La Santé, un capital pour la vie
Toute personne résidant en Belgique peut activer le Droit à la protection de la santé [1], à l’aide sociale et médicale. Ce droit fondamental renvoie à deux notions, d’une part celle de pouvoir bénéficier d’un bon niveau de santé et d’autre part, celui d’accéder à des soins de santé de qualité. Pour ce faire, il est du ressort de l’Etat belge d’assurer une pleine accessibilité aux différents services de soins de santé, qu’il soit du domaine de la prévention ou du thérapeutique, à l’ensemble de ses citoyen.nes.
Afin d’assurer cet accès aux catégories les plus vulnérables de la population vivant en Belgique, de nombreuses associations militent pour que des politiques et des mesures spécifiques puissent être mises en œuvre. Sans ces dernières, de nombreuses personnes principalement issues de ménages à bas revenus, repousseraient ou renonceraient carrément à se soigner.
Le public que nous accompagnons au CAI est principalement composé de réfugiés reconnus qui, dans les premiers temps suivant leur installation hors centre, ne peuvent compter que sur un budget limité – forçant nombre de ces derniers à postposer certains soins ou consultations. L’accessibilité économique aux soins et aux traitements n’est pas le seul frein que nous déplorons. En effet, il apparaît encore que de nombreuses personnes ne maîtrisent pas l’information relative au fonctionnement du système de santé, voire n’ont pas la capacité de mettre en pratique leurs connaissances afin d’activer leurs droits. Un autre constat, rapporté par les professionnel.les de la santé révèle qu’ils se sentent peu formés à l’approche interculturelle et relèvent que certains services en place ne sont pas tout à fait adaptés pour recevoir des personnes étrangères dans des conditions optimales. Le manque d’interprète formé à la déontologie et à la technicité du langage médical ainsi que la méconnaissance des pratiques culturelles de certaines communautés immigrées en sont les principales causes.
Enfin, une attention particulière est accordée par un ensemble d’acteurs – dont le CAI fait partie – pour faciliter l’accès aux droits fondamentaux aux personnes en situation de séjour irrégulier, tels que les sans-papiers et les migrants en transit. Il existe des dispositifs, comme l’AMU [2] , pour leur permettre de se soigner mais ceux-ci sont soumis à des conditions et lourdeurs administratives (tel que l’enquête sociale ou la méconnaissance même de ce mécanisme) qui rendent malaisés l’accès effectif et rapide aux soins. Afin de favoriser l’activation de l’AMU – lorsqu’elle est sollicitée par des particuliers solidaires, des collectifs citoyens ou des associations, le CAI assure une mise en réseau et la diffusion des messages clés via les partenaires namurois spécialisés dans l’accompagnement social des personnes en séjour irrégulier.