Asile

Conflits, pauvreté, violences ou désastres climatiques poussent chaque année des millions d’individus à quitter leur pays. Ils subissent les dangers des « routes » migratoires, et doivent du jour au lendemain envisager un nouvel avenir loin de chez eux. Arrivés en Belgique, ils peuvent demander une protection internationale (« demander l’asile ») sur base de la Convention de Genève de 1951.
LA CONVENTION DE GENÈVE DE 1951 – Article 1.A.2.
« Est reconnue réfugiée, toute personne qui, craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays. »

Une fois arrivée en Belgique, la personne demandeuse de protection internationale doit réaliser des démarches administratives avant d’obtenir le statut de réfugié (cf. Procédure de reconnaissance du statut de réfugié en Belgique). Lorsqu’elle est reconnue comme réfugiée et ce après parfois plusieurs mois d’attente, elle accède à certains droits :
- Elle reçoit un permis de séjour lui permettant de partir à la recherche d’un logement et d’un emploi*. Théoriquement, elle doit quitter sa structure d’accueil dans les deux mois qui suivent sa reconnaissance.
- Elle peut demander une aide auprès d’un CPAS en attendant de trouver du travail et de se constituer des droits à la sécurité sociale ; comme n’importe qui en séjour légal en Belgique. Elle a également le droit de faire venir les membres de sa famille nucléaire (regroupement familial).
- En région wallonne, elle doit se rendre dans un Centre régional d’intégration, comme le C.A.I., pour suivre le Parcours d’Intégration (Inburgering en Flandre). Celui-ci comprend un bilan social, une séance d’information sur les droits, une formation à la citoyenneté et, si nécessaire, une formation à la langue française.

Découvrez les étapes de la procédure de demande de protection internationale

Les acteurs de l’asile et de l’accueil en Belgique
Office des Etrangers
CGRA
FEDASIL
CROIX ROUGE

LES ACTIONS DU CAI ET LA PROCÉDURE DE RÉINSTALLATION

Les actions du CAI et la procédure de réinstallation

FAQ : Accueil des demandeur·euses d’asile




Communiqué de presse – Coalition NAPAR


L’approbation d’un futur plan d’action contre le racisme rappelle la nécessaire alliance entre politiques et société civile.

Aujourd’hui, après dix-neuf ans, la Conférence interministérielle sur la lutte contre le racisme a enfin donné le feu vert à l’élaboration d’un plan d’action national contre le racisme. La note de démarrage, qui décrit les premières étapes vers un plan d’action, a été approuvée par les
ministres présent.e.s. « Nous pouvons enfin nous penchez sur les actions concrètes du futur plan d’action », déclare Sakina M. Ghani co-coordinatrice de la coalition NAPAR, regroupant 60 organisations belges.

La note de démarrage du plan d’action contre le racisme, que la Coalition a pu consulter cet été, contient les grandes lignes de méthodologie et une liste de domaines sociétaux pour lesquels des actions devraient être prévues. « Toutefois, il est primordial que la note soit complétée. Il faut également s’attaquer au racisme au sein de la politique migratoire. La criminalisation des personnes migrantes, qui sont invariablement présentées comme une menace, conduit à beaucoup de racisme et de discrimination. Le plan d’action devrait également s’attaquer résolument à la violence policière raciste et à la discrimination sur base du port de signes convictionnels ». En effet, après la mort de Georges Floyd, plus de 10 000 personnes sont descendues dans les rues de Bruxelles pour demander à la Belgique de s’attaquer avec force au racisme au sein de la police et au racisme structurel. La manifestation #HijabisFightBack, qui a dénoncé la question de l’exclusion des personnes sur la base de signes convictionnels, a également beaucoup mobilisé en juillet. Ce signal ne peut être ignoré car il signifie également que la société civile est prête à se mobiliser et à travailler aux côtés des politiques.

Enfin, la coalition NAPAR signale un écueil : « ce ne serait pas la première fois qu’un plan d’action est élaboré sans prendre en compte l’expérience des personnes concernées. Nous attendons donc que la société civile antiraciste soit étroitement associée à la poursuite des travaux pour l’élaboration du plan. Ce n’est qu’ainsi que le plan d’action sera ambitieux et réaliste, avec des objectifs concrets, des critères de réussite mesurables et les moyens correspondants », conclue Sakina M. Ghani.La coalition NAPAR

La Coalition NAPAR est composée d’environ 60 organisations belges. Elle milite pour un plan d’action interfédéral contre le racisme. Le 22 mai 2018, la Coalition NAPAR a organisé une séance d’information au Parlement avec des témoignages et des propositions concrètes. Au cours de la précédente législature, les propositions d’action ont également été envoyées à tous les membres du Parlement belge ainsi qu’aux ministres et secrétaires d’État de tous les gouvernements. La coalition a entamé un dialogue avec diverses administrations, des cabinets ministériels, des parlementaires et des partis politiques.
Contact francophone : Sakina M. Ghani 0471 69 83 05

La Coalition pour un plan d’action interfédéral contre le racisme est composée des organisations suivantes : ACLI Vlaanderen vzw, ACOD cultuur, ACV-CSC, AIF+ vzw, Asbl Objectif – mouvement pour l’égalité des droits, Asbl Union, Balkan LGBTQIA+, Bamko asbl, BePax, Beweging.net, BOEH !, Bruxelles Panthères, Café Congo, Les Cannelles asbl, Centre d’action interculturelle de la province de Namur, Centre régional d’intégration de Charleroi, Centre Régional d’Intégration du Brabant-Wallon, Centre Régional de La Louvière – Wallonie Picarde Nord, Centre Régional d’intégration de Liège, Centre Régional d’Intégration du Luxembourg, Centre Régional d’intégration de Mons Borinage et Wallonie Picarde Sud, Centre Régional de Verviers pour l’Intégration, CSC Bruxelles, Collectif Contre l’Islamophobie en Belgique, Collectif Féministe Kahina, Een Andere Joodse Stem, ella vzw Kenniscentrum gender en etniciteit, ENAR, Federatie van Marokkaanse Verenigingen, FENIKS vzw, Furia, Hand in Hand tegen racisme vzw, Hand-in-Hand Gent, Hart boven Hard, Internationaal Comité vzw, Job@Ubuntu, Karamah EU, Kif Kif vzw, Le Collectif Mémoire Coloniale de Lutte contre les Discriminations, Le Monde des Possibles – Liège, Liga voor Mensenrechten, Ligue des droits Humains, Merhaba vzw, Minderhedenforum, Mouvement Ouvrier Chrétien, MRAX, Mwinda Kitoko, Netwerk tegen Armoede, ORBIT vzw, Platform Allochtone Jeugdwerkingen, RainbowHouse, Réseau de Soutien aux Victimes Brésiliennes de la Violence Domestique, RIMO Limburg vzw, RoSa vzw, Samenlevingsopbouw sector, School zonder Racisme vzw, SEER vzw (Social Enhancement and Empowerment of Roma), SHARE (Forum des Migrants), Tayush, Union des Progressistes Juifs de Belgique, Vie féminine, VZW Jakoeboe – Welzijnsschakel Vluchtelingen Oostende, Welzijnszorg.
Découvrez le mémorandum pour un plan NAPAR ici





Crise migratoire ou crise de l’accueil : l’Europe avec la honte comme seul étendard !!!


Comme il est commode de parler à tout-va de crise de l’immigration.
Il serait pourtant plus opportun, réaliste et courageux de parler de crise de l’accueil. Mais cela nous obligerait à endosser une responsabilité qui nous forcerait, nous, européens, à dégager des moyens et mener une politique bien qu’humaine, potentiellement impopulaire et à contre-courant des sombres avancées populistes.

Comme il est commode de déshumaniser ces gens, qu’on affuble d’une identité unique : « migrants ». Cette identité nous autorisant de la sorte à oublier qu’ils sont avant tout des êtres humains. Oublier qu’ils sont sujets à la protection internationale. Légitimer les violations par les états européens, du droit international, en autorisant les gardes côtes à utiliser la violence pour réprimer leur quête d’asile.

Humains dont l’avenir doit nous concerner, humains dont la dignité doit nous préoccuper, humains dont la défense des droits doit nous animer, humains pour lesquels une politique concertée d’accueil doit être mise sur pied…humains dont la survie ne dépend que de nous.

Ces gens ont fuit l’enfer sur terre… Alep, Kandahar ou Idlib …
Qui peut encore prétendre ne jamais avoir vu les photos de leurs conditions de vie, des photos aussi intolérables qu’insoutenables…dans ce qui ressemble à des prisons à ciel ouvert où toute once d’humanité a disparu. Et pourtant…ce qu’ils trouvent en Europe ne les éloigne pas de ces enfers.

Comme il est commode d’opposer sécurité et solidarité. Comme si l’accueil de ces personnes représentait un danger pour la survie européenne. Comme si nous étions face à un afflux inabsorbable et sans précédent.

Ce texte n’est pas un traité d’analyse géopolitique mais une exhortation à nos dirigeants : ça suffit ! Ayez le courage politique de prendre des décisions fortes, humaines et solidaires à la hauteur du projet politique européen.

Face à la situation à la frontière gréco-turque, la réponse actuelle de l’Europe est le renforcement du contrôle militaire et l’usage de la force. Cela démontre qu’un nouveau cap a été franchi dans notre obligation à appliquer les règles du droit international (art 33 de la Convention de Genève).

Voir ces personnes complètement dénuées de tout, appauvries et apeurées, se masser aux portes de la « belle » Europe est insupportable et indigne pour tout qui prétend défendre les valeurs démocratiques et humanistes qui sont, nous semble-t-il, le fondement du projet européen.
Sous la pression des partis les plus conservateurs, l’Union européenne continue d’abandonner ces valeurs fondamentales et son autorité morale, en prenant le risque, de marquer honteusement l’histoire.

En tant que Directeurs/Directrices et travailleurs sociaux du secteur de l’intégration et de l’interculturalité, nous sommes quotidiennement en contact avec des femmes, des hommes et des enfants de toutes origines, fraîchement installés ou non, sur notre territoire.

La volonté farouche d’une immense majorité de ces personnes est de prendre part à notre vie sociale, économique et culturelle et d’ainsi, bien légitimement, partager notre quotidien en toute dignité.

Nous pensons que notre société est troublée par toutes sortes de menaces, dont les plus préoccupantes sont le populisme, la désinformation, le racisme et le repli sur soi. Cependant, brandir la peur, la pénurie de moyens et le manque de place comme motifs de refus n’est plus crédible voire infantilisant.

En effet, aucun de ces arguments ne résiste à une analyse objective. Qu’il s’agisse de la théorie du grand remplacement, de l’envahissement massif, du déclin économique ou d’un appauvrissement culturel voire cultuel… Toutes les études semblent contredire toutes ces allégations et vont même dans le sens contraire.

Mais rien n’y fait, année après année, guerre après-guerre, l’Europe refuse d’ouvrir ses portes aux « MIGRANTS »… Nom dont elle affuble les réfugiés pour mieux fuir ses responsabilités et nier leur droit à l’asile.
Ces personnes sont des demandeurs de PROTECTION internationale, ce qui nous oblige, nous, européens, à leur proposer notre aide.
Ils ne s’expatrient pas, ils fuient la mort, la misère, la persécution.

En tant que responsables dans le secteur de l’intégration et de l’interculturalité, nous sommes en contact permanent avec ces « migrants », qui garderont toute leur vie les stigmates parfois irrémédiables de notre refus de les accueillir ou alors dans des conditions indignes.
Toute leur vie durant, ils devront vivre avec les traumatismes de l’exil et de toutes ces vies prises par la méditerranée ou le froid des camps.

Cette tragédie nous renvoie comme un miroir, le reflet d’un continent, qui a perdu son identité : Qui sommes-nous européens ? Quels sont nos privilèges, nos rapports de domination ? De quoi avons-nous peur si ce n’est de nous-mêmes ?
Bien sûr il y des pauvres et des fragiles en Europe, et nous les regardons avec la même condescendance et le même cynisme que ces réfugiés…
Nous nous servons lâchement de la pauvreté des uns pour rejeter les autres ? C’est d’ailleurs la seule utilité sociale que nous leur reconnaissons.

Savoir que des budgets importants de la politique migratoire servent à construire des murs, ériger des barrières, dresser des barbelés, n’est pas la vision de la démocratie que nous défendons chaque matin dans nos associations.

Nous avons les moyens de mener plusieurs combats de front, qu’il s’agisse de l’accueil fermement humain des demandeurs d’asile, de la lutte contre la misère sociale, de l’égalité de genre ou du réchauffement climatique.

Nous exhortons, ceux qui nous représentent, d’œuvrer à une politique d’accueil digne, régulée et organisée plutôt qu’à un renfort du refus. Nous exhortons l’Europe à respecter le droit international.
Comme d’autres acteurs de l’accueil en Belgique, nous militons pour développer des conditions de vie dignes dans les pays d’origine, pour instaurer des voies légales de migrations par des accès sûrs, de garantir des politiques d’égalité et de lutter contre toutes formes d’exclusions et de repli sur soi.

Notre engagement à nous sera ensuite, de participer au quotidien à l’inclusion de ces personnes.
Chacun fera ainsi sa part.
Protect humans, no borders !

Le Directeur du SeTIS Wallon – Service de Traduction et d’Interprétariat en milieu Social
La Directrice du C.A.I. – Centre d’Action Interculturelle de la province de Namur
La Directrice du CERAIC – Centre Régional d’Action Interculturelle de la région du Centre – Brabant Wallon
La Directrice du CIMB – Centre Interculturel De Mons et du Borinage
Le Directeur du CRIBW – Centre Régional d’Intégration du Brabant Wallon
Le Directeur du CRIC – Centre Régional d’Intégration de Charleroi
Le Directeur du CRILUX – Centre Régional d’Intégration de la province de Luxembourg
Le Directeur du CRIPEL – Centre Régional pour l’Intégration des Personnes Étrangères ou D’origine Étrangère de Liège
Le Directeur du CRVI – Centre Régional de Verviers pour l’Intégration

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Coronavirus : permettre à tous de se confiner est la seule manière d’en sortir – CARTE BLANCHE ASSOCIATIVE


Alors que les mesures se multiplient et que chacun se confine derrières ses murs, des citoyens « oubliés » échappent au confinement à défaut d’avoir un abri et des moyens de subsistance. Les autorités doivent mettre en place des solutions structurelles pour protéger l’ensemble de la population et enrayer l’épidémie.

Le confinement n’aura servi à rien si une partie de la population est ignorée

La deuxième semaine de confinement se termine. Les yeux rivés sur le frémissement des chiffres, tous se demandent si les mesures récemment mises en place auront un impact suffisant. Mais c’est sans compter que certains citoyens ont été « oubliés » par les autorités : sans logement ni moyens de subsistance, ils ne peuvent pas se conformer à cette règle du « restez chez vous ». Or, si des pans entiers de la population sont laissés sur le côté, il s’agira d’autant de personnes exposées à un risque de contamination, et sources elles-mêmes de contagion.

Les oubliés sont nombreux. Parmi la population précarisée, il s’agit notamment des personnes étrangères sans titre de séjour, qui n’ont pas de couverture médicale. Certaines d’entre elles sont coincées en centres fermés, dans des conditions de promiscuité qui vont à l’encontre des règles sanitaires. D’autres ont récemment été libérées sans précaution quant à ce qu’il adviendrait d’elles. Il s’agit aussi de personnes venues demander l’asile et qui, depuis deux semaines, se retrouvent devant la porte close de l’Office des étrangers. Une grande partie de ces personnes s’ajoute à celles qui vivaient déjà sans-abri, et des solutions peinent à se dessiner.

Des mesures structurelles sont nécessaires

Pour l’heure, les appels à l’aide pour des aliments, des savons, des produits de nettoyage se multiplient. En réponse, de nombreux élans de solidarité se font entendre. S’ils sont louables, ils ne seront pas suffisants sans que des mesures soient prises par les autorités pour mettre à l’abri l’ensemble des citoyens. Les personnes étrangères sans titre de séjour, dites « sans-papiers », représentent près d’un pourcent de la population. En temps normal, ces quelque 100.000 à 150.000 personnes vivent déjà dans une précarité criante, sans accès à un emploi déclaré et sans aide sociale, avec pour seul filet de sécurité l’aide médicale urgente. Or, dans ce contexte de crise, leur dénuement se fait encore plus insupportable, comme le rappelle la Coordination des sans-papiers de Belgique. La situation est d’une incohérence inouïe ; les pratiques administratives habituelles continuent de s’appliquer, comme si de rien n’était. Un exemple parlant : les personnes libérées de centres fermés reçoivent un ordre de quitter le territoire dans un délai de 30 jours après avoir été libérées, alors que le trafic aérien est au ralenti et que les frontières se ferment les unes après les autres.

Les solutions existent

Nous soulignons les améliorations apportées dans l’urgence au dispositif d’aide médicale urgente (simplification de l’activation de l’aide médicale urgente et extension de la durée des cartes médicales), mais des mesures plus ambitieuses doivent être adoptées notamment en matière de séjour.

En regardant les pays européens les plus durement touchés par la crise sanitaire, il est clair que des solutions créatives peuvent être mises en place rapidement. La ville italienne de Bologne a montré l’exemple. Elle a dédoublé ses capacités d’hébergement pour les personnes sans abri en mobilisant tous les lieux possibles, notamment les écoles fermées. La France a décidé de renouveler pour trois mois tous les titres de séjour qui arrivaient prochainement à expiration. Cela empêche tout contact inutile entre les citoyens et l’administration et évite que certains ne tombent dans une situation d’irrégularité de séjour et que ne s’enclenche une spirale infernale : plus de titre de séjour, plus de travail, plus de revenu, plus de logement, plus de mutuelle. Le Portugal a quant à lui décidé de régulariser temporairement les étrangers qui avaient introduit une demande de séjour et qui sont toujours en attente d’une réponse des autorités.

Pour sortir de la crise sanitaire qui paralyse le pays, il faut :

Que les personnes sans papiers aient une autorisation de séjour qui leur permet au minimum de rester en Belgique le temps de la crise sanitaire
Que ces personnes reçoivent de quoi subvenir à leurs besoins, se confiner et respecter les recommandations sanitaires de base
Que les étrangers encore détenus dans les centres fermés soient libérés, qu’ils aient une autorisation de séjour et qu’ils soient hébergés dans des structures d’urgence
Que les personnes qui cherchent une protection puissent déposer leur demande d’asile et soient hébergées
Que tous les titres de séjour qui arrivent à expiration soient prolongés automatiquement pour 3 mois.
Nous avons conscience que de telles mesures demandent de la créativité et de l’audace. Il est temps que des solutions claires soient mises en place et que les citoyens présents sur notre territoire, avec ou sans abri, avec ou sans papiers, soient protégés. Il en va de l’intérêt général.

Signataires

CIRÉ,
Vluchtelingenwerk Vlaanderen,
Coordination des sans-papiers de Belgique,
Sans Papiers TV,
Comité des Femmes Sans Papiers,
Réseau ADES,
Groupe Montois de Soutien aux Sans-Papiers,
La Voix des sans-papiers de Liège
Comité de Soutien à la Voix des Sans-Papiers de Liège,
Collectif Liégeois de soutien aux Sans-Papiers,
Liège Ville Hospitalière,
CRACPE – Collectif de Résistance Aux Centres Pour Étrangers,
Collectif La Bruyère commune hospitalière,
Caritas International Belgique,
AVOCATS.be – Ordre des Barreaux Francophones & Germanophone
Point d’appui,
MRAX,
Ligue des droits humains,
Maison du Peuple d’Europe,
Amitié sans frontières – Vriendschap Zonder Grenzen,
SOS Migrants,
Convivial – Mouvement d’Insertion des Réfugiés,
Le Monde des Possibles ASBL,
JRS – Jesuit Refugee Service Belgium,
ADDE – Association pour le Droit Des Étrangers,
Médecins du Monde,
Service Social Juif,
SESO – Service social des solidarités,
MOC – Mouvement Ouvrier Chrétien,
Plateforme Citoyenne de Soutien aux Réfugiés,
Amnesty International Belgique francophone,
CNCD-11.11.11,
NANSEN,
Centre d’action interculturelle de la province de Namur,
L’École des Solidarités,
UPJB – Union des Progressistes Juifs de Belgique,
Collectif Migrations Libres,
CEPAG – Centre d’Éducation Populaire André Genot
FGTB Wallonne,
FGTB ABVV fédéral,
CSC ACV,
ASBL F41,
Sibylle Gioe (avocate),
Pierre Robert (avocat).





L’urgence est aussi de libérer Clarisse et tous les prisonniers des centres fermés – CARTE BLANCHE


Le MRAX et plus de 40 organisations du monde associatif appellent d’urgence à ce geste, simple, de légalité et d’humanité.

Aujourd’hui encore, ils sont des centaines à tenter de survivre dans des centres fermés, la boule au ventre, avec cette angoisse d’entendre en permanence la radio débiter des conseils de prudence, de distanciation sociale, de mesures sanitaires pour préserver chacun du coronavirus. Mais eux, ils savent que ces messages ne leur sont pas destinés. Pour eux, la distanciation sociale se transforme en promiscuité sociale. C’est à la roulette russe qu’on joue avec leur vie.

La ministre de l’asile et de la migration sait pourtant pertinemment que les maintenir dans ces centres, en raison de l’urgence sanitaire, est contraire à notre législation et à l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme interdisant les traitements inhumains et dégradants. Et non seulement elle le sait, mais elle le dit, par l’intermédiaire de la porte-parole de son administration.

Lors de la libération de 300 personnes des centres fermés, il y a quelques jours, celle-ci a précisé que « La loi nous indique que nous ne pouvons maintenir en détention des personnes que quand il est possible de les rapatrier rapidement. Pour les 300 personnes que nous avons libérées, ce n’est pas possible étant donné que beaucoup de pays ont fermé leurs frontières et parce qu’il n’y a plus de vol qui parte de la Belgique ».

Elle a raison, la porte-parole de l’Office des étrangers. La loi est claire : une personne ne peut être détenue que durant le temps strictement nécessaire à son expulsion. Si l’expulsion est impossible, comme elle l’est aujourd’hui, il faut libérer les personnes détenues. Les frontières sont fermées, les vols vers les pays d’origine sont annulés, la pandémie se mondialise… la loi est claire.

Mais alors, pourquoi la ministre se met-elle hors la loi ? Pourquoi tant de personnes restent encore dans ces centres ? A l’instar de Clarisse, jeune femme congolaise, arrivée le 1err mars en Belgique avec visa et passeport valides. Interrogée dans la zone de transit, emprisonnée dans le centre Caricole parce qu’elle ne sait pas que la cathédrale de Notre-Dame de Paris a brûlé… Libérée par la chambre du conseil, où le juge se dit pantois devant la décision d’enfermement. Appel de l’Office. Libérée à nouveau par la chambre des mises en accusation, qui insiste sur l’illégalité des mesures d’enfermement. Recours en cassation de l’Office des étrangers : Clarisse reste détenue et le restera jusqu’au 29 avril, date de l’audience en cassation. Avec, comme conséquence de cet acharnement, le fait que son visa est périmé, que la frontière avec la France est fermée, qu’elle ne peut plus retourner à Kinshasa faute de vol…est-ce là une politique cohérente ?

Des Clarisse, il y en a des dizaines, aujourd’hui encore, dans les centres fermés. Imaginez que le probable devienne réalité, à savoir qu’une personne, dans ces centres, soit déclarée positive au coronavirus. Les témoignages sont nombreux qui disent leur angoisse, leur incompréhension. Les médecins dénoncent les conditions d’enfermement, mais lancent aussi un avertissement solennel : « c’est maintenant qu’il faut libérer parce qu’après, s’ils sont contaminés, cela sera trop tard ». On ne peut imaginer ce « trop tard ».

Notre Première ministre le martèle à chacune de ses interventions : ce n’est qu’ensemble que nous éradiquerons le coronavirus. Nécessaire prise de conscience d’une absolue solidarité : c’est en prenant soin de vous que vous prenez soin des autres. En libérant les détenus des centres fermés et en prévoyant des solutions de relogement pour ceux et celles qui n’ont pas de proches pour les accueillir.

Constat simple mais juste : cette crise nous apprend, qu’on le veuille ou non, que nous vivons une histoire commune que nous devons écrire ensemble. Ensemble, cela veut dire sans laisser personne au bord de la route. Il est temps, pour eux comme pour nous, qu’ensemble nous ouvrions les portes des centres fermés.

Signataires :

AB2
Amitié Sans Frontières / Vriendschap Zonder Grenzen
Amnesty International Belgique francophone
Asbl F41
Ce.R.A.I.C. asbl
Centre d’action interculturelle de la province de Namur (C.A.I.)
Centre Interculturel de Mons et du Borinage (CIMB)
Centre Régional d’Intégration de Charleroi (CRIC)
Centre Régional de Verviers pour l’Intégration (CRVI)
CIRE Asbl
CNCD-11.11.11
Collectif Contre l’Islamophobie en Belgique
Collectif d’afghans SP
Collectif liégeois de soutien aux sans-papiers
Collectif Mémoire Coloniale et Lutte Contre les Discriminations
CRIBW
CRILUX Asbl
CRIPEL
Hand in Hand tegen racisme vzw
Jesuit Refugee Service Belgium
La Coordination des Sans-Papiers de Belgique
La Ligue des Droits humains
Le Collectif féministe Kahina
Le collectif Migrations Libres
Le Comité des TSP de la CSC Bruxelles
Le CRACPE, Collectif de Résistance Aux Centres Pour Etrangers
Le Groupe montois de Soutien aux Sans-Papiers (GMSSP)
Le MOC
Le Monde des Possibles
Mouvement contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Xénophobie (MRAX)
Platform(e) 21/3 (Regroupant plus de 20 organisations)
Point d’Appui asbl
Sans Papiers TV
SAP-Gauche anticapitaliste
Solidair Gent
SOS Migrants
Uit De Marge
Vluchtelingenwerk Vlaanderen





Pour qu’il n’y ait pas de George Floyd en Belgique… – CARTE BLANCHE DES CRI


Pour qu’il n’y ait pas de George Floyd en Belgique…

L’image de l’américain George Floyd mort après de longues minutes d’agonie, le cou compressé sous le genou d’un policier, a fait le tour des médias et des réseaux sociaux de la planète. Dramatique fait divers survenu de l’autre côté de l’Atlantique, preuve accablante de la répression d’une police violente et raciste, ces images ont choqué l’opinion publique mondiale. Mais que se cache-t-il dans notre pays derrière le voile d’émotion qui a enveloppé ce décès devenu symbole ?

Confrontés à la réalité du terrain sur tout le territoire de la Wallonie, les Centres Régionaux d’Intégration (CRI) n’ont pas vu dans ce cas dramatique la révélation soudaine d’une réalité lointaine et ignorée. Sur leur zone géographique de compétence, même si elle est heureusement moins tragique et spectaculaire, cette réalité est connue. Les discriminations dans toutes les matières (emploi, santé, logement, éducation, etc.) sont systémiques. Depuis longtemps. Tout comme la violence d’État. Et la voix des acteurs de terrain comme les CRI qui essaient de les dénoncer sont peu entendues, rarement écoutées.

Le racisme est structurel en Belgique. Les CRI le savent. Les CRI le vivent. Les CRI le disent. Les CRI se battent pour que cette réalité crue recule. Pour qu’elle disparaisse. Ils n’ont pas attendu une onde de choc et de dégoût comme celle suscitée par l’affaire George Floyd pour s’atteler au quotidien à éradiquer le phénomène du racisme qui frappe quotidiennement le public migrant, tout comme les Belges d’origine étrangère. Le mal est profond, récurrent, omniprésent et demande une réponse forte, incessante et coordonnée. Pour les CRI, ce mal a une réponse : la lutte. C’est la raison pour laquelle ils se sont notamment impliqués dans la coalition bilingue NAPAR qui couvre tout le territoire national pour impulser la création d’un plan d’actions interfédéral de lutte contre le racisme au niveau de la Belgique. Un combat de plus pour marcher vers l’égalité de tous et la participation citoyenne.

Ce plan porté par une cinquantaine d’associations repose sur un mémorandum co-construit et validé par ces associations pour s’attaquer au racisme institutionnel et structurel. Ensemble. L’affaire George Floyd, pour les Centres Régionaux d’Intégration, c’est la mise en lumière d’un combat juste, inlassable, à recommencer et à réinventer encore et encore.

Les directeurs des CRI de La Wallonie


DisCRI ASBL – Place Gustave Falmagne 5, 5000 Namur – E-mail : info@discri.be – Numéro d’entreprise : 0463 756 505 – RPM : Namur – IBAN : BE98 1325 3291 3593