Comment la guerre, l’exploitation des ressources naturelles et la corruption s’auto-entretiennent dans l’Est du Congo …

Le 13 avril dernier, nous organisions une conférence sur la situation problématique dans l’Est du Congo, dans le cadre de la tenue de l’exposition Sakife (pour rappel, des photographies que Christophe Smets a réalisées aux deux Kivu, illustrant les initiatives des femmes pour améliorer notamment l’infrastructure des soins de santé).

Au fil de son exposé, Hubert Leclercq, intervenant du jour, journaliste spécialiste de la RDC à La Libre Belgique, a expliqué comment la guerre, les conflits ethniques, l’exploitation des ressources naturelles et la corruption s’auto-entretiennent dans l’Est du Congo.

Il a commencé par retracer les origines des conflits ethniques : le tracé des frontières du continent africain par les Européens lors de la Conférence de Berlin en 1885, sans tenir compte des ethnies qui occupaient les territoires ; la politique de migration des Rwandais vers le Nord Kivu, encouragée par la Belgique entre 1934 et 1957, pour y développer l’agriculture ; et à partir de 1963, après l’indépendance, la guerre du Kanyarwanda.

Monsieur Leclercq a ensuite mis en lumière l’exportation des conflits entre Hutus et Tutsis par le Rwanda dans l’Est du Congo, l’ingérence de l’Ouganda et du Burundi, le pillage des ressources naturelles (or, coltan, caoutchouc, …) par ces pays voisins, les pays occidentaux, les mutlinationales. On comprend ainsi l’intérêt pour les pouvoirs en place de ne pas sécuriser l’est du Congo afin de continuer ce pillage. Il a aussi rappelé la complexité de gérer un pays gigantesque (2e pays d’Afrique après l’Algérie, 80 fois plus grand que la Belgique), dont la partie Ouest et la partie Est, Kinshasa et Bukavu par exemple, sont distantes d’au minimum 1517 km à vol d’oiseau !

Si cette exploitation des ressources naturelles était à l’origine un moyen de financement des conflits, elle en est devenue le but, et donc la cause de la continuité de la guerre, et l’explosion du nombre de mouvements rebelles : plus de 120 groupes dans les trois provinces. Or, pour Global Witness, « la situation actuelle dans l’est de la RDC illustre le fait que l’on ne s’attaque pas, à l’échelle internationale, aux liens entre le conflit armé et le commerce mondial des ressources naturelles ». Lorsque l’on sait que des proches des chefs d’État de la région sont impliqués, et que le pouvoir congolais en place « régularise » une petite quantité du Traffic d’or par des contrats de vente officiels avec Dubaï….

Et Tshisekedi de continuer sa politique du mensonge, et son discours de haine « M23 = Tutsis = Rwandais » pour fédérer et assurer sa réélection, afin de poursuivre la spoliation d’un peuple par une petite élite.

Monsieur Leclercq nous a gracieusement transmis son intervention par écrit. Dominique Watrin, travailleur du Discri, était présent lors de cette rencontre, et nous a partagé une synthèse de son contenu et des nombreux échanges entre participants et intervenant.

Texte de Hubert Leclercq

Article de Dominique Watrin

L’instabilité dans l’Est du Congo : un conflit oublié de tous qui profite à beaucoup de monde

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