femmes, la santé et l’Islam, les soins à domicile, le troisième âge ou encore la mort.

En 2006, commence la programmation d’un cycle de rencontres intitulé « Les échanges de midi » son objectif est de fournir des outils et des clés d’information sur des aspects culturels, sociaux et historiques liés aux populations issues de l’immigration, de contribuer à la compréhension des réalités et des cultures des personnes d’origine étrangère, afin de lever des représentations faussées et de créer des synergies entre les acteurs du terrain autour de la dimension interculturelle. D’abord organisées à Namur, Gembloux, Sambreville (entre 2013 et 2016, en collaboration avec le PCS) et Andenne, ces conférences-rencontres se concentrent, au fil des années, à Namur même. 

Ces échanges sont modulés en trois temps : d’abord, une rencontre conviviale entre les participants autour d’un repas, suivie de la présentation du sujet du jour par un intervenant, expert en la matière, puis par une séance de questions-réponses. Le tout en un temps limité au temps de midi (de 12h à 14h30), permettant ainsi aux participants de ne pas empiéter sur leur temps de travail.

La dernière édition des « échanges de midi » se déroule en 2019. Par la suite, le CAI proposera plutôt des matinées thématiques, intégrées directement dans le catalogue de formations. Ces demi-journées de formation visent à permettre aux opérateurs, ainsi qu’à toute personne intéressée, d’accéder à différents sujets thématiques liés à l’interculturalité. Comme « Les échanges de midi », il s’agit d’un espace de dialogue et d’échanges dans lequel les exposés des intervenants sont enrichis par les expériences et les connaissances des participants.

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2004 – Lancement de la publication Coaxions


2004 – Lancement de la publication Coaxions

Coaxions : les cahiers du CAI est une publication en série destinée à visibiliser les pratiques et réflexions du CAI sur des thématiques spécifiques. Son titre évoque l’action collective et reflète l’objectif de la revue : rassembler, transmettre et outiller les acteurs de l’interculturalité.

Depuis sa création, le CAI s’efforce de transmettre un maximum d’informations sur les thématiques qu’il traite et les publics qu’il accompagne. Une partie de son action repose d’ailleurs sur ce soutien documentaire. Au fil du temps, le Centre aspire à transmettre le savoir-faire qu’il a acquis en matière de formation et de méthodologie interculturelles ; un axe d’action qu’il a surtout développé à partir des années 1990. La méthode et les processus de travail ont en effet pour lui une grande importance. De manière à initier, outiller et former les opérateurs, le CAI décide de synthétiser et transmettre son savoir et ses expériences à travers des cahiers appelés Coaxions. Entre 2004 et 2019, cette publication aborde de grandes thématiques investies par le CAI, met en lumière certains projets et éclaire des pratiques, comme en témoignent les titres des cahiers :

  • 2004 (décembre) : « Outils de diversité… au service de l’action interculturelle ? L’exemple de la Manne à pain ».
  • 2006 (décembre) : « L’islam dans l’espace public ».
  • 2007 (mai) : « La médiation interculturelle : entre approche conceptuelle et pratique professionnelle ».
  • 2014 (décembre) : « 50 ans de l’immigration marocaine et turque en province de Namur ».
  • 2015 (juin) : « Travailleurs étrangers ou d’origine étrangère avec ou sans emploi en province de Namur ».
  • 2017 (juillet) : « Acquisition de la nationalité belge : liens avec le parcours d’intégration ».
  • 2018 (janvier) : « Radicalisme ».
  • 2019 (janvier) : « Diversité ethnoculturelle et emploi ».

Avec le même objectif, le CAI édite parallèlement quelques brochures, notamment sur la systématisation d’expériences et sur l’accompagnement interculturel, en 2020, ou sur la manière de « Mener des projets interculturels avec les jeunes », en 2022.

Le CAI poursuit ainsi son travail d’information entamé dès ses débuts et qui s’est décliné au fil du temps à travers son centre de documentation (de 1984 à 2020), ses études statistiques ou ses premières publications périodiques (Devenir du migrant, Horizons 2000, Horizons), avec l’idée de nourrir la réflexion et de faire lien.

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1996 – Début de la formation à la médiation interculturelle en milieu hospitalier

1996 – Début de la formation à la médiation interculturelle en milieu hospitalier

Dès la journée d’étude intitulée « Les femmes immigrées en rupture avec leur milieu », en 1994, il apparaît essentiel de former des personnes d’origine étrangère pouvant servir de relais entre leur communauté et les interlocuteurs de différents services publics (écoles, services de protection de la jeunesse, administrations, etc.) (Voir Fiche 12). Cette réflexion s’approfondit par la suite, notamment pour répondre à des besoins s’exprimant dans le secteur hospitalier. À l’issue d’une conférence interministérielle est lancé un projet de médiation interculturelle à destination des hôpitaux. Le Centre socioculturel des immigrés de Namur (CSCIN, futur CAI) s’appuie sur ce projet financé par la ministre de la Santé, Magda de Galan, pour développer son action et son expertise en médiation interculturelle dans ce cadre. Il participe à la coordination de ce projet en prenant notamment en charge la question de la formation qui l’accompagne. La médiation interculturelle en milieu hospitalier permet d’atténuer les tensions entre patients et professionnels de la santé qui pourraient résulter d’incompréhensions liées de la barrière de la langue ou à la méconnaissance des valeurs et habitudes culturelles de chacun, mais aussi de mieux aiguiller des personnes peu au fait du fonctionnement administratif en Belgique.

Cette formation est développée dans la suite de la Conférence interministérielle à la politique de l’immigration organisée le 12 mars 1996 qui réunit tous les ministres (fédéraux, communautaires et régionaux) compétents en la matière. Le Centre pour l’égalité des chances (CECLR, futur Unia) en prépare l’agenda et y présente un rapport, ainsi que des recommandations aux pouvoirs publics. Parmi celles-ci figure ainsi la proposition de soutenir la création de dispositifs de médiation interculturelle dans les hôpitaux afin de lutter contre le problème de surconsommation des soins médicaux. Cette proposition rejoint les conclusions d’une recherche que l’ASBL liégeoise Résonnances avait réalisée précédemment sur l’interculturalité et les soins de santé. La conférence interministérielle reconnaît que pour faciliter l’accès aux soins de santé, il est nécessaire d’améliorer la communication entre les associations issues de l’immigration, les familles et les professionnels de la santé. Cela passe par une meilleure compréhension de la culture, des codes et des valeurs de chacun. Aussi, la ministre des Affaires sociales, Magda De Galan, présente-t-elle, lors de la conférence, un projet visant à la mise en place d’expériences de médiation interculturelle en milieu hospitalier, de manière à aboutir, dès 1998, à une solution structurelle en la matière.

Le projet est lancé et sa coordination est confiée au CSCIN et à l’ASBL Résonnances. Il se déploie à Bruxelles, Namur, La Louvière, Charleroi et Liège et s’accompagne d’une offre de formation. Le CSCIN est plus spécifiquement chargé d’organiser cette dernière et d’assurer la supervision des médiateurs et médiatrices interculturelles dans les hôpitaux.

Le Centre dispose déjà d’une expérience certaine en matière de médiation interculturelle. En effet, dès 1994, dans le cadre d’un projet FIPI (Fonds d’impulsion à la politique des immigrés), il a engagé une médiatrice interculturelle de terrain qui œuvre alors essentiellement dans les quartiers de Namur.

Le Centre encourage l’engagement et la formation de personnel socio-administratif « culturellement » compétent : c’est-à-dire d’un personnel capable de s’adapter à un public multiculturel en tenant compte de ses références culturelles. Des problèmes de communication se posent dans de nombreuses interactions sociales, qui peuvent concerner les relations entre l’école et les parents face à l’échec scolaire, l’accueil dans les administrations publiques et les relations entre patients et professionnels dans les hôpitaux, voire la communication avec les services socio-judiciaires. Le Centre soutient que ces problèmes peuvent être résolus en grande partie par l’engagement de Belges d’origine étrangère qui connaissent de manière empirique leur culture, mais aussi par la formation à la communication interculturelle du personnel déjà en place dans diverses structures. Cette aide permet souvent de décharger la famille immédiate (souvent les enfants) de ce rôle d’intermédiaire, parfois pesant, permettant aussi un traitement plus confidentiel de certaines situations.

À partir de 1997, des services de médiation interculturelle seront progressivement mis sur pied au CHR de Namur et dans les administrations communales de Namur et de Sambreville.  Le Centre y contribuera en mettant un médiateur interculturel à disposition de la Ville de Namur pendant un an avant que son service ne s’autonomise en 1998. De même en 2001, il affectera un de ses médiateurs à la cellule de médiation interculturelle nouvellement créée au sein de la commune de Sambreville, [un service précieux quand on sait que la commune compte alors quelques quarante et une nationalités sur son territoire]. 

La réflexion autour de la médiation interculturelle restera prégnante au sein du Centre (devenu entretemps CAI), qui participera en 2003 à un échange transnational, à Almeria en Espagne, autour de cette question dans le cadre du projet ALAMEDA. En 2007, le CAI consacre même le numéro de mai de son magazine Coaxions au thème : « La Médiation interculturelle : entre approche conceptuelle et pratique professionnelle ». C’est l’occasion de revenir sur l’histoire et les fonctions de cette pratique, de mieux comprendre le métier de médiateur interculturel, son champ d’action et la nature de ses interventions, de dresser un état des lieux et quelques recommandations, en plus de lister les services de médiation interculturelle existants en province de Namur.

Dans les années qui suivent, de nouvelles mesures décrétales bousculeront un peu la pratique. Dans le cadre/la suite du décret de 2009, et grâce à un financement européen (FEI), le CAI engagera ainsi un premier travailleur responsable du Bureau d’accueil des primo-arrivants : la fonction de « médiation interculturelle » sera alors redéfinie sous l’appellation d’« accompagnement interculturel ».

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☑ Travail en réseau

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Générales :

☑ Citoyenneté
☑ Enseignement / formation / emploi
☑ Juridique / justice
☑ Logement
☑ Mobilité
☑ Santé

Spécifiques :

☑ Intégration
☑ Interculturalité
☑ Lutte contre les discriminations
☑ Lutte contre le racisme