Description générale
Cette galerie de portraits expose les parcours d’immigration de femmes et d’hommes, ébauchés pour la plupart il y a une soixantaine d’années et poursuivis au fil des générations jusqu’à nos jours.
Elle ponctue les commémorations des soixante ans des accords bilatéraux signés entre la Belgique et le Maroc d’une part, la Belgique et la Turquie d’autre part, visant au recrutement d’une main-d’œuvre à des fins économiques.
À la différence des témoignages recueillis à l’occasion des commémorations de 2014, ce sont ici les deuxième et troisième générations qui sont majoritairement représentées.
Ces photographies en pose et lumière naturelles ont été prises à main levée avec un “objectif 50 mm à grande ouverture”, dont l’angle de vue est le plus proche de la vision humaine.
Saisies dans l’environnement choisi par chaque personne, ces images sont les témoins de rencontres en tête-à-tête vécues dans des lieux de vie privée ou professionnelle, de souvenirs d’enfance ou de convivialité.
Ces femmes et hommes, jeunes ou moins jeunes, d’origine marocaine ou turque, ayant résidé ou résidant dans la province de Namur, se sont volontiers prêtés à l’exercice, se racontant et se livrant avec simplicité, sur base d’un canevas souple de questions. C’était pour beaucoup la première fois qu’ils s’exprimaient sur leur parcours à travers celui de leurs ascendants. La première fois qu’ils mettaient des mots, des lieux et des dates sur leur histoire familiale.
Ces personnes ne constituent en aucun cas un “panel représentatif” au sens où l’entendent les sociologues. Elles ont été sollicitées en fonction de relations professionnelles ou personnelles de l’équipe du Centre d’action interculturelle de la province de Namur.
Des héros du quotidien
Volontairement courts, ces récits mettent en scène des héroïnes et héros de tous les jours. Ils évoquent avec émotion des histoires de sauts dans l’inconnu, de déchirements familiaux, de parcours semés de doutes et d’espoir, de naissances et de constructions compliquées de nouveaux pôles familiaux et de références. Ce sont des récits édifiants de cheminements riches, plus ou moins ardus, parfois douloureux et semés d’embûches.
Les premières années, tendues souvent vers des objectifs de courts et moyens termes, ont généré des projets durables qui redéfinissent désormais la notion de citoyenneté belge.
Cette galerie de portraits expose aussi les parcours différents d’enseignants turcs et marocains venus partager ici leur connaissance de la langue et de la culture de leur pays avec les enfants d’immigrés. Leur motif d’immigration diffère, ils portent un regard croisé original sur leurs communautés d’origine installées à Namur.
Les “Je” pour confronter les “Ils”
Ces témoignages éclairent à leur manière la grande diversité des parcours. Ils sont de précieux contrepoints et compléments d’information qui donnent des couleurs et de l’épaisseur aux chiffres et aux études scientifiques.
Ils ont cette force que transmet l’expérience, le vécu ordinaire de citoyens qui nous ressemblent au-delà de leurs antécédents extra-nationaux et de leurs différences.
Je vous remercie toutes et tous chaleureusement pour votre patience et votre confiance avant, pendant et après nos rencontres. Je salue l’honnêteté et la spontanéité de vos propos, votre courage aussi, parce qu’il en faut pour affronter le regard des autres, connus ou inconnus.