1994 – Journée d’étude « Les femmes immigrées en rupture avec leur milieu », prélude à la réflexion sur la médiation interculturelle


1994 – Journée d’étude « Les femmes immigrées en rupture avec leur milieu », prélude à la réflexion sur la médiation culturelle

De graves difficultés rencontrées par des jeunes filles turques en rupture avec leur communauté, [accompagnées d’/jumelée/couplées] à une demande du Service de Protection de la Jeunesse, font apparaître un manque de structures d’accueil adaptées. Cette réalité pose la question de l’insertion des communautés immigrées dans la société belge et celle de la résolution des conflits intrafamiliaux. Ces situations sont en effet source de tension tant au sein de la famille qu’avec les intervenants sociaux, d’autant que le dialogue entre eux est rendu difficile en raison de points de vue parfois antagonistes. Ces réflexions font l’objet d’une journée d’étude en 1994 et seront le point de départ de la mise en place de la médiation interculturelle, qui prendra, au fil des années, différentes formes.

La jeune femme immigrée porte en elle une histoire tissant des liens entre son pays d’origine, sa communauté et la société dans laquelle elle vit et évolue. Ces éléments participent à forger une identité complexe où s’entremêle un ensemble de valeurs et de sentiments d’appartenance, parfois contradictoires. Elle peut également se trouver tiraillée entre différents modèles de vie. Sensibles à cette réalité, plusieurs institutions et associations, telles que le Centre pour l’égalité des chances, le Service de Protection de la Jeunesse (SPJ), Fonds d’impulsion à la politique des immigrés (FIPI), Espace communautaire, etc.), demandent au CSCIN d’organiser un groupe de réflexion autour de cette problématique. L’objectif est de comprendre les défis d’intégration rencontrés par ces jeunes filles, de proposer des pistes pour apaiser les tensions intrafamiliales et de sensibiliser les acteurs sociaux à ces enjeux (notamment à travers une journée de formation).

Une journée d’étude à Wépion, au Centre de La Marlagne, réunit ces partenaires et permet de dégager plusieurs axes d’intervention. Il apparaît d’abord essentiel de mettre en place un « Espace femmes » à Namur, un lieu d’accueil où les femmes pourraient se rencontrer, échanger, s’informer et se former. Il est question de greffer cet espace au groupe « Alpha femmes », ajoutant à l’aide à l’alphabétisation, une dimension d’échanges et de convivialité, d’entraide et de soutien, où il soit notamment possible d’obtenir des conseils administratifs (pour remplir des papiers par exemple), mais aussi un éclairage pour comprendre le système scolaire ou de santé.

Parallèlement, l’importance de former et d’engager des personnes d’origine étrangère s’impose comme une nécessité. Plus au fait des situations vécues dans leur communauté, ces personnes peuvent être des relais utiles auprès des structures officielles telles que les hôpitaux, les écoles ou encore les services de protection de la jeunesse.

Une formation allant en ce sens est élaborée par le CSCIN et lancée début 1995. Elle marque d’une certaine manière le point de départ de la médiation interculturelle ; notion que les milieux concernés commencent alors à conceptualiser. Cette démarche se structure ensuite dans plusieurs directions. D’abord avec le programme de formation précité (d’environ 230 heures). Ensuite, à travers la création de services de médiation interculturelle dans tous les grands hôpitaux francophones ; un projet mené à l’initiative du Centre, en collaboration avec des partenaires locaux (l’ASBL Résonnances à Liège, le Centre universitaire de Charleroi-CUNIC) et avec le soutien financier du ministère de la Santé. En parallèle, en 1998, une cellule de médiation interculturelle est créée au sein du Centre, rebaptisé entretemps le CAI, et ensuite implantée au sein des administrations des villes de Namur et de Sambreville. L’implication forte du CAI dans le projet d’interprétariat social, antennes fondatrices du SeTIS wallon (Service de Traduction et d’Interprétariat en milieu social), est également à mettre en lien avec la volonté de s’appuyer sur le concept de médiation interculturelle. Enfin, le CAI s’engage dans le développement de plusieurs projets d’« accompagnateurs interculturels » pour faciliter ce dialogue interculturel.

La prise en compte d’une problématique de terrain suscite ainsi un vaste processus de réflexion et d’actions basées sur la médiation culturelle ; une approche que le CAI porte avec convictions et continue de promouvoir.

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1989 – Valoriser les personnes migrantes et lutter contre les préjugés et les discriminations


1989 – Valoriser les personnes migrantes et lutter contre les préjugés et les discriminations

 

Une journée d’étude est organisée à la suite de la parution de l’étude sociologique réalisée par le Centre socio-culturel des immigrés de Namur (CSCIN) et le Bureau social de la Province de Namur sur la présence de candidats réfugiés politiques en province de Namur.

L’étude portait sur l’apport des migrants à leur région d’accueil (dans une logique de déconstruction des préjugés sur le coût de l’accueil des migrants). Ses conclusions ont fait l’objet d’une journée d’étude qui a eu pour but de faire le point sur les qualifications et expériences professionnelles des réfugiés afin de mettre en lumière leurs compétences et leur potentiel auprès des responsables d’entreprises de la province. Par voie de questionnaires, les réfugiés avaient pu s’exprimer sur l’analyse des réponses.

Le Centre souligne ainsi l’apport que peuvent constituer ces personnes venues d’ailleurs, alors que reviennent régulièrement des questions comme « peut-on accueillir toute la misère du monde ? », « combien coûte un migrant ? » ou d’autres du même type. Pour lutter contre les préjugés, le Centre, au fil de toute son existence, s’efforce d’analyser les faits, de rassembler des informations fiables et de les partager avec ses partenaires ainsi qu’avec l’ensemble de la population. À cet effet, il édite et diffuse plusieurs outils, dont en 2015 : « Le mot juste… pour démêler quelques préjugés sur les étrangers[1] » et deux brochures consacrées à la crise de l’accueil[2] et à la question des migrants en transit[3]. La revue Coaxions poursuit ce même objectif, avec cette même année l’édition d’un numéro consacré à l’insertion socioprofessionnelle des personnes étrangères à Namur

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1988 – Exposition et publication : Mines et mineurs de Wallonie, d’Italie et d’ailleurs


1988 – Exposition et publication : Mines et mineurs de Wallonie, d’Italie et d’ailleurs[1]

 

Le Centre collabore à l’exposition Mines et mineurs de Wallonie, d’Italie et d’ailleurs qui se penche sur l’histoire des mines de charbon dans la province de Namur, en s’intéressant plus particulièrement à la main-d’œuvre belge et étrangère qui y œuvrait. L’exposition se prolonge par la publication d’un ouvrage éponyme qui valorise les recherches menées. Cette première publication de type historique lui permet de mettre en lumière la mémoire de travailleurs d’origine étrangère.

Dans le cadre d’un jumelage entre les communes de Floreffe, en Belgique, et de Prata Di Pordenone, en Italie, le Centre socioculturel des immigrés (CSCIN), le Séminaire d’études pluridisciplinaires sur l’immigration italienne en Belgique et le Centre d’animation et de recherche en histoire ouvrière et populaire (CARHOP) sont contactés par la Commune de Floreffe pour réaliser une exposition sur les mines et l’immigration en Wallonie. Cette collaboration entre des institutions aux profils et compétences variés est enrichissante. Elle permet de réaliser une étude historique, couvrant différents aspects de l’histoire de l’extraction houillère depuis ses origines. Parmi les sujets développés figurent : les techniques d’extraction, l’infrastructure et l’organisation des charbonnages ; la vie quotidienne dans les mines, les aspects économiques, les conditions de travail et les accidents ; l’immigration, les mineurs d’Italie et d’ailleurs ; et la culture inspirée par la mine. Il s’agit d’une des premières études sur les mines qui aborde le sujet de manière aussi large, en tenant compte de l’évolution économique, sociale et culturelle de ce secteur autrefois clé du développement économique de la Wallonie.

Cet ouvrage conserve une trace de l’important travail de recherche mené pour raviver la mémoire collective d’acteurs de ce secteur. Il parait essentiel pour le Centre de transmettre cette histoire aux personnes qui n’ont pu visiter l’exposition et aux générations à venir. Il s’agit d’une manière de rendre hommage à ces travailleurs et de conserver la mémoire de ces hommes, femmes et enfants, belges et immigrés, qui ont travaillé dans de dures conditions, parfois presque inhumaines. Tout en n’oubliant pas, ceux qui ont sacrifié leur vie pour assurer l’essor du pays et le bien-être général.

Deux ans après ce projet, le CSCIN renouvelle l’expérience à travers une exposition et une publication historique intitulées Des carrières et des hommes[2] (1990). Il s’agit à nouveau de mettre en lumière la présence d’ouvriers étrangers, notamment italiens, dans un secteur important en province de Namur. Et de montrer leur apport à la vie économique belge.

* Couverture du catalogue Mines et mineurs de Wallonie, d’Italie et d’ailleurs (Michelle Villan & G. Zélis, 1988), Centre socio-culturel de la province de Namur.

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Sources :

  • [1] Villan, Michel [et al.], Mines et mineurs de Wallonie, d’Italie et d’ailleurs, catalogue de l’exposition réalisée à Floreffe, Namur, Centre socio-culturel des immigrés de la Province de Namur (CSCIN),1989, 102 p.
  • [2] Centre socio-culturel des immigrés de la province de Namur, Des carrières et des hommes, Namur, ACEDI, 1990, 47 p.

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1986 – Actions de lutte contre le racisme


1986 – Actions de lutte contre le racisme

 

L’engagement du CAI dans la lutte contre le racisme s’inscrit dans une dynamique historique qui prend racine dans les années 1950-60 avec l’adoption par l’ONU du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. En Belgique, cette lutte prend forme dans les années 1980 avec la création du collectif CARA à Namur, auquel participe le CSCIN (futur CAI). Face à la montée du racisme et de l’extrême droite, le CAI développe des actions concrètes : accompagnement des victimes, sensibilisation, plaidoyer politique. Depuis 2016, il anime la Plateforme de lutte contre le racisme en province de Namur, et poursuit aujourd’hui son action en renforçant la participation des personnes concernées et en formulant des recommandations aux autorités.

L’attention du CAI pour cette question de justice sociale s’inscrit dans un contexte historique à la fois belge, européen et international. 

Les années 50-60 sont considérées par beaucoup comme une période « magique » pour de nombreux pays d’Afrique et d’Asie jusque-là colonisés. En effet, ce moment précis de l’histoire correspond à la fin de la période impérialiste et au début de la reconnaissance de l’indépendance de ces anciennes colonies. Dans la foulée, la Convention de New York pour l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale ou Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), est adoptée par les Nations Unies le 16 décembre 1966. Ce texte pose les jalons de la lutte contre le racisme dans le monde puisqu’il reconnaît, notamment, le droit à l’autodétermination des peuples, la légitimité des mouvements anticoloniaux et contraint les membres adhérents à s’inscrire dans cette évolution sociétale. La Belgique fait partie des pays signataires, affirmant ainsi son devoir de protection des minorités.

Dans les années 1970-1980, la solidarité internationale contre l’apartheid en Afrique du Sud mobilise de nombreux acteurs en Belgique. En Wallonie, des figures issues des milieux politiques, syndicaux et ecclésiastiques s’engagent activement. À Namur, cette mobilisation prend forme en 1986 avec la création du collectif CARA (Collectif antiraciste et antiapartheid), réunissant une quinzaine d’associations, dont le Centre socio-culturel des immigrés de Namur (CSCIN, futur CAI). Ce collectif organise des actions de sensibilisation, notamment un concours de dessins et de dissertations pour les jeunes, primés lors d’une journée interculturelle sur le thème « Racisme ici, Apartheid là-bas » et un concours photos. 

La décennie suivante est marquée par une montée des violences racistes et de l’extrême droite. En réponse, la Belgique adopte en 1981 la loi « antiracisme », fruit de neuf années de débats politiques. La société civile franco-belge poursuit sa mobilisation, notamment à travers le soutien et la participation aux actions développées par l’association française « SOS Racisme » dans le cadre de sa première campagne « Touche pas à mon pote » en 1985. 

Le CSCIN s’inscrit pleinement dans cette dynamique de lutte. En 1988, il collabore avec le CBAI à la rédaction d’un argumentaire antifasciste en vue des élections communales. De 1994 à 2003, il ouvre un bureau des plaintes, en partenariat avec le Centre pour l’Égalité des Chances et de lutte contre le racisme (futur Unia). Initiative inédite en Wallonie à l’époque, ce service local de lutte contre le racisme – SLLCR recueille les signalements de discriminations, accompagne les victimes et participe aux débats publics sur des enjeux tels que le droit de vote des étrangers, l’accès à la nationalité ou encore la reconnaissance des rites funéraires musulmans. 

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1985 – Le Centre publie sa première étude statistique


1985 – Le centre publie sa première étude statistique

 

Le CSCIN publie un premier relevé statistique sur la population étrangère, sous le titre : Les immigrés en Wallonie et en province de Namur : quels devenirs ?

L’objectif de cette première étude sur la population étrangère de la province de Namur vise à fournir un outil statistique fiable et détaillé aux différents intervenants politiques et acteurs sociaux actifs sur le territoire namurois (ONEM, CPAS, responsables et décideurs politiques, enseignants, animateurs, etc.). Elle s’appuie sur les données du dernier recensement de 1981 et est publiée à un moment stratégique, puisqu’il s’inscrit dans une période pré-électorale. Ce relevé statistique permet ainsi d’objectiver la réalité de l’immigration dans la Province pour pouvoir poser des choix éclairés.

Depuis, le Centre a poursuivi cette démarche jusqu’à aujourd’hui. Elle s’inscrit dorénavant dans ses missions de Centre régional d’intégration (CRI) et joue un rôle important car elle apporte une vision factuelle de la réalité migratoire, face au flot, toujours plus abondant, d’informations souvent subjectives et parfois trompeuses qui circulent, notamment sur les réseaux sociaux. Conscient de la force des chiffres pour contrecarrer certaines argumentations fallacieuses, le Centre s’en est fait des alliés, tout en sachant qu’ils ne traduisent pas tout. C’est pourquoi il travaille à réunir et à publier les données statistiques relatives à la population étrangère de la province de Namur. Le Centre est à l’origine de nombreuses publications reprenant des données générales ou plus spécifiques sur la réalité locale de l’immigration (ex. : études sur les primo-arrivants, sur les quartiers namurois ou encore sur la commune de Sambreville, etc.). En 2018, il édite une nouvelle publication sur ses différents publics, qui sera actualisée chaque année à partir de 2020. Ce nouvel outil statistique du CAI a pour titre CAIstiques

Les thèmes abordés dans ces recueils statistiques se concentrent sur les publics cibles du CAI : les personnes étrangères et les organismes qui accueillent, accompagnent et forment ces personnes, soit le réseau de l’accueil, de l’intégration et de l’interculturalité. Les statistiques reprennent les données de l’IWEPS (Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique), de même que les informations récoltées lors de l’accompagnement des personnes étrangères par le CAI ou fournies par les opérateurs mentionnés. Le contenu de ces outils s’élargit au fil des éditions pour mettre en lumière d’autres réalités. Le Centre invite cependant toujours les lecteurs à faire preuve d’esprit critique face à ces données chiffrées et surtout à chercher à en apprendre davantage sur les personnes qui se cachent derrière ces informations strictement quantitatives, de manière à mieux appréhender les réalités qu’elles révèlent. Ses formations jouent notamment ce rôle.

* Statistiques extraites de la page 63 de Les immigrés en Wallonie et dans la Province de Namur : quels devenirs ? (Michel Villan [et al.], 1985, 207 p.), Centre socio-culturel des immigrés de la Province de Namur (CSCIN), désormais CAI Namur.

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Sources :

  •  Michel Villan, [et al.], Les immigrés en Wallonie et dans la Province de Namur : quels devenirs ?, Namur, Centre socio-culturel des immigrés de la Province de Namur (CSCIN), 1985, 207 p.

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1985 –  Mise en place des cours de français


1985 – Mise en place des cours de français

Outre sa participation à la coordination « Alpha » de la province de Namur et sa collaboration active à la campagne de sensibilisation à l’alphabétisation dans diverses villes de la province, le Centre socio-culturel des immigrés de la province de Namur (CSCIN) anime et programme des cours de français et d’alphabétisation.

À partir de 1985 et pendant plusieurs années, le Centre organise des cours d’alphabétisation pour adultes et des écoles de devoirs pour leurs enfants à Namur, Andenne et Sambreville.

A Namur, Les associations d’alpha à Namur ont un passé relié notamment par le fait de trois personnalités namuroises (Philippe Mahoux, pour RTA, André Boulvin pour le MOC et André Chapotte pour Alpha 5000).

André Chapotte sera durant de longues années actif dans ce domaine, il sera aussi le deuxième directeur du CSCIN.

À Namur, cette expérience est d’abord menée en collaboration avec différents mouvements namurois, dont ATAC (Association Travail-Amitiés-Culture, une asbl créé au sein de la FGTB pour former les chômeurs), les FPS (Femmes prévoyantes socialistes), le PAC (Présence et action culturelles) et et le collectif d’alphabétisation de Bruxelles qui ensemble constituent une association de fait : alpha 5000 en 1985. Cette association deviendra une ASBL en 1994.

C’est en effet André Chapotte, formateur à l’ATAC et partie prenante du CSCIN, qui contribue à la création de la maison Alpha 5000. Il se rend rapidement compte qu’au-delà des chômeurs et des analphabètes qui fréquentent Alpha 5000, ce service attire aussi des personnes lettrées dans leur langue maternelle, mais qui ne maîtrisent pas le français. Ce constat mène à la création, au sein du Centre socio-culturel des immigrés , de cours de français langue seconde, d’abord de façon expérimentale. Des contacts sont ensuite noués avec l’Institut Ilon-Saint-Jacques et l’école des Cadets (EAFC Namur-Cadets) – pour couvrir les deux réseaux libre et officiel, dans une démarche pluraliste – de manière à offrir des cours de français au plus grand nombre.

 Cette maison de l’alphabétisation Alpha 5000, qui fonctionne comme une association de fait animée par des volontaires pendant dix ans, avant d’acquérir le statut d’ASBL en 1994. Celle-ci rencontre plus particulièrement les besoins des immigrés au chômage – qui bénéficient d’une dérogation de l’ONEM pour suivre les cours – et des nouveaux réfugiés. Le Centre contribue à cette initiative par le biais d’un appui technique – formation des bénévoles et sensibilisation aux spécificités de travail en milieu immigré –, d’une aide matérielle – participation aux frais de fonctionnement –, et de la mise à disposition de personnes ressources.

 

À la même époque au sein de RTA (Réalisation Téléformation et Animation), une association pluraliste réalisant un travail de formation à l’insertion socioprofessionnelle (ISP), l’ancêtre de Boukè, une commission « Lire et Écrire » est créée en 1883, d’abord pour des chômeurs, puis des personnes analphabètes. C’est ainsi que Lire et écrire Namur devient une asbl en 88.

Le CSCIN qui en fait partie y fait à nouveau apparaître que les personnes étrangères connaissent aussi des problèmes de maîtrise de la langue. Lorsque la Communauté française prévoit des subsides pour y remédier, la commission Lire & Écrire de Namur devient une ASBL à part entière.

Les associations composant cette nouvelle ASBL hormis RTA dispensent des cours organisés conjointement par les associations Alpha 5000, le CAI, Vie Féminine ou le CIEP.

L’équipe du CISCN, elle, se renforce grâce à l’engagement d’un nouvel animateur, ce qui permet de répondre aux demandes individuelles, ainsi qu’à celles de l’ONEM.

A Andenne,

Une collaboration avec l’administration communale d’Andenne permet d’obtenir des locaux pour assurer ces services. C’est à l’initiative du Centre qu’est alors créée une nouvelle maison d’alphabétisation à Andenne Anden’Alpha, et ce, en collaboration avec le Centre d’information et d’éducation populaire (CIEP), le Centre d’expression et de créativité (CEC), Vie féminine et le Centre d’action sociale italien -Université ouvrière (CASIT-UO).

À Sambreville s’implante aussi une nouvelle maison d’alphabétisation dénommée Sambr’Alpha, pour laquelle le Centre met à disposition pendant des années une animatrice.

En 1985, les cours de français pour adulte à destination des immigrés touchent d’abord les communautés suivantes : à Namur, les immigrés d’expression espagnole, vietnamienne et turque ; à Andenne, les immigrés de la première vague, italiens surtout, mais aussi marocains, a Sambreville des marocains et turcs.

À l’heure où le CSCIN est reconnu comme Centre régional d’intégration, en 1997, il perd son rôle d’acteur de première ligne, qui n’est plus une mission reconnue dans le cadre du nouveau décret.  Il doit dès lors abandonner ces cours.

Cependant, des négociations avec les Villes d’Andenne et de Sambreville aboutissent à l’introduction de ce type d’activités dans le cadre des projets FIPI, permettant ainsi aux travailleurs du CAI de poursuivre leurs activités via un contrat Ville.

À Namur, l’activité de première ligne peut, de même, continuer via des contrats avec Lire & Écrire et avec un personnel encadré par le Centre. Les cours sont toujours donnés au sein des locaux d’Alpha 5000. La coordinatrice du Centre participe aux réunions pédagogiques organisées par la coordination de Lire & Écrire qui est composée de plusieurs associations, dont le CAI, mais aussi Alpha 5000, le CIEP ou Vie féminine.

C’est dans le cadre de Lire & Écrire Namur que se développe l’offre de cours spécifique pour les personnes non-francophones proposée par le secteur « Français Alpha oral » du Centre (CSCIN, puis CAI). Au-delà des cours qu’elle dispense, la maison Alpha 5000 est un réel lieu d’accueil, proposant diverses activités socioprofessionnelles et culturelles. En janvier 2009, ce secteur, composé de cinq travailleurs et de plusieurs bénévoles et stagiaires – soit une équipe d’une dizaine de personnes –, rejoint l’ASBL Alpha 5000. La réorientation des financements européens ne permet plus au Centre de financer ce type d’activités.

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