2022 – Recherche-action et cadastre des associations issues de l’immigration, pour valoriser leur rôle dans les processus d’intégration des personnes étrangères et d’origine étrangère
2022 – Recherche-action et cadastre des associations issues de l’immigration, pour valoriser leur rôle dans les processus d’intégration des personnes étrangères et d’origine étrangère
Depuis la création du Centre (CSCIN à l’époque), les associations issues de l’immigration ont toujours occupé une place active et proactive au sein de l’ASBL, mais aussi dans le développement des initiatives et des politiques en matière d’intégration, d’interculturalité et de lutte contre le racisme. Le CAI coopère avec elles et s’est toujours investi dans l’accompagnement de celles-ci. En 2022, il collabore à une étude pour recenser ces acteurs, mais aussi pour définir leurs besoins et identifier les freins qui se posent à leur développement et à leur action. Ce travail lui permet de dresser un état des lieux et une cartographie actualisée du secteur et de proposer des plans de formation et d’accompagnement adaptés.
Depuis la création du CSCIN, les associations issues de l’immigration font l’objet d’une attention particulière dans la coopération et le développement d’initiatives favorisant la mise en pratique de la démarche interculturelle pour faciliter le processus d’intégration. L’objectif est de permettre aux populations étrangères d’accéder, au même titre que les autochtones, aux droits fondamentaux.
Avant même la création du Centre en 1983, une large consultation avait été réalisée auprès des représentants de ces associations et de la société civile de la province de Namur. Cette démarche allait être à la base de la constitution des instances de l’ASBL, composées de représentants des pouvoirs publics, d’opérateurs de la société civile et d’associations issues de l’immigration.
Depuis 1998, dans le cadre de sa mission décrétale, le CAI accompagne les Initiatives locales d’intégration (ILI) dans différents domaines : administratif, juridique, financier, dans la gestion et la création de projets, la communication et le graphisme, mais aussi pour la mise en réseau. Lorsque la Région wallonne et de la Fédération Wallonie-Bruxelles font part de leur intention de mettre en place un parcours d’accueil pour les primo-arrivants, le CAI interpelle les pouvoirs publics. Il souhaite alors renforcer la collaboration avec les associations de terrain en leur offrant la possibilité d’être des lieux d’accueil des primo-arrivants : en permettant en particulier à celles issues de l’immigration de jouer le rôle de premier accueil et d’être financé pour ce faire. Malheureusement, cette idée n’est pas soutenue par les décideurs. Parallèlement, les changements décrétaux imposent de nouvelles contraintes et modifient le rôle dévolu au secteur associatif.
En 2002, le nouveau ministre donne pour mandat à chaque CRI de créer un Conseil représentatif. Celui-ci est constitué d’acteurs de la société civile, de représentants des services publics à finalités sociales et des associations issues de l’immigration. Il s’organise en diverses commissions. Cependant, les associations d’immigrés éprouvent rapidement des difficultés à s’investir dans les travaux menés au sein de ces différentes commissions thématiques. La connaissance de ces opérateurs met en exergue le statut qu’elles occupent d’une part et, d’autre part, l’absence de moyens structurels, de professionnalisation liée à leur précarité financière, et à leur manque de moyens humains et logistiques.
Malgré les différents contextes politiques et les orientations prises par le gouvernement, le CAI maintient toujours son souhait d’impliquer les associations dans les questions liées à l’intégration de migrants et dans la construction d’une société interculturelle. Tout au long de son évolution, le Centre s’est appuyé sur l’expertise et la représentativité des associations communautaires en menant des initiatives contribuant à la reconnaissance de ces communautés immigrées et à la valorisation des différentes cultures, dans la perspective d’un meilleur vivre-ensemble. Parmi ces initiatives, on peut citer : la Semaine maghrébine ; « Sens d’ailleurs » ; la participation à différents projets menés par ses partenaires, dont Multicité à Namur, Multicouleurs à Sambreville ; le colloque sur le codéveloppement, Equal-Vitar ; la co-coordination avec la Province de Namur d’une plateforme « Femmes migrantes » (2013).
En outre, depuis plusieurs années en Wallonie, des acteurs publics et privés s’impliquent dans la réflexion et l’action pour le codéveloppement. En 2008, une recherche-action est ainsi menée par l’Institut de recherche et de formation sur la migration (IRFAM). Cette démarche fait l’objet d’une coopération avec l’ensemble des acteurs impliqués dans ce secteur spécifique. Cette recherche contribue à définir le statut des OSIM – Organismes de Solidarité internationale issues des migrations –, à les identifier, à les reconnaître et à créer des synergies avec d’autres structures spécialisées en la matière.
En 2014, un nouveau décret précise les modalités d’accès à l’appel à projets liés aux « Initiatives locales d’intégration » (ILI) et les axes financés. Il en ressort que la Wallonie abandonne le financement des actions liées à la valorisation culturelle et au codéveloppement. Cette réorientation exclut également les petites associations issues de l’immigration.
Depuis le secteur a connu une transformation importante, liée à sa professionnalisation et à la mise en place du parcours d’intégration. Ce changement a eu un impact gravement la vie des associations issues de l’immigration, qui n’ont pas pu s’y adapter. Face à la réalité de ces partenaires, le CAI s’investit davantage encore à renforcer la collaboration et la prise en compte de ces associations en les impliquant, en les informant, en les formant dans la perspective qu’elles soient reconnues et visibilisées dans le secteur. Car pour le CAI, leur rôle est essentiel au sein du processus d’inclusion sociale, professionnelle et culturelle des populations immigrées.
En 2019, la Ville de Namur était interpellée par la Commission de l’ONU à la suite d’une recherche menée dans différentes villes belges. De ces rencontres émergeait un rapport bouleversant qui identifiait clairement des problématiques liées au racisme et à la discrimination à l’égard des afrodescendants sur son territoire. La Ville de Namur demande alors que le cadastre des associations de migrants soit actualisé et transmis à celle-ci. En 2022, le CAI sollicite l’IRFAM pour engager un partenariat afin de réaliser une étude qui permettra d’identifier ces acteurs, de définir leurs besoins et d’identifier les freins qu’ils rencontrent dans le développement de leur structure, d’une part, et dans le travail qu’ils mènent avec leur public d’autre part. Au terme de ces travaux, une cartographie actualisée, un état des lieux, un plan de formation adapté et un accompagnement spécifique sont développés.
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