2014 – Création d’un certificat FLE (français langue étrangère) pour professionnaliser le secteur


2014 – Création d’un certificat FLE (français langue étrangère) pour professionnaliser le secteur

En 2014, le CAI débute un partenariat avec la Haute École Henallux et le Centre régional d’Intégration de la province de Luxembourg (CRILUX) pour mettre en place une nouvelle formation certifiante en français langue étrangère : le « Certificat en didactique du français langue étrangère/langue de scolarisation et en pédagogie interculturelle ». Cette formation a pour but de professionnaliser le secteur de la formation en français langue étrangère (FLE), tout en favorisant l’appropriation d’un langage commun, utile au travail collaboratif du réseau.

Le CAI n’attend pas 2014 pour se soucier de l’apprentissage de la langue pour les personnes non-francophones, il s’agit d’un domaine où il s’engage quasi dès sa création (Cf. Fiche 8 – Français Alphabétisation). Néanmoins, à partir des années 2010, il collabore avec d’autres opérateurs à la professionnalisation du secteur. 

En 2011, une plateforme liée au secteur de l’apprentissage du français langue étrangère est mise en place par un comité de pilotage composé d’experts issus de diverses structures, dont la Haute École Henallux, le CIFoP (Centre interuniversitaire de Formation permanente) et Lire & Écrire Namur. Elle rassemble l’ensemble des opérateurs actifs en matière de formation en français de la province et fonctionne alors sous le nom de Plateforme FLE. Ce lieu de concertation vise, d’une part, à conscientiser le monde politique au financement du secteur FLE et à la reconnaissance du métier et, d’autre part, à réfléchir à la complémentarité des opérateurs et à la professionnalisation des intervenants, notamment par la mutualisation des outils. 

Dans un premier temps, les opérateurs de formation travaillent sur l’élaboration d’un cadastre des opérateurs, véritable outil d’orientation pour le public en recherche d’information. Il permet aussi aux opérateurs de se positionner dans le dispositif d’accueil et sert à harmoniser les pratiques grâce au développement d’un langage commun et en réfléchissant sur le positionnement. La clarification du langage commun, préalable à une bonne compréhension et communication entre les opérateurs, représente un travail de longue haleine, qui rythme les premières années de la Plateforme FLE. Il aboutit, en 2018, à l’édition d’une brochure de vulgarisation qui revient sur des notions de base telles que l’alphabétisation, la formation à la langue française ou le français langue étrangère. Celle-ci est réalisée en partenariat avec Lire & Écrire et la Province de Namur et sert encore aujourd’hui d’outil de référence pour les acteurs du secteur. Cette brochure est particulièrement utile aux acteurs de l’accompagnement (CPAS, Forem, acteurs de l’insertion socioprofessionnelle, etc.) de manière à orienter correctement leur public.

Au-delà de l’attention portée au développement d’un langage commun, la Plateforme de Formation du français langue étrangère (FLE) consacre également beaucoup de temps à harmoniser les pratiques des formateurs. Positionner, évaluer ou valider sont des termes qui doivent être décortiqués et compris de la même manière par tous les intervenants, c’est pourquoi l’appropriation d’un langage commun est si important. Pour l’élaborer, on s’appuie notamment sur le référentiel commun pour les langues (CECRL), proposé par le Conseil de l’Europe. 

En parallèle, les opérateurs mettent rapidement leur focus de travail sur la formation des intervenants et la validation de leurs compétences.

Ces travaux de la Plateforme FLE sont d’autant plus importants qu’à cette époque la Région wallonne est en train de travailler sur la construction du décret régissant ce qui deviendra le Dispositif d’accueil des primo-arrivants (DAPA), puis le Parcours d’intégration (Cf. Fiche 29 – Séminaire primo-arrivants et Fiche 37 – Parcours d’intégration obligatoire). Il paraît alors nécessaire pour le réseau de formation à la langue française de se coordonner, d’harmoniser les pratiques, de se professionnaliser et de porter ensemble des interpellations.

En 2014, l’outil évolue et devient la Plateforme de Formation à la langue française (FLF), nom qu’elle garde jusqu’à présent. Ce changement naît d’une volonté de plus de cohérence avec le vocabulaire proposé par la Région wallonne et pour être plus en phase avec la réalité du réseau. En effet, au-delà des cours de français langue étrangère, il existe d’autres formations, comme l’alphabétisation et la remise à niveau, qui peuvent concerner les personnes étrangères francophones, pas ou peu scolarisées.

Cette même année, le CAI, l’Henallux et le CRILUX (Centre régional d’Intégration de la province de Luxembourg) mettent en place le Certificat en didactique du français langue étrangère/langue de scolarisation et en pédagogie interculturelle (FLESCO) au sein des antennes de l’Henallux à Malonne et à Bastogne. Cette formation, reconnue par l’ARES[1], contribue à la professionnalisation des intervenants, telle que voulue par la Région wallonne, à la diffusion et à l’utilisation d’un langage harmonisé et d’une méthodologie commune basés sur le CECRL, ainsi qu’à la création d’un réseau de formateurs. Dès son origine, ce certificat met un point d’honneur à former les futurs formateurs et formatrices sur la nécessité d’adopter une posture interculturelle dans l’enseignement du français en contexte migratoire. C’est pour cette raison que les deux centres régionaux d’intégration, de Namur (CAI) et du Luxembourg (CRILUX), prennent en charge les quatre à cinq journées consacrées au module interculturel. Aujourd’hui, près de 45 formatrices et formateurs ont obtenu ce certificat et enseignent la langue française aux personnes allophones au sein d’associations et d’écoles en région wallonne.

Dès 2014, le CAI collabore également avec l’Henallux à l’organisation d’une journée d’étude sur l’enseignement et l’apprentissage du français langue étrangère et seconde en contexte migratoire. Cette journée d’étude s’adresse aux professionnels, mais également aux étudiants du bachelier en français et à ceux du Certificat FLESCO pour lesquels cet événement fait partie intégrante de leur formation.

En 2020, afin de poursuivre l’objectif de création d’un réseau de formateurs qui réfléchit ensemble, collabore et harmonise ses pratiques, le partenariat entre le CAI et l’Henallux se renforce encore à travers la création d’une « intervision ». À plusieurs reprises, les formateurs et formatrices se rencontrent pour échanger autour de questions pédagogiques. Ils renforcent ainsi leur interconnaissance et améliorent l’harmonisation de leur pratique. 

Cette évolution du travail en réseau permet, encore de nos jours, de travailler en commun pour faire avancer la reconnaissance du secteur. Depuis fin 2023, deux groupes de travail de la plateforme se réunissent de manière régulière pour travailler sur la complémentarité de l’offre et la gestion des listes d’attente à Namur (en organisant notamment, en septembre 2024, une journée d’inscription commune qui remporte un vif succès), mais aussi sur la validation, en proposant un canevas de test harmonisé. L’objectif de développer la complémentarité des acteurs du secteur et d’améliorer sa visibilité demeure une priorité pour les années à venir.

* Légende

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Sources :

  • [1] Académie de recherche et d’enseignement supérieur de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

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