2024 –  Nouvelle mission des CRI : l’accompagnement en insertion socio-professionnelle (ISP) des personnes étrangères

2024 –  Nouvelle mission des CRI : l’accompagnement en insertion socio-professionnelle (ISP) des personnes étrangères

Pendant des années, le travail d’accompagnement en insertion socio-professionnelle (ISP) mené par les Centres régionaux d’intégration (CRI) demeure peu reconnu, soutenu et valorisé. À partir de 2018 cependant, les politiques d’accueil et d’intégration des personnes étrangères et d’origine étrangère évoluent, avec une demande croissante de voir les CRI, dont le CAI, devenir des acteurs clés en matière d’insertion socio-professionnelle de ce public. 

C’est pour répondre à cette demande que le CAI développe au fil des ans plusieurs projets innovants en matière d’ISP, en renforçant ses partenariats notamment avec le FOREM et la Mirena et en mettant en place des dispositifs adaptés aux besoins des migrants, tout en favorisant une collaboration entre les acteurs du secteur, tant associatifs que publics, mais également avec le monde des entreprises. Depuis le changement de décret de 2024 mis en application en 2025, cet accompagnement fait pleinement partie des missions des CRI.

Entre 2017 et 2020, le CAI copilote une plateforme ISP-Diversité avec le Forem et sa cellule Migrant. Cette plateforme se réunit deux fois par an et a pour but de coordonner les actions des partenaires liées à l’insertion socio-professionnelle des migrants. Évoluant d’une année à l’autre, cette plateforme rassemble des initiatives locales d’intégration (ILI), des centres d’insertion socioprofessionnelle (CISP) accueillant des primo-arrivants, des chargés de projets œuvrant au sein des centres d’accueil de demandeurs d’asile, l’Instance Bassin Enseignement qualifiant-Formation-Emploi (IBEFE), ainsi que la cellule Migrant du Forem. L’objectif est de créer des synergies entre les acteurs du secteur et harmoniser le dispositif Migrant du Forem avec le parcours d’intégration. Cette initiative permet notamment de structurer les collaborations entre les acteurs de l’insertion socio-professionnelle et de l’intégration.

 

Début 2020, un important travail est mené pour organiser le Forum Emploi Diversité, qui s’ouvre le 13 février. En lien direct avec la plateforme ISP-Diversité, celui-ci vise à rassembler des partenaires pour mettre en lumière des projets ISP réussis. L’événement se déroule au Bureau économique de la Province de Namur (BEP) et attire une centaine de participants. À cette occasion, six capsules vidéo sont réalisées avec Télévision du Monde, mettant en avant des témoignages, des projets ISP et des acteurs du secteur. L’accent y est mis sur les facteurs de succès de ces initiatives.

C’est aussi dans le cadre de ses activités ISP que le CAI développe en 2015 un important projet de mentorat

Comme on le voit, le CAI porte des projets d’insertion socio-professionnelle depuis de nombreuses années, mais l’année 2022 marque un tournant

À partir de 2021, le parcours d’intégration des primo-arrivants reprend l’insertion socio-professionnelle comme étape obligatoire du parcours de la personne. Elle prend la forme d’un module qui bien que se limitant à quatre heures, fournit néanmoins une introduction aux questions d’emploi et plus largement au monde du travail. Bien que les Centres régionaux d’intégration (CRI) revendiquent depuis de nombreuses années d’être reconnus comme des acteurs-clé en matière d’emploi et de diversité, cette mission ne leur est pas immédiatement confiée. Ces 4 heures peuvent en effet être dispensées par le Forem et/ou par le CRI.

En 2022, les centres régionaux d’intégration, dont le CAI, ont désormais l’opportunité de répondre à l’appel à projets du Forem d’accompagnement et de formation en matière d’ISP, leur permettant ainsi de renforcer leurs équipes. Au CAI, la reconnaissance du projet « Levons les freins » entraîne des changements importants au sein de l’équipe ISP. Une nouvelle offre d’accompagnement en insertion socio-professionnelle est alors proposée. Une nouvelle offre d’accompagnement en insertion socio-professionnelle est alors proposée. Elle comprend vingt-trois modules mis en place pour mieux répondre aux besoins et profils des personnes accompagnées et faciliter leur intégration sur le marché du travail.

L’année 2023 marque une nouvelle période de transition et de consolidation pour les projets ISP du CAI, en effet le projet FSE (Fonds Social européen), intitulé “Go to Job”, développé conjointement avec d’autres CRI, est validé. Ce projet offre un nouveau renfort de son équipe ISP pour mieux répondre aux nombreuses demandes. celui-ci permet un accompagnement individuel des personnes à Namur et en décentralisé, mais aussi des séances d’information collectives à Namur. Dorénavant, le Centre propose trois dispositifs d’insertion socio-professionnelle, complémentaires et répondant à un même besoin d’accompagnement spécifique en ISP des personnes étrangères ou d’origine étrangère :

  1. Le module de quatre heures intégré au parcours d’intégration pour les personnes étrangères.
  2. Le projet « Levons les freins », financé par le Forem.
  3. Le projet « Go to Job », financé par le FSE.

Ces dispositifs offrent une gamme d’accompagnements variés, comprenant des sessions collectives et des suivis individuels adaptés aux besoins et attentes des participants.

En 2023, le CAI bénéficie d’un financement spécifique du secteur de la digitalisation (DigitalEES), pour s’équiper d’ordinateurs portables et en faire bénéficier le public dans le cadre des modules numériques récemment élaborés. 

Si l’insertion socio-professionnelle prend de l’importance au sein du CAI, c’est également tout le développement des partenariats et du travail en réseau qui connait alors un nouveau souffle. Le CAI construit de nouvelles collaborations avec des secteurs clés en lien avec l’emploi, notamment les agences d’intérim et les structures agréées pour l’autocréation d’emploi. Il met également en place de nouvelles collaborations avec le monde des entreprises, désormais considérées comme des partenaires incontournables pour mettre les personnes en relation avec le monde du travail. Le CAI continue d’élargir son réseau de contacts avec de nouvelles entreprises, chacune considérée comme un partenaire pour témoigner de la réalité d’un secteur, permettre un stage, une découverte d’un jour, voire offrir de l’emploi. Par ailleurs, il renforce son implication auprès des entreprises et des institutions pour les sensibiliser aux enjeux de l’insertion des personnes étrangères sur le marché de l’emploi. Un exemple clé de cette démarche est le projet « Briller Ensemble à Namur », mené avec des associations issues de l’immigration et l’IRFAM (Institut de Recherche, Formation et Action sur les Migrations), qui permet de recueillir des témoignages d’entrepreneurs étrangers sur leurs succès et difficultés. Ce projet trouve son aboutissement lors d’un colloque organisé le 7 décembre 2022, en marge de la Semaine de l’Emploi de la Ville de Namur.

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2022 – « Guide du migrant en province de Namur » : une base de données sur les services utiles pour les personnes étrangères

2022 – « Guide du migrant en province de Namur » : une base de données sur les services utiles pour les personnes étrangères

Après avoir durant de nombreuses années imprimé des bases de données et répertoires sous format papier et ceux-ci s’avérant rapidement obsolètes, le CAI décide de créer un outil adapté en éditant en ligne un site internet : le Guide du migrant en province de Namur. Consultable sur ordinateur ou smartphone, il rassemble les informations de base sur les services actifs auprès du public d’origine étrangère ; ceux dont le rôle est d’informer, d’orienter ou d’accompagner ces personnes dans diverses démarches.

Le « Guide du migrant » est un outil développé en ligne pour faciliter l’intégration des migrants dans la province de Namur et est destiné prioritairement à ce public. Édité par le CAI, il constitue une aide précieuse pour les migrants qui cherchent à s’orienter parmi les services offerts en province de Namur. 

Concrètement, ce site internet (https://guidedumigrant-provnamur.be) s’organise sous la forme d’un répertoire. S’y retrouvent des données pratiques relatives à une multitude d’acteurs et d’opérateurs présents en province de Namur : implantation géographique, type d’offres et de services, coordonnées de contact, horaires, etc. Pour faciliter la recherche, tous ces partenaires sont classés dans des rubriques thématiques.  

L’objectif de ce répertoire en ligne est clair : aider toutes les personnes étrangères installées sur le territoire namurois à trouver les bons interlocuteurs ou structures pour avancer dans ses démarches, qu’elles soient administratives, de formation, juridiques ou autre. Plus largement, ce site a l’ambition de renseigner aux personnes étrangères des points de contact à proximité de chez elles, de manière à répondre à toute question qu’elles souhaiteraient aborder auprès d’un acteur local. 

Le tournant du numérique pris par le CAI en 2022 a pour but de renforcer la connexion avec le public en s’ajustant à l’évolution des pratiques de celui-ci en matière de recherche d’informations. Cet outil est aussi consulté par l’équipe de première ligne du CAI et par les services généralistes de différentes structures, comme source d’informations utile pour informer et orienter les personnes. 

Par ailleurs, le CAI travaille aussi avec la Ville de Namur pour identifier les références des services namurois, afin d’éditer l’outil « Bienvenue à Namur », complémentaire au site « Guide du migrant ». Celui-ci est édité en version papier, également téléchargeable en ligne[1]. Il s’agit d’un bel exemple d’outil pratique construit de manière collaborative avec les acteurs du secteur de l’accueil et de l’intégration.

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  • [1] bienvenue-a-namur-2022.pdf

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2017 – Chartes et motions pour un meilleur accueil des personnes étrangères en province de Namur

2017 – Chartes et motions pour un meilleur accueil des personnes étrangères en province de Namur

Dans le cadre de la campagne « Justice migratoire » du CNCD 11.11.11, le CAI se mobilise, aux côtés de citoyens, pour faire voter les motions « Communes hospitalières » aux majorités politiques communales et provinciale en province de Namur. Cet engagement symbolique permet d’obtenir des avancées en matière d’accueil, d’intégration et de vivre-ensemble. 

Dès 2013, le Centre d’action interculturelle de la province de Namur (CAI) affiche sa volonté de renforcer le développement de l’interculturalité dans les politiques communales et provinciale. C’est pourquoi il élabore la Charte interculturelle et la propose aux différentes communes.

Cette charte fait référence à la notion de « Villes ou Cités interculturelles », définie par le Conseil de l’Europe, ainsi qu’à la notion de charte associative. En effet, le constat posé par le Conseil de l’Europe met en évidence l’aspect de plus en plus diversifié des communautés, d’où la nécessité d’une gestion de cette diversité, qui devient un enjeu d’avenir. La charte de Modène en Italie l’énonce ainsi :

« Car les villes (et les sociétés) de demain devront être interculturelles ; elles devront donc être capables de gérer et de valoriser leur diversité culturelle afin de stimuler la créativité et l’innovation et, ainsi, assurer leur prospérité économique et améliorer leur qualité de vie.

[La] ville interculturelle sera le résultat d’une vision partagée et d’efforts communs d’un panel d’intervenants de la société civile et institutionnelle, respectant la complexité des aspects qui ont été pris en considération dans l’enjeu de la diversité. Les concepts d’intégration et d’interculturalité nécessitent un projet global dans lequel un processus dynamique de co-construction et de partage contribue à l’élaboration d’un meilleur vivre ensemble et surtout à l’accès aux droits fondamentaux pour toutes et tous[1].

 

En  Wallonie, la gestion de cette diversité est mise en place localement, notamment par le Plan local d’intégration (PLI) piloté par chaque centre régional d’intégration. Celui-ci met en évidence les besoins spécifiques des personnes étrangères ou d’origine étrangère dans l’accès aux droits et définit les stratégies à développer pour mieux les rencontrer sur le territoire de la Ville, tout en stimulant un travail en réseau.

Dans ce cadre, la Charte interculturelle  précise le cadre de partenariat des opérateurs/intervenants/acteurs de terrain. Elle propose une mise en oeuvre concrète des intentions politiques afin de faire progresser l’intégration des personnes étrangères ou d’origine étrangère et favoriser le vivre-ensemble. Elle définit – en les rappelant – les concepts de base qui fondent cette finalité : l’interculturalité et l’intégration. Celle-ci est adoptée par la commune de Sambreville en 2014, puis par plusieurs communes et villes en province de Namur.

Il s’agit en  pratique de :

  • Valoriser les initiatives, les actions et les réflexions des associations adhérant au projet de société interculturelle.
  • Favoriser l’appropriation de l’espace public par les minorités.
  • Créer des synergies entre les différents acteurs de l’immigration / intégration et de l’interculturalité tant du secteur privé que du secteur public.
  • Favoriser la visibilité de ces acteurs par une politique de communication appropriée.
  • Agir pour le dépassement de toute communautarisation ou ghettoïsation des diverses communautés.
  • Offrir à l’intégration un sens et une pratique quotidienne, en mettant la citoyenneté au centre de toute action développée dans ce cadre..
  • Favoriser le dialogue et le rapprochement entre les différentes composantes culturelles de la société environnante pour une meilleure cohabitation et une gestion de la diversité.

En 2017, le CNCD 11.11.11 lance sa campagne annuelle sur le thème de la « Justice migratoire ». Il met à la disposition des citoyens, une proposition-type de motion « Commune Hospitalière », que chacun peut proposer au vote lors des conseils communaux. Cette initiative entraîne l’abandon de la Charte interculturelle telle que développée par le CAI. En effet, comme ces motions prônent les mêmes valeurs et contenus que la Charte interculturelle et que les Plans locaux d’intégration, le CAI décide plutôt de travailler à l’adoption et à la mise en place de ces motions sur son territoire avec les partenaires mobilisés.  

En province de Namur, certaines communes adoptent la motion « Commune hospitalière » en l’état et se déclarent ainsi symboliquement en faveur d’un meilleur accès aux droits fondamentaux des personnes étrangères sur leur territoire. En revanche, avec d’autres associations, le CAI accompagne des collectifs citoyens pour travailler cette motion-type de manière à l’adapter à certaines réalités communales. En parallèle, la Province de Namur, suite à une proposition conjointe du CAI et du CNCD et par ailleurs l’Université de Namur s’affichent officiellement en tant qu’institutions hospitalières. Cet engagement politique et institutionnel permet alors, et aujourd’hui encore, à la société civile, dont le CAI fait partie, d’obtenir des avancées sur des situations problématiques existant sur certains territoires communaux, que ce soit en matière d’accueil, d’accès aux droits fondamentaux et de vivre-ensemble. Citons à cet égard : l’ouverture d’un second centre d’accueil pour demandeurs de protection  internationale à Namur, les initiatives communales prises en faveur des migrants en transit et des collectifs citoyens solidaires, l’organisation de formations pour le personnel communal ou le soutien de projets  par la Province.

Par ailleurs, toujours en 2017, le CAI organise également, en partenariat avec le CNCD 11.11.11, les « Assises des migrations à Namur ». Il s’agit d’un forum d’acteurs namurois réuni autour des enjeux de la justice migratoire  et de projets en faveur de l’accueil des personnes migrantes ou du vivre ensemble… Une cinquantaine de participants issus des secteurs culturel, public, jeunesse, scolaire et social répondent à l’appel. Trois ateliers, dont les thèmes reposent sur le principe de libre circulation, sont organisés : – la lutte contre les inégalités pour réduire l’écart entre le Nord et le Sud ; la convergence entre les combats en faveur des droits des migrants et ceux pour plus de justice sociale ; la question des voies d’accès légales et sûres vers l’Europe – ceux-ci permettent de faire émerger les recommandations du terrain. Ces dernières sont relayées dans un cahier de revendications à destination du pouvoir fédéral.

À ce jour, les communes de la province de Namur ayant adopté la   « Commune hospitalière » sont : Couvin, Florennes, Gembloux, Gesves, Hastière, Jemeppe-Sur-Sambre, Namur, Rochefort et Viroinval.

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2015 – Radicalisme, stigmatisation et repli : le CAI sensibilise et outille les opérateurs et les citoyens


2015 – Radicalisme, stigmatisation et repli : le CAI sensibilise et outille les opérateurs et les citoyens

Dans le contexte des attentats de Paris et de la crise de l’accueil, le CAI se mobilise sur trois plans : pour déconstruire le discours médiatique anxiogène qui se développe autour d’une supposée invasion massive de réfugiés, contrer la stigmatisation croissante d’une partie de la population, victime d’islamophobie, et prévenir les phénomènes de radicalisation violente. Différentes activités de sensibilisation sont alors mises sur pied.

2015 est une année marquante pour toutes les structures de l’intégration et de l’accueil des personnes primo-arrivantes en Belgique, mais aussi en Europe. Plusieurs éléments de contexte se combinent qui, pour les uns, alimentent la montée de la xénophobie, et plus particulièrement de l’islamophobie, au sein des sociétés occidentales, et pour les autres, génèrent des phénomènes de radicalisation violente chez des jeunes, conduisant parfois à commettre des actes terroristes. Parmi ces éléments, citons la création de l’État islamique en Irak et en Syrie (2014), la crise de l’accueil en Europe (2015) ou les attentats de Paris en janvier et novembre 2015 (Charlie Hebdo, hypermarché Cacher, 13 novembre) revendiqués par l’État islamique.

Dans ce contexte particulier, le CAI développe, dès février 2015, une série d’activités de sensibilisation. Il participe à la promotion et à la diffusion de la pièce Djihad, écrite par Ismaël Saïdi. Cet outil pédagogique est fortement sollicité pour permettre aux professionnels, aux élèves du secondaire supérieur, ainsi qu’aux citoyens de mieux comprendre l’actualité. Elle se joue une première fois à Namur dans les locaux des Abattoirs de Bomel en 2015, puis en 2016, à Sambreville, dans le cadre de la coordination des activités de sensibilisation des élèves du secondaire supérieur et des citoyens pour laquelle le CAI a obtenu des financements PCI (Promotion à la citoyenneté et à l’interculturalité). La présentation de la pièce est souvent suivie d’un débat, qui permet de poursuivre la réflexion avec le public. Au total, ce sont près de 800 citoyens, jeunes et moins jeunes, qui sont ainsi sensibilisés au phénomène de radicalisation chez les jeunes. 

Le Centre répond également aux demandes d’outils pédagogiques d’enseignants qui souhaitent éclairer leurs étudiants sur la crise de l’asile ou les attentats à Paris. 

Il organise à Walcourt, Dinant et Namur des séances d’information à destination des citoyens sur la crise de l’accueil, thème auquel il consacre, dans la foulée, un support pédagogique pour déconstruire les préjugés qui alimentent le discours dominant, évoquant une invasion massive de réfugiés en Belgique. 

Dix jours après les attentats du 13 novembre 2015, le CAI, la Maison de la Laïcité de Namur et les différents représentants des cultes et convictions religieuses et philosophiques se mobilisent pour organiser un rassemblement place du Grognon à Namur. Celui-ci réunit 200 personnes, avec la volonté de condamner fermement les attaques terroristes et d’exprimer sa solidarité avec les victimes, mais aussi de lancer un appel à la société civile et aux décideurs politiques pour réinvestir la lutte contre l’exclusion sociale, la pauvreté, le décrochage scolaire, le racisme et la discrimination, afin d’éviter la radicalisation des jeunes.

De 2015 à 2017, les « Échanges de midi » organisés par le CAI proposent des conférences-débats sur différentes thématiques liées à l’actualité afin de les analyser (Voir Fiche 25 – Échanges de midi). Ces éclairages sont d’autant plus pertinents qu’en 2016 de nouveaux attentats islamistes se produisent à Bruxelles (à la station de métro Maelbeek et à l’aéroport de Zaventem), qui polarisent l’opinion publique sur de la question de l’immigration. Parmi les thèmes abordés lors de ces échanges, on trouve ainsi : 

  • « Djihadisme international : quelles conséquences pour la cohabitation multiculturelle ? » ; 
  • « L’immigration : ce qu’elle rapporte, ce qu’elle coûte » ;
  • « Crise de l’immigration : équilibre ou invasion ? » ;
  • « La montée du racisme dans le discours quotidien » ; 
  • « Moyen-Orient : contexte géostratégique et migrations » ;
  • « Hommes, femmes et enfants réfugiés : entre attraction de l’Europe et fuite de son pays » ;
  • « L’islamophobie : un frein pour l’intégration » ;
  • « Actualités et perspectives de l’immigration en Europe ».

Entre 2017 et 2018, des formations intitulées « Comprendre et réagir face au radicalisme violent » sont organisées par le CAI en province de Namur pour permettre aux professionnels de terrain de comprendre les phénomènes de polarisation sociale et de radicalisation et ainsi mieux accompagner leur public. En parallèle, une publication intitulée  Radicalisme est éditée et diffusée par le centre de ressources du CAI. 

Le CAI participe également aux initiatives de lutte contre la radicalisation violente menées au sein de plusieurs communes de la province de Namur. Notamment, en collaborant avec différents référents « radicalisme » lors d’évènements organisés par les communes elles-mêmes. 

Les accompagnateurs interculturels de première ligne sont également sensibilisés au phénomène, pour être en mesure de détecter de potentielles situations à risque dans le public qu’il accompagne.

Aujourd’hui, la thématique de la radicalisation violente traitée par le CAI depuis plusieurs années prend aussi en considération la montée des idées d’extrême droite dans la population et le développement de certains groupes et partis politiques appartenant à cette tendance en Wallonie (ex. Nation ou Chez Nous). Le Centre a ainsi rejoint, depuis 2023, différentes initiatives antifascistes comme la « Coalition 8 mai » ou encore « Nuit blanche contre liste Noire ».

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2009 – Un travail en réseau pour accompagner les personnes étrangères en insertion socioprofessionnelle


2009 – Un travail en réseau pour accompagner les personnes étrangères en insertion socioprofessionnelle

L’emploi est un vecteur important de l’intégration des personnes étrangères et le CAI malgré qu’il n’en n’ai pas la mission officielle par la Région wallonne estime qu’il est important de développer cette dimension.

Il introduit donc cette dimension dans l’appel à projets du Fonds social européen (FSE) pour permettre l’amélioration de l’insertion socioprofessionnelle des migrants sur le territoire de la province de Namur, différentes actions sont mises en œuvre.

Avant la mise en œuvre de ce projet européen dénommé DISIE, le CAI s’est cependant déjà impliqué dans plusieurs projets visant à renforcer l’insertion professionnelle, projets bénéficiant de plusieurs financements, dont des fonds européens.

Il développe un projet  « Relance » à Namur. Ce financement européen, qui se jumelle à d’autres (FIPI par exemple), lui permet de renforcer un axe de travail qu’il a depuis longtemps investi et pour lequel il possède déjà une expertise.

 Par ailleurs, le CAI collabore à la création de la cellule d’insertion sociale « L’EnTrain » à Sambreville et ce dans le cadre d’un projet européen piloté par la Commune.

Le projet DISIE ne marque pas le début de l’action d’insertion socio-professionnelle (ISP) du Centre, qui, depuis sa création, a engagé différentes initiatives dans ce domaine. Lors de l’agrément des Centres régionaux d’intégration (CRI) en 1997, la Région wallonne n’a pas suffisamment de budget pour financer les missions qui leur sont demandées. Elle soutient donc les CRI dans l’introduction d’un projet européen (« Now et Intégra ») destiné à soutenir l’insertion socio-professionnelle des immigrés de manière large, en cofinançant toutes les missions. C’est dans ce cadre que le CAI commence à développer des actions d’ISP, notamment le séminaire « Un parrain, un jeune, un emploi » dans le cadre de son projet de parrainage de l’époque.

Le projet DISIE, financé par le FSE, vise à améliorer l’insertion socioprofessionnelle des migrants sur le territoire de la province de Namur. Il entend construire un dispositif de partenaires complémentaires, avec des initiatives variées coordonnées au réseau existant de l’insertion professionnelle, pour réduire les obstacles et les discriminations rencontrés par les personnes, et ainsi faciliter leur intégration dans le monde du travail. Autrement dit, la finalité de ce projet est de permettre à tous les citoyens d’être égaux devant le marché du travail. 

Différents services sont proposés au public :

  • un accompagnement individuel (« Un coup de pouce pour l’emploi ») ;
  • un accompagnement collectif mettant l’accent sur la mise en réseau du public (« L’interculturalité au service des personnes ») ;
  • la prise en compte des freins à l’emploi ; 
  • la valorisation des compétences particulières des personnes migrantes ;
  • la diffusion d’informations facilitant l’accès à l’emploi. 

À Namur, le CAI met en place ou participe à différents lieux de concertation, notamment ceux des plateformes partenariales du Forem. Le Centre prend l’initiative de co-organiser, en 2010, le salon « Place à l’Emploi ».

Le dispositif DISIE permet aussi la mise en place du projet « Relance » qui repose sur les relations entre divers partenaires au sein des quartiers namurois.  Ce projet se développe de 2010 à 2015 (date de la fin du financement FIPI) et est impulsé par le CAI dans le cadre du Plan de cohésion sociale (PCS) qui réunit la Ville de Namur, la Mirena (Mission régionale pour l’Emploi des arrondissements de Namur et Dinant) et le CAI. Des permanences sont organisées par la Mirena au sein des sept quartiers namurois. Elles bénéficient de l’appui du CAI pour accompagner les personnes étrangères ou d’origine étrangère dans leurs démarches spécifiques (équivalence de diplôme, permis de travail, droit des étrangers, etc.). Le rôle du CAI consiste aussi à faire le lien avec les lieux communautaires des quartiers communautaires et d’y attirer le public immigré pour les orienter vers la Mirena.

En avril 2010 puis en mars 2012 le CAI co-organise avec le Forem, la Ville de Namur, le CPAS et la Mirena, des salons “Place à l’Emploi” ,Un salon pas comme les autres, à la Bourse. Des stands d’opérateurs de mobilisation, d’orientation, de formation sont présents, des séances d’information, des ateliers, mais aussi des rencontres d’entreprises sont proposées au public.  Ces deux grosses organisations rencontrent  du succès grâce à la complémentarité des partenaires…

À Sambreville, en 2008, le CAI co-organise le premier rallye « Métier-Formation-
Emploi »
avec le CPAS, la Commune, le CRAC’S (centre culturel local de Sambreville) et la Plateforme communale des quartiers (projet déjà financé par Urban dans le cadre du Fonds social européen). Il s’implique ensuite, en 2010, dans le Salon « Destination Emploi ».

A Sambreville c’est aussi la cellule d’insertion sociale « L’En Train » qui est mise en place.

Sa création, en 2009, s’inscrit dans le cadre du projet PIPSISS (Portefeuille intégré de projets structurants en insertion sociale à Sambreville) qui bénéficie également d’un financement du FSE (URBAN). Elle est cogérée par deux acteurs publics, la Commune et le CPAS, et deux acteurs associatifs, le GABS (Groupe d’animation de la Basse-Sambre) et le CAI. La cellule L’En train est composée d’une équipe pluridisciplinaire comprenant une éducatrice de rue, un médiateur interculturel, une assistante sociale et un psychologue. Son objectif est de sensibiliser et de mobiliser les populations en situation d’exclusion en organisant des actions de socialisation et d’insertion socioprofessionnelle de manière individuelle ou collective. Elle a une double mission d’accrochage et d’accompagnement du public le plus précarisé, et a pour ambition de travailler en partenariat avec l’ensemble des opérateurs existants sur le territoire. Le CAI s’investit dans ce projet en mettant à disposition son médiateur interculturel jusqu’à la fin 2014.

Au fil des ans, le CAI s’est spécialisé dans l’accompagnement à l’insertion socio-professionnelle, qui, depuis la dernière modification du décret de 2024, est devenu une mission officielle.

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2006 – « Les échanges de midi autour de l’interculturel »


2006 – « Les échanges de midi autour de l’interculturel »

« Les échanges de midi autour de l’interculturel », dont la première édition est organisée en 2006, sont des cycles de conférences, sur des thématiques touchant les réalités de personnes issues de l’immigration. Organisées principalement à Namur, elles poursuivent comme objectifs de sensibiliser des professionnels et citoyens désireux d’enrichir leurs connaissances sur l’immigration dans toutes ses dimensions et de développer leur esprit critique. En effet, la diversité d’origines, de langues et de codes culturels auxquels ils peuvent être confrontés sont souvent source d’incompréhension, de malaise et de frustration, voire de conflits. Dans certains cas, cela se traduit par un repli sur soi et par un renforcement des représentations négatives à l’égard des étrangers.

Le CAI n’invente pas le concept en 2006. Déjà dans les années 1990, un cycle de conférences intitulé «Santé et cultures» avait été organisé afin d’amener les participants à une réflexion sur l’aspect culturel dans l’accès à la santé. Y étaient notamment abordés : la Sécurité sociale et l’immigration, la perception du corps médical par les personnes de différentes ethnies, la santé mentale, la santé chez les femmes, la santé et l’Islam, les soins à domicile, le troisième âge ou encore la mort.

En 2006, commence la programmation d’un cycle de rencontres intitulé « Les échanges de midi » son objectif est de fournir des outils et des clés d’information sur des aspects culturels, sociaux et historiques liés aux populations issues de l’immigration, de contribuer à la compréhension des réalités et des cultures des personnes d’origine étrangère, afin de lever des représentations faussées et de créer des synergies entre les acteurs du terrain autour de la dimension interculturelle. D’abord organisées à Namur, Gembloux, Sambreville (entre 2013 et 2016, en collaboration avec le PCS) et Andenne, ces conférences-rencontres se concentrent, au fil des années, à Namur même. 

Ces échanges sont modulés en trois temps : d’abord, une rencontre conviviale entre les participants autour d’un repas, suivie de la présentation du sujet du jour par un intervenant, expert en la matière, puis par une séance de questions-réponses. Le tout en un temps limité au temps de midi (de 12h à 14h30), permettant ainsi aux participants de ne pas empiéter sur leur temps de travail.

La dernière édition des « échanges de midi » se déroule en 2019. Par la suite, le CAI proposera plutôt des matinées thématiques, intégrées directement dans le catalogue de formations. Ces demi-journées de formation visent à permettre aux opérateurs, ainsi qu’à toute personne intéressée, d’accéder à différents sujets thématiques liés à l’interculturalité. Comme « Les échanges de midi », il s’agit d’un espace de dialogue et d’échanges dans lequel les exposés des intervenants sont enrichis par les expériences et les connaissances des participants.

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Catégories :

Axes stratégiques d’intervention :

☑ Accompagnement
☑ Interpellation
☑ Travail en réseau

Thématiques traversées par l’activité :

Générales :

☑ Citoyenneté
☑ Enseignement / formation / emploi
☑ Juridique / justice
☑ Logement
☑ Mobilité
☑ Santé

Spécifiques :

☑ Intégration
☑ Interculturalité
☑ Lutte contre les discriminations
☑ Lutte contre le racisme